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Le mot du Président
L'Association "Congrès Marines FAMMAC 2003" a vécu, au moins par son nom puisque, pour répondre à la volonté du plus grand nombre d'entre-vous, elle a été rebaptisée " UNION des MARINS de LORRAINE ".
Quoi de plus normal, les Congrès étant du domaine du passé et que nous avons la volonté de faire continuer à vivre cette espace de convivialité, de fraternité, de partage et d'amitié tous ces "gros mots" qui nous ont conduits à la réussite dans nos entreprises.
Pourquoi se priver de toutes ces compétences? ces bonnes volontés qui souhaitent faire de la Lorraine un espace où tous ceux qui le souhaitent puissent se retrouver? A l'heure ou il faut s'interroger sur la capacité des Associations pour assurer leur "que devenir", il y aura au moins un point central où l'on pourra encore se rencontrer et échanger en toute simplicité.
Les élections de la FAMMAC étant du domaine du passé, adressons nos félicitations aux nouveaux élus et que le vent de la réussite leur soit favorable. Maintenant, tout va rentrer dans l'ordre...Constatons néanmoins avec plaisir que, même sans "investiture" de notre Institution, le candidat malheureux a totafisé près de 600 voix, score exceptionnel, du jamais vu.
Remercions toutes celles et tous ceux qui uvrent pour bâtir dans l'amitié "UNIS comme à BORD".
A se revoir prochainement, sans oublier le 6 juin 2004.
Guy DONNET
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Drapeau de l'AMMAC de METZ
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Le texte ci-après a été écrit par Serge VINCENOT, Porte-Drapeau de l'AMMAC de METZ et Environs, à l'occasion du baptème du nouveau Drapeau de l'AMMAC de METZ. Nous le remercions de nous avoir permis de vous le présenter
C'est mon Drapeau.
Je suis né le 12 avrirl1997 et j'ai été béni le même jour en l'Eglise Saint Martin aux champs de Metz. Honneur à toutes les personnalités tant civiles que militaires, pour leur présence. Un grand merci pour la prestation à l'office qui laisse une grande fierté dans notre cur. Mais aussi à toutes les personnes qui, par leur démarche et leur présence ont permis que cette cérémonie ait lieu. Chapeau Messieurs les Marins . Mais, déjà, jai des aïeux, né en 1792, trois ans après la Révolution. Et plus récemment en 1930, premier drapeau de la lignée des MARINS de METZ. Je suis fait de draps successifs qui ont tissé notre grande et noble histoire. Je suis le gardien solitaire et silencieux de votre liberté, Je suis le garant des citoyens. Je suis l'emblème d'une grande Nation. Je suis l'inspirateur de notre patrimoine national pour que vive une France éternelle. Ma couleur bleue remémore l'Isle de France. Ma couleur blanche rappelle le Drapeau à fleurs de lys et fut dans les combats, le signe du ralliement. Ma couleur rouqe symbolise le sang versé. J'ai flotté durant paix et guerres, luttes et prospérité, mais toujours honoré. Alors, honorez-moi, défendez-moi de toutes vos forces. Mantenez le patriotisme. Défendez énergiquement la Républque Française. uvrez toujours dans la droiture et je resterai toujours le rempart de la Paix et de la Liberfé. lmage de la Patrie, emblème du Devoir, symbole de l'Honneur et du Respect, je suis votre Drapeau. Mais devant le Monument aux Morts, où sont inscrits tant de noms de valeureux soldats tombés pour la France, les pensées du Porte-Drapeau s'envole vers ses braves. Que ce soit, là-bas, dans la tranchée où le vieux poilu est mort dans la boue, là-bas, dans les rochers sauvaqes du Vercors où les partisans mouraient, là-bas, à Dien-Bien-Phu, défendant Isabelle, les Paras et ceux de l'Infanterie de Marine et tous les autres qui sont morts en grand nombre et souvent dans l'indifférence, là-bas, sur le djebel, où de jeunes conscrits mourraient sans savoir pourquoi, là-bas, dans le désert aride d'As Salman où d'autres mourraient éqalement. Il pense à tous les morts de toutes les querres, et aussi à ceux qui sont vivants, mais meurtris dans leurs chairs. Mais comme je dois durer, c'est à travers les événements bons et moins bons que j 'existe. Heureusement, je connais de très qrands moments, entouré par une mer de Drapeaux comme moi. Viens le jour du grand Conqrès FAMMAC en terre Lorraine avec : la Fédération des Associations de Marins et de Marins Anciens Combattants, la Confédération Maritime Internationale, Et la Confédération Nationale des Anciens de la Défense. C'est pour moi l'honneur d'être au premier rang Dans le chur de l'Eglise, je suis face à ce parterre de personnalités militaires et civiles ; Et pendant ces quelques jours, je suis comblé de bonheur, Avec l'honneur du Drapeau, d'être Porte-Drapeau en ce jour, je suis fier. ![]()
L'origine des trois couleurs
Le Drapeau tricolore est généralement considéré comme l'union du blanc royal, avec le bleu et le rouge, couleurs de Paris. Il s'agit pourtant de l'association des trois couleurs traditionnelles de la France, puisqu'elles représentent la religion, la royauté et le peuple. En 1739, Beneton de Moranges écrit dans son Traité des marques nationales: " Ce ne peut être que par la couleur, dont ont été les anciens Drapeaux français que l'on peut déterminer quelles ont été d'abord les couleurs nationales; ainsi la bannière bleue de Saint Martin, ayant été la première de ces enseignes, le rouge de Saint Denis et la cornette blanche étant venus ensuite; tant que chacune de ces enseignes a dominé, sa couleur a servi à la désignation de notre nation qui a eu successivement les trois couleurs et c'est du mélange de ces mêmes couleurs que depuis l'hérédité des livrées, celle faite par nos rois a été composée de bleu, d'incarnat, et de blanc, par une espèce de récapitulation de ce qui avait servi à la désignation des Français, depuis le commencement de la Monarchie".
Quelques années plus tard, en 1785, les encyclopédistes écrivent à leur tour, dans le chapitre consacré à l'art militaire. " Le colonel général mettait derrière l'écu de ses armes, quatre ou six drapeaux des couleurs du roi qui sont le blanc, l'incarnat et le bleu ".
Au travers de ces deux courtes citations, le drapeau tricolore nous apparaît sous un jour souvent méconnu. En fait, comme tout symbole, le drapeau, né dans sa signification actuelle au cours de la Révolution, revêt une double signification.
Tout au long de la période révolutionnaire, le Drapeau national, par la modification profonde de son contenu symbolique et de sa charge émotionneIle apparaît comme l'image d'une rupture de l'ordre établi et le signe de ralliement d'une catégorie sociale qui cherche à accéder, à la fois, au pouvoir et à la reconnaissance nationale.
Mais ce drapeau est aussi, par la permanence des couleurs qui le composent, le gardien d'une mémoire et d'une tradition. Ces trois couleurs concourent alors, par leur réunion définitive sur un même emblème, à renforcer l'un des principes fondamentaux de l'unité de la Nation française à travers les pouvoirs qu'eIles ont successivement représentés: la religion, la royauté, le peuple.
C'est ce second aspect que nous présentons ici, afin de voir comment, depuis la cape de Saint Martin jusqu'au chapeau de Louis XVI, parmi les mythes et les réalités, sont nées et ont évolué les trois couleurs nationales.
Symbole de victoireLe bleu est la couleur généralement liée à l'histoire de Saint Martin et le symbole qu'eIle révèle est celui de la christianisation de la Gaule.
Saint Martin était soldat dans la garde impériale romaine au IV siècle. Il est entré dans la légende le jour où il découpa, à l'aide de son glaive, son manteau bleu, afin de le partager avec un mendiant.
Un siècle plus tard, Clovis recueille la cape du Saint, parmi les reliques de sa sépulture et l'emporte à la guerre. EIIe devient, alors, le symbole des victoires remportées par le roi des Francs. La cape du Saint, devenue bannière demeure à la tête des armées royales jusqu'à la guerre de Cent Ans.
Au cours de cette guerre contre l'Angleterre, elle subit les conséquences des revers français et disparaît comme symbole de victoire, après la défaite de Jean le Bon, à Poitiers (1346), au profit de l'oriflamme rouge de Saint Denis. " A Crécy, la noblesse française n'a perdu que la gloire, à Poitiers, elle perd aussi l'honneur" (Ch. Hacks).
Le rouge vient de ce qu'en 1082, le roi de France hérite des droits et charges des comptes du Vexin dont ceIle d'avoué de l'Abbaye de Saint Denis. Trente-sept ans plus tard, le Roi Louis VI le Gros perd sa bannière à la bataille de Brémule (1119), livrée contre les Anglais. Il la remplace par le gonfanon (étendard) rouge de Saint Denis (rouge en souvenir du sang versé par les martyrs). Ainsi, à partir de cette époque, lorsque le Roi convoque l'ost (l'armée), le rouge de Saint Denis flamboie aux côtés du bleu de Saint Martin à la tête de l'armée royale.
Signe de ralliementLe Blanc, quant à lui apparaît pour la première fois en 1304, à la bataille de Mons-en-Pévèle qui oppose Philippe IV le Bel (1285-1314), aux troupes flamandes. Au cours de cet affrontement, les chevaliers français portent tous, nouée autour du bras, une écharpe blanche en signe de reconnaissance. On retrouve ensuite le blanc sur la bannière de Jeanne d'Arc, puis à travers le plumet qui surmonte le heaume de Henri IV (1589-1610), devenu à jamais célèbre, en 1590, à la bataille d'Ivry, contre le Duc de Mayenne par cette proclamation du Roi: " Me voici, mes bons amis, prest à mourir avec vous pour l'honneur de la France et la conservation du sang royal. Si vous perdez enseignes, cornettes ou guidons, ce panache blanc que vous voyez en mon heaume vous en servira tant que j'aurai goutte de sang. Suivez le, vous le trouverez toujours sur le chemin de la gloire et de l'honneur, si vous le voyez reculer, je vous permets de fuir ".
Avec le règne de Louis XIII, le drapeau blanc devient le symbole de la monarchie triomphante qui s'affranchit du pouvoir des féodaux. Sous Louis XIV, emblème du RoiSoleil, il consacre la monarchie absolue.
Mais la vie des hommes et des nations est faite d'oublis et de paradoxes. Ainsi, lorsque Louis XVI reçoit, le 17 juillet 1789, des mains de Bailly, la cocarde qui devient alors tricolore, il accepte la Révolution proclamée par l'Assemblée et renoue avec les couleurs traditionnelles de la France
- Texte du Chef de bataillon Guelton (Service historique de l'armée de terre) " ARMEES D'AUJOURD'HUI" N° 142
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INFO FLASH - INFO FLASH - INFO FLASH
- Le savez.- vous ?????
Le Lieutenant de Vaisseau CRAVAGEOT, responsable du B.I.C.M. de NANCY, a été promu au grade de Capitaine de Corvette à compter du 01.07.2003.
Nous avons pu lui adresser les félicitations de l'ensemble des marins de Lorraine, lors de la remise des insignes de Chevalier de la Légion d'Honneur à Madame Mireille BIA, Proviseur de la Cité Technique "Les Grands Bois ", le 18.09.2003, à HAYANGE (Moselle).
La Cité Technique "Les Grands Bois" possède une classe Marine post B.E.P.. Nos félicitations renouvelées au Commandant et à Madame le Proviseur.
- P.M.M P.M.M ...P.M.M ..P.M.M .P.M.M......
Nous sommes heureux de vous apprendre, que le Centre P.M.M. JASON est réactivé à METZ, pour la session 2003-2004. Qu'on se le dise... .mais où sont-ils cachés ???????????
Les anciens instructeurs sont certainement informés de la chose?
- PARRAINAGE PARRAINAGE ou le chant des sirènes II! I!!!I
ANCY, METZ - METZ ou ANCY
Nous avons reçu une invitation pour participer à ANCY... ..cette invitation l'ayant reçu la veille pour le lendemain, nous n'avons pu nous y rendre. Heureusement, personne n'a eu la délicatesse de nous informer que ce parrainage ne pouvait avoir lieu à cette date!
Par lettre du 25.06.2003, nous avons proposé à la Mairie de Metz que, s'il est dans leur projet de créer, comme cela se fait parfois ailleurs, une structure pour la mise en place du parrainage entre la Ville de METZ et la Frégate Guépratte, nous nous tenions à disposition.
- TONNERRE de BREST à ........HAYANGE ????????
Le 22 décembre, nous avons rencontré le Maire de cette commune et traité du sujet en lui parlant de François, Joseph BARBA, né à HAYANGE (Moselle), le 16 juillet 1840, qui a été chargé de la construction du premier navire français en acier: Le Tonnene (1873-1874).
A noter que F.J BARBA, à rejoint plus tard la Sidérurgie de De Wendel où il a été Ingénieur Principal.
Notre demande sera proposé au prochain Conseil Municipal. . ..à suivre!
- LA DERNIERE NOUVELLE LA DER des DER.......
Le Maître Principal Jean RASZKIEWICZ, Responsable du B.I.C.M. de METZ, à été promu MAJOR. Bravo pour cette brillante promotion qui lui permet de rejoindre cet honorable Corps des Majors.
Les Marins de Lorraine (nous) s'associent au mérite qu'est l'Institution" Marine Nationale ", (eux).
- Cols bleus - N° 2667 du 12 iuillet 2003
Pleine page sur: " Lorraine: la FAMMAC et l'administration de la CMI en congrès"
NDLR: L'intervention du Général de NORAY, représentant le Président de la CNAD, est restée dans le stylo du rédacteur de l'article....
- Cols bleus - N° 2684 du 13 décembre 2003
HOMMAGE aux MORTS pour la FRANCE en AFRIQUE du NORD: - une première... M. Jean-Piene RAFFARlN a présidé, vendredi 5 décembre, au mémorial national du quai Branly à Paris, la cérémonie officielle marquant la "Journée nationale d'hommage aux morts pour la France pendant la guene d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie ". Le Premier ministre était accompagné de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense et de M. Hamlaoui Mekachera, secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants.
Institué par le décret du 26 septembre 2003, cette journée nationale est le fruit de conclusions d'une commission de réflexion réunissant les principales associations du monde combattant.
- Les anciens des services spéciaux choisissent le Casabianca
Le VAE Thierry d'Arbonneau, Alfost, a officialisé le patronage du SNA Casabianca par l'Amicale des anciens des services spéciaux de la Défense nationale. Le patronage est un lien entre une unité et un organisme que rapprochent un héritage commun des faits d'armes vécus ensemble par leurs aînés.
- Bulletin de la FAMMAC Hors série.......
Notre bulletin Fédéral, déjà excellent par ailleurs, présente nos travaux en Pays Messin dans une conception exceptionnelle, avec des images exceptionnelles. Merci.. .Amiral !
- La Charte - N° 6 d'octobre / novembre 2003
NOMINATION Le conseil des ministres du 18 octobre 2003 a élevé ,au rang et à l'appellatien d'amiral, le vice-amiral d'escadre Jean Moulin, nommé inspecteur général des armées, en remplacement de l'amiral A]ain Béreau.
- GR 06
Page 26, il est fait état du 52ème Congrès National de la F.A.M.M.A.C, du 29ème conseil d'administration de la Confédération maritime internationale des 30 et 31 mai 2003, en Lorraine.
N.D.L.R. : Le Congrès de la C.N.A.D. est resté dans le stylo du rédacteur de l'article...
- LE BULLETIN A.G.P.M. N° 218 septembre2003
Histoire d'une Décoration: La Légion d'Honneur 16.08.1804 - Remise des Décorations au Camp de Boulogne (62). Napoléon remet la première Croix de Grand Officier à l'Amiral BRUlX c'était le premier
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- Présentation du Fanion aux stagiaires lorrains à la P.M.M.Cette fin janvier à vu la présentation au Fanion du Centre Jason de METZ, aux 14 jeunes stagiaires lorrain qui effectuent la Préparation Militaire Marine.
Cette cérémonie qui s'est déroulée à STIRING-WENDEL et qui était organisée par les membres de l'UDAMMAC et de l'AMMAC de STIRlNG-WENDEL a permis de mettre à l'honneur 11 garçons et 3 filles, qui se sont vu remettre, par le CV(r) Hervé BROUILLET, Assistant du ClRAM pour la Moselle, le Fanion du Centre Jason de METZ, marquant la fin de leur P.M.M..
Nous leur souhaitons " Bon vent" pour leur future carrière.
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André MOUROT de l'AMMAC de METZ nous raconte " Le passage de la ligne à bord de la Gazelle"
auquel il a assisté lors de son embarquement sur la " Gazelle" le 13 janvier 1944. Les photos, proposées par Daniel THIRION et accompagnant ce texte, ne sont pas de cette époque, mais ont été prises, en 1962, par l'Etat-Major du croiseur " De Grasse ", qui a offert ces mêmes moments inoubliables à son équipage, lors d'une croisière effectuée autour du monde.
Le passage de la ligne La " Gazelle" appareille de DAKAR pour une mission, dans le sud qui doit la mener à DOUALA, au Cameroun et à POINTE-NOIRE, au Congo.
Lors de ce périple qui conduira la Gazelle au-delà de l'Equateur, selon la tradition, il se produira, à bord, à l'heure fatidique et chronométrée, un événement inhabituel, celui de la cérémonie du " passage de la Ligne ". Ce jour là sera jour de fête.
Tous ceux, sans distinction de grade, qui pour la première fois, franchiront les limites des Mers de l'Empire des Tropiques, devront impérieusement être baptisés. Contraints de se soumettre à un rituel, un tant soit peu gênant et difficile à accepter pour certains, les néophytes feront sans doute figure de pauvres victimes. En effet, car cette réjouissance, sous ses aspects bon enfant, peut aussi, et le plus souvent, tourner à la plaisanterie de mauvais goût, voir parfois au sadisme à l'encontre de certains.
Mais impossible d'échapper à cette contrainte rituelle. D'ailleurs, nombreux sont ceux, qui, recensés par les services compétents du bord, devront inéluctablement être baptisés pour être autorisés à franchir les fameuses limites.
Pour marquer cette importante journée dans la vie de tout marin, déjà, depuis plusieurs jours, nous passons la plupart de nos heures de repos à la préparer, afin qu'elle revête un caractère pathétique et inoubliable.
Surprise! ! Pour les travaux de coutures .indispensables, certains d'entre nous pourraient presque prétendre au qualificatif de "petite main"; ce titre est attribué dans la haute couture aux couturières de haute main, tellement est évidente leur agilité à manier l'aiguille et les ciseaux. C'est parfois en de telles occasions que "se révèlent de talentueux sujets Il faut les voir s'affairer inlassablement en y prenant un certainplaisir,sous l'il admiratif de leurs camarades moins doués en la matière.
Cet atelier de confection individuel, placé sous l'égide du second-maltre bosco breveté voilier, fonctionne sans relâche dans l'un des postes d'équipage. Sans désemparer, on prend les mesures de ceux qui ont été choisis pour tenir les divers rôles.
Les différents costumes sont taillés dans des toiles aux couleurs appropriées et cousus avec du fil, le tout acheté au marché central de DAKAR, et cela grâce au produit d'une petite collecte organisée entre tous les gars du bord.
Autre personnage marquant, le quartier-maître charpentier qui a prêté spontanément son concours et son savoir-faire pour découper et fabriquer dans un panneau de contre plaqué, certains attributs et instruments, tels que: sabres pour les gendarmes, sagaies pour les sauvages, rasoir pour le barbier, crosse pastorale pour l'évêque, sextant pour le pilote, etc .D'autres encore s'appliquent à peindre avec des couleurs adéquates ces différents objets qui contribuent à rehausser l'ambiance de ce rituel qui doit marquer, à tout jamais, l'esprit des marins de la "Gazelle".
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Le 13 janvier arrive. C'est le jour où notre vaillant vaisseau doit franchir les limites des Mers de l'Empire des Tropiques. L'événement doit se produire en fin de matinée. Le ciel est gris, la mer est calme, quelque peu moutonnée, sans plus, du fait de l'alizé. Le soleil semble bouder la fête en se cachant derrière les nuages.
Après le poste de lavage et de propreté, les boscos s'affairent à mettre en place les accessoires indispensables au bon déroulement du cérémonial. Un cordage est solidement fixé haut dans la mâture, ainsi qu'au guindeau de la plage avant. Bien entendu, il n'est pas fait usage pour ces fixations à des nuds dit "de vache" qui pourraient lâcher, mais à des tours morts et des demi-clefs, réputés pour ne jamais larguer; d'ailleurs la sécurité de celui qui jouera le rôle du pilote en dépend.
Ensuite, est installée sur la plage avant, à proximité du brise-lames, une grosse baille remplie d'eau de mer, dans laquelle sont versés également d'autres ingrédients, qui mélangés, transforme le contenu de cette baille en une sorte de liquide d'aspect plutôt bizarre. C'est ce grand baquet qui fera office de fonts baptismaux. Enfin, sur une petite estrade, sont installés les sièges qui serviront de trônes à Neptune, Dieu de la Mer et à Amphitrite, Déesse de la Mer, qui présideront la cérémonie.
Tout est en place et la cérémonie va pouvoir commencer! !
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A l'exception du personnel occupé à la bonne marche du bâtiment, mais qui sera relevé en temps voulu pour permettre le baptême de certains néophytes encore de quart, tout le personnel est rassemblé sur la plage avant. Les néophytes de la bordée de repos sont pour l'instant, sans conteste, les vedettes du jour....
C'est la joie, on rit, on chahute, c'est la fête!
Toùt à coup, venant du pont milieu, un cortège hilare, chantant et haut en couleurs, arrive sur la plage avant et se place autour des "fonts baptismaux". Les réjouissances commencent par la descente du haut du mât, du pilote qui se laisse glisser lentement le long d'un filin. S'arrêtant à la hauteur de la passerelle de navigation, après avoir fait le point avec son sextant factice, le pilote entame un dialogue rituel avec le Commandant de la "Gazelle ", et lui annonce que son navire a bien franchi les limites des Mers de l'Empire des Tropiques.
Puis le pilote, sa mission terminée, se laisse glisser jusque sur la plage avant. Une toute petite ondée salue notre arrivée sous l'Equateur.. Alors les baptêmes commencent; comme à confesse, les néophytes font la queue. Chacun à leur tour, ils sont appelés et passent tout d'abord chez le barbier qui leur badigeonne le visage à l'aide d'une imitation de gros blaireau, puis fait semblant de les raser, sans ménagement avec son gros rasoir en bois. Toujours à la queue leu-leu, ils sont ensuite bousculés et poussés sans ménagement dans la baille de liquide bizarre par les sauvages. Puis ils restent debout dans cette eau, plus ou moins saumâtre, face à l'évêque exécutant son rituel.
Les sauvages ne se font pas prier pour rincer les pauvres néophytes et les pousser à sortir de cette baille remplie d'eau de mer par cette planche de salut où les attendent une demi-douzaine de forçats qui ont pour mission de badigeonner les nouveaux baptisés de savon gras Les sauvages les couvrent de sarcasmes et les immergent dans ce liquide douteux représentant les fonts baptismaux. Enfin, il leur faut parvenir à s'extirper de cet élément infect pour retomber encore, entre les mains d'autres sauvages qui leur jettent au visage, d'autres ingrédients susceptibles de leur troubler momentanément la vue, ce qui rend difficile leurs déplacements.
Après ces sévices et les plaisanteries des copains, les nouveaux baptisés sont autorisés à prendre une douche qui n'est pas un luxe après ces dures épreuves.
Toutes ces pauvres victimes, au nombre desquelles j'étais, peuvent enfin dire ..OUF ! ! ! et se verront remettre, en guise de compensation, en souvenir de cette mémorable journée qui s'est déroulée en plein océan, un certificat de baptême qu'ils garderont précieusement.
Le calvaire de nos baptisés se termine par une bonne douche (d'eau de mer) prise à la lance à incendie. Malgré tout, cela fait du bien
Et puis, on a eu droit à un repas amélioré et à la double ration de pinard! ! ! ! !
.Nous remercions Léon ROCHOTTE de l'UML, ex-matelot radio, sur l'Aviso " LA GRANDIÈRE ", qui nous a autorisé à vous transmettre un texte relatant sommairement de la participation française à la guerre de Corée (25 juin 1950 - 27 juillet 1953), qui est méconnue de beaucoup de Français.
FRANCE - ONU
50 ANS DE SOLDATS DE LA PAIX
En 1995, les NATIONS UNIES ont célébré leur cinquantenaire et la FRANCE peut à bon droit tirer fierté de cinq décennies de contribution active au maintien de la Paix dans le monde. Elle est aujourd'hui le pays qui fournit le plus de Casques Bleus.
L'engagement de la FRANCE est une tradition qui s'est traduite depuis 50 ans par la participation à 18 opérations de l'O.N.U., qu'il s'agisse:
- - de missions de Casques Bleus sous commandement direct de l'ONU (notamment FINUL au Liban 1978, FORPRONU et ONURC ex-Yougoslavie 1995)
- - ou d'opérations dans le cadre de Forces Multinationales mandatées par l'Organisation:
- F.N.U.C. Force des Nations Unies en Corée 1950-1953 (3 421 hommes de troupe, 143 marins)
- Opération DAGUET au Koweït 1990 et 1991 (15 600 hommes)
- Opération RENDRE L'ESPOIR en Somalie (2 400 hommes)
- Opération TURQUOISE au Rwanda (2 500 hommes)
L'an 2000 a vu la célébration du 50ème anniversaire de la première OPÉRATION MANDATÉE PAR L'ONU engagée par des Forces Multinationales qui avaient reçu mission de mettre en uvre la résolution du Conseil de Sécurité de répliquer par la force à l'agression dont était victime la République de Corée du Sud. La France y participa dans le cadre de la FNUC.
(Remerciements: SIRPA B. Besset- 1995)
Le 27 Juillet 2003, fût célébré le cinquantenaire de l'armistice qui entérina la douloureuse coupure de ce pays en deux, le seul à ne pas avoir été réunifié depuis la fin de la guerre froide.
LA FORCE DES NATIONS UNIES EN CORÉE F.N.U.C.
Suite à l'invasion sans avertissement du territoire de la République de Corée du Sud par le régime communiste totalitaire du Nord le 25 Juin 1950, la toute jeune Organisation des Nations Unies, par un vote de neuf voix contre zéro, avait appelé ses Membres à fournir "toute l'assistance nécessaire" pour faire cesser l'agression.La France, co-fondatrice de l'O.N.U. le 26 Juin 1945 est l'un des cinq membres permanents de son Conseil de sécurité. Fortement engagée en Indochine à l'époque, elle ne pouvait fournir qu'une très faible participation. Cependant, le Président de la République Française Monsieur Vincent AURIOL et Monsieur Gut MOLLET estimeront nécessaire une aide aux forces de l'O.N.U. en Corée. Le Gouvernement décidera de l'envoi immédiat d'un bâtiment de guerre prélevé sur l'escadre d'Extrême Orient et de la formation d'un contingent de Forces Terrestres.
- Contribution sur mer de la MARINE NATIONALE
L'escorteur "LA GRANDIÈRE - F731" fut rappelé de mission début Juillet 1950, alors qu'il était dans le Golfe du Siam. Armé "guerre" à l'arsenal de SAÏGON, il en appareillera le 22 Juillet pour être intègré aux forces navales de l'O.N.U. principalement américaines et anglaises du Commonwealth. Il fut aussitôt affecté à des missions d'escorte et de protection, notamment anti-soumarine et anti-aérienne, des innombrables convois qui déversaient hommes et matériels dans le réduit du "Pusan perimeter" dans lequel étaient alors acculées les forces terrestres de l'O.N.U.Au sein du "TASK GROUP 90.4" de la 7ème Flotte américaine et rattaché au Fourth Frigate Squadron (Commonwealth) dont le commandement était britannique, le "LA GRANDIÈRE" participa au sein d'une formidable force amphibie de 230 navires de guerre, au débarquement d'INCHON le 15 Septembre 1950, fait d'armes décisif des troupes de l'O.N.U. commandées par le Général Douglas Mac ARTHUR, et de WONSAN.
Il fut rappelé début Décembre en Indochine par l'Amiral F.M.E.O. suite au désastre de CAO BANG.
- INTERNET
- NET MARINE: La Marine Nationale dans la Guerre de Corée (français) . Merci au LV Jean-Michel ROCHE :
- <http://www.netmarine.net/forces/operatio/coree/mines01.htm>
- KMAN (USA): LC_R's page (american). Thanks to my friend Karl KRISTIANSEN, USS MANSFIELD - DD728 : "Léon Rochotte's page" <http://web.meganet.net/kman/nfleon.htm>
- Transfèrée: <http://assoc.orange.fr/france-coree/eurokorvet/uk/minewarfare_korea.htm> (english version)
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- Le BATAILLON FRANÇAIS de l' O.N.U.
Un Bataillon est créé le 25 Août 1950. Il sera formé de 1.017 volontaires venus tant de l'active que des réserves et placé sous le commandement du Lieutenant-Colonel MONCLAR. Compte tenu des relèves et des pertes, c'est un contingent de 3.421 hommes que la France fournira à la Force des Nations Unies en Corée (F.N.U.C.) entre 1950 et 1953.
Le 29 Novembre, le Bataillon Français débarque à PUSAN pour être intègré aux forces de l'O.N.U. Complété d'une Compagnie de l'Armée de la République de Corée, il rentrera, aux côtés de deux Bataillons Américains, dans les effectifs du 23ème Régiment de la Second "Indianhead" Infantry Division prestigieuse Unité U.S. dont la particularité est d'avoir été formée en France, à Bourmont (Haute-Marne) en 1917. (Combats: Marne - Bois de Belleau, Argonne...)
Il sera de tous les principaux combats à partir de Janvier 1951 jusqu'à la cessation des hostilités en 1953.
En Février 1951, le 23ème R.I.US auquel appartient le B.F. ONU, est encerclé à TWIN TUNNEL et à CHIPYONG NI. Il résistera victorieusement à la 125ème Division Chinoise tout entière et parviendra à se dégager, stoppant l'avance ennemie.
En Mars on le voit à l'assaut de la cote 1037 et en Mai il est à PUTCHAETUL, intervenant efficacement pour enrayer l'offensive chinoise de printemps. De Septembre à Octobre 1951 les opérations culminent pour le Bataillon avec l'enlèvement de la cote 931 dite du Crève-Cur (Heartbreak Ridge). Le BF/ONU continuera de prendre part à toutes les actions menées par la 2ème Division US du Triangle de Fer à CHUNGASAN et au Fer de Lance jusqu'à l'armistice du 27 Juillet 1953. En Octobre, le Bataillon quitte les Forces de l'O.N.U. pour rallier l'Indochine.
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L'appel des Nations-Unies fut entendu par 21 Nations libres et démocratiques. La Guerre de Corée mit aux prises cinq millions de Combattants.
Elle fit plus de deux millions et demi de morts.
N'OUBLIONS PLUS JAMAIS
LA LIBERTÉ A UN PRIX
"Forgotten no more" . . . . . . . . "Freedom is not free"
INTERNET
FRANCE:
- Net4war, le plus grand portail européen en histoire militaire et défense.La Guerre de Corée : http://www.net4war.com/e-revue/dossiers/index.htm#coree 7 dossiers sous la direction de L.C Rochotte
- FRANCE-CORÉE - Site personnel de L.C. Rochotte
La Guerre de Corée. La participation française : guerre sur mer, guerre sur terrre http://assoc.orange.fr/france-coree/histoire/histoire.htm
U.S.A. :
Les sites américains sur la Guerre de Corée sont nombreux. Parmi les plus significatifs, évoquant la participation française :- Ass. Vétérans Deuxième Division d'Infanterie U.S. <http://www.swiftsite.com/2ida/>- Ass. Vétérans de Corée Deuxième Division d'Infanterie U.S. "Alliance" <http://www.2id.org>
- KOREAN WAR PROJECT <http://www.koreanwar.org>
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La chute de NGHIA LO
1- PROLOGUE : Extrait et condensé de louvrage de Philippe HEDUY, "La Guerre dIndochine", 1945-1954Dès son arrivée en Indochine, le 17 décembre 1950, le Général DE LATTRE porte son effort principal au TONKIN, et décide de défendre le Delta qui reste une position forte pour le Corps Expéditionnaire Français.
GIAP lance les deux seules divisions dont il dispose, dans le Delta, contre le C.E.F.. DE LATTRE, malgré son infériorité, lui inflige un échec sanglant qui est suivi par deux autres offensives vouées à la défaite, et qui nont dautre but que de détourner les forces françaises de la pacification du Delta et de développer la guérilla.
Le danger étant écarté, DE LATTRE développe larmée vietnamienne, qui doit relever le C.E.F. dans ses missions de pacification et entreprend de mettre le TONKIN à labri dun déferlement viêt-minh ou chinois, par la construction dune ligne fortifiée autour du Delta, en engageant ses groupements mobiles.
GIAP tente de les attirer en Haute Région. En octobre 1951, il lance la Division 312 sur NGHIA LO. . Le Général SALAN riposte en renforçant, par avion, les postes attaqués en bloquant et en contre-attaquant de flanc lennemi avec deux bataillons parachutistes largués à GIA HOI, pour lobliger à se replier.
A la fin doctobre, DE LATTRE sempare de HOA BINH le 14 novembre 1951. Sa grande idée stratégique est de couper la zone viêt-minh en deux. La prise de HOA BINH est le premier acte de ce plan, mais pour aller plus loin, il lui faut une aide massive des Etats-Unis. Cest pourquoi, par son voyage en Amérique, en septembre, il cherche à entraîner les Américains en leur faisant valoir quil ny a, en Indochine et en Corée, quune seule et même guerre contre lexpansion communiste.
Après la mort de DE LATTRE, laffaire de HOA BINH devient une bataille de fixation et dusure du corps de bataille viet. Pendant plus de deux mois, GIAP lance trois divisions contre les postes de la rivière Noire. En même temps, il infiltre, sur les arrières du C.E.F., deux autres divisions dans le Delta qui parviennent à isoler le camp retranché de HOA BINH.
Le 22 février 1952, le Général SALAN retire ses troupes de HOA BINH par une habile manuvre et les engage dans de nouvelles opérations de nettoyage du Delta, (opérations Mercure et Turco) qui chassent les divisions viets infiltrées et leur infligent de lourdes pertes, en mars et avril 1952.
Après ces échecs, GIAP porte la guerre en Haute Région, où le C.E.F. doit opérer, loin de ses bases, sans artillerie. Les régiments viets, au contraire, y retrouvent lavantage grâce à leur fluidité. De plus, linvasion, du pays Thaï et du Laos place les Français devant le dilemme davoir à défendre ces régions excentrées en sy engageant en situation dinfériorité ou de les abandonner en subissant les conséquences de cet abandon.
En septembre/octobre 1952, les Viets envahissent le pays Thaï et sempare de NGHIA LO.
Le témoignage du lieutenant-colonel MAGNILLAT, commandant la 6ème compagnie indochinoise parachutiste, expose la situation sur le terrain en octobre 1952.
« La saison des pluies vient de sachever. Depuis son P.C. dHANOI, le général SALAN, commandant en chef en Indochine, sonde les intentions de ladversaire. Il sait que GIAP veut à tout prix, effacer son échec de lan dernier, en pays Thaï. Il vient dapprendre que le S.R. ennemi se préoccupe à nouveau de NGHIA LO, ce poste de la zone Nord-Ouest, quil na pas pu enlever en 1951. De nombreux mouvements sont décelés sur le Fleuve Rouge, au niveau de YEN BAY. 20000 coolies y seraient rassemblés. Le 4 octobre, la garnison de NGHIA LO est renforcée par un goum du 5ème tabor.
Le trafic radio viet sintensifie et nos services découte identifient les divisions dassaut 308 et 312,dans ce secteur. Il semble que ce soit la contre-offensive générale en direction de SON LA et SAM NEUA, entrée septentrionale du Laos, telle quHO CHI MINH, lui-même, la annoncée quelque temps plutôt.
En pays Thaï, le 14 et le 15, les postes couvrant le secteur vers le Fleuve Rouge se replient sous une forte poussée adverse. Le 16, le poste de GIA HOI, situé à 20 km au Nord, signale quil est coupé de NGHIA LO. Aucune attaque vietminh nest encore déclenchée, mais le général DE LINARES, commandant les troupes du TONKIN, la juge imminente. Dès le 15, à 22 h, il fait placer le 6ème bataillon de parachutistes coloniaux, le bataillon Bigeard, en alerte aéroportée. Le 16 après-midi, il le fait larguer sur la piste datterrissage du poste de TU LE, à 10 km, à louest de GIA HOI, soit à 30 km de NGHIA LO.
Le 17 octobre, à 17 h, entre chien et loup, une courte mais violente préparation de mortiers et de canons sans recul sabat sur les défenseurs de NGHIA LO.
La nuit venue, sitôt le tir levé, une véritable marée humaine déferle simultanément sur les deux points dappui, celui du haut, sur le piton et celui du bas, près du village.
Le 18, à 9 h du matin, les deux compagnies constituant la garnison sont anéanties, après un furieux combat à quinze contre un »
2- Les dernières heures de NGHIA LO : Par le Chef de bataillon René THIRION(*) commandant le Poste de NGHIA LO18 octobre 1952 - 16 heures 08
-« Demange ! ! ! ».
-« Mon Commandant ? ».
-« A vous de jouer mon vieux ! Déclenchez le tir darrêt n° 1 Bois sacré ! ! ».
Ladjudant chef Demange est lartilleur du Sous-Secteur. Affecté en renfort 8 jours plutôt, il a eu à peine le temps de prendre en main les 2 pièces de 105 mm quil doit commander et mettre ses tirs en place. Et cest la bataille ! ! !
Je lentends au sein de son P.C. commander les éléments des tirs ; trente secondes plus tard, une pluie dobus tombent dans le fond de la vallée dans un vacarme assourdissant, répercuté par lécho de la montagne.
-« Mon Commandant ! des obus tombent sur le poste du Bas . ».
En effet, japerçois plusieurs colonnes de fumées sélevant parmi les bâtiments du poste du terrain daviation. Lune delle me semble surgir de lalvéole du 105, qui vient douvrir le feu. Au même instant, de violentes explosions secouent mon observatoire. Cest la bagarre, les Viets bombardent.
-« Bourdet ! ! Rendez compte à Hanoï : 16 heures 12, préparation artillerie viet commencée à Nghia Lo Bas et Nghia Lo Piton Stop ».
Les explosions se suivent à une cadence accélérée, les piquets de barbelés sautent en lair comme des bouts dallumettes sous laction des obus de 120.
-« X .. ! ! Alertez la Chasse ! ».
Jentends à la V.H.F. lopérateur qui appelle « Torticolis rouge, ici Torticolis bleu, jappelle torticolis rouge, répondez . Dirigez patrouille sur Nghia Lo Piton .. attaquez . Je répète . ».
Et tout à coup, un roulement terrifiant, dépassant en intensité, le tonnerre des éclatements des mortiers et des canons viets, des mines qui explosent dans nos barbelés ..
Le barrage des 6 mortiers de 81 résonne, les obus se suivent et éclatent avec une régularité de métronome ; les 12/7 donnent de la voix, suivies des reculs dont la cadence rapide augmente ce bruit gênant . Puis les grenades et les mitrailleuses entrent en scène.
A mon observatoire, je vois la fumée opaque provenant des explosions mais également des toitures des paillotes qui sont la proie des flammes.
Jentends la V.H.F. qui grésille « Ici torticolis rouge , jappelle torticolis bleu, dans 3 minutes je suis sur vous, donnez objectifs pour 8 napalms et straffing ».
- 16 heures 28Japerçois 4 chasseurs qui piquent sur le piton et en 2 passages larguent leur bidon de napalm. Des coulis de flammes descendent le long des pentes du poste, brûlant tout sur leur passage.
Et pourtant lintensité des éclatements ne diminue pas, au contraire .
Une grenade tombe dans lalvéole V.H.F... ; un bruit mat et sec a touché le poste. A ma droite, lalvéole du 105 brûle ; japerçois les servants inanimés à leurs postes ; à ma gauche, des blessés affluent vers le poste de secours.
Et puis, dun seul coup, un silence presque complet sétend sur le poste entrecoupé par-ci par-là, dun coup de feu isolé.
-«Mon Commandant, le Capitaine Ducrot vous appelle au téléphone »
-« Oui »
-« Les Viets ont pris pied dans le poste, les 3 blockhaus sont tombés . Les mortiers hors détat tous servants tués . Nous tenons la 2ème ligne de blocklaus »
-« Le Van Lhi ! ! appelle moi le Capitaine Mangenot »
Je me penche de mon observatoire où je domine tout, les postes Nord ainsi que les pentes des postes. A ma grande surprise, japerçois des colonnes dassaut, hommes casqués, habillés de vert, avancent au pas dans les brèches faites dans les réseaux par les commandos dassaut viets. Devant moi, à 10 mètres, des Viets rampent dans nos réseaux. A ma droite, dautres sinfiltrent en utilisant merveilleusement le terrain.
-« Attention ! . Viets dans réseaux devant nous ! . »
Secrétaire, planton, chiffreurs, radios se précipitent aux créneaux . Une avalanche de grenades rejette les audacieux assaillants au fond du ravin.
Une 12,7 de flanquement azimute à 70 m des colonnes entières de Viets qui sentassent les uns sur les autres comme des pantins mutilés.
-« Vous mavez demandé mon Commandant ? . »
Je me retourne et japerçois Mangenot ;
-« Oui, mon vieux . Cest à vous de jouer maintenant. Vous connaissez la situation ... Occcupez les dessus des postes, des salopards sont prêts à sy installer, et de là vous essayer de dégager les blocks ouest Restez en liaison avec moi .. ».
Un éclatement un choc, me voilà à terre, mais ce nest rien quelques petits éclats dans lépaule. Mais je suis inquiet car cette dernière grenade vient de couper lantenne de mon dernier 300.
Quelle heure est-il? 16 heures 50 . Voilà à peine 40 minutes que le combat est commencé et la situation nest pas belle.
Plus de liaison avec les chasseurs qui tournent autour de nous, réduits à agir à leur initiative et qui ne doivent pas comprendre grand chose à notre affaire ..
Jengage nos deux sections de réserve .Plus de canons plus de mortiers .et plus de 50 blessés au poste de secours .
-17 heures 10Ca bagarre ferme sur le dessus du poste ; je me hisse jusquau mess des Sous-officiers, dont la toiture sest écroulée, et je rencontre 2 Thaïs qui me disent que Mangenot na pas pu déborder, quil est blessé, que le Lieutenant Feyolle a été tué, ainsi que les sous-officiers ..
En effet, japerçois de nombreux corps étendus dans les tranchées creusées la veille dans la cour du poste et aussi, un groupe de Viets qui débouche au coin du magasin.
Je nai que le temps de me replier après que nos Thaïs aient lancé leur dernière grenade .
Il ne me reste plus que les souterrains .
Je charge mes 3 adjoints doccuper les entrées avec quelques valides, des mitraillettes et des grenades.
- - Le capitaine Lelai, cote 105, dont la soute ( et ses 600 obus) est en flamme à lentrée même.
- - Le capitaine B. dY., côté sud, fermé par un solide huis grillagé
- - Le lieutenant David, côté nord, avec une tête de pont, sur 20 m, mais qui se révèle vite inutilisable, dominée comme elle est par dessus du poste.
A lintérieur, le groupe électrogène de la radio éclaire faiblement. Linfirmier Desperrin, ladjudant Montagné, dautres volontaires prodiguent les soins à 60 blessés étendus dans le couloir central de labri.
La radio fonctionne encore.
- 18 heures 30Contact avec Hanoï
« poste occupé par Viets ..Reste garnison regroupée dans souterrain Napalmer les dessus des postes . »
- 19 heures 15Dernier contact avec Hanoï . Le groupe électrogène séteint
Lopérateur se rend compte que ses antennes sont coupées Nous entendons les Viets parler dans un souterrain voisin, le central téléphonique où ils ont installé leurs propres appareils .
Il fait chaud, lair vicié par les explosions, la sueur, l'odeur des blessés .
- 19 heures 50Une explosion, David me rend compte que lentrée Nord vient de sécrouler Les Viets ont-ils lintention de nous emmurer dans notre trou?
- 20 heuresUn bungalore est lancé contre lentrée sud, les Viets sengouffrent derrière en hurlant ... 2 rafales de mitraillettes les arrêtent net, à 10 mètres de lentrée. On aperçoit des corps entassés les uns sur les autres, à la lueur des torches placées par les Viets au-dessus de lentrée.
Des coups de feu sont tirés dans les bouches daération, lun deux tuant net le caporal-chef. On entend des Viets qui saffairent à boucher les orifices encore ouverts.
- 21 heuresDepuis 20 minutes, un silence règne sur le poste. Une lueur à la porte sud, une flamme dune dizaine de mètres pénètre dans le boyau. La chaleur monte, et en quelques instants, devient insupportable. La fumée envahit labri . Les hommes toussent, pleurent et essayent daspirer lair frais au ras du sol.
Pourtant, tous gardent leur sang froid, aucune panique ne se manifeste.
Que faire ? Se rendre ? non ! ! !
Pourtant faire mourir ces 100 hommes qui sont là, la plus part blessés, couchés est-ce raisonnable ?
Ma décision est prise Avant quil soit trop tard, nous nous rendons.
Dans lobscurité, une maigre torche à la main, je me dirige à travers des corps étendus vers la sortie Est, toujours en flammes, alors quun violent courant dair chaud entre par lorifice Sud .
Tout à coup, je me trouve en présence dhommes encore debout, profitant dun heureux courant dair frais, venant de la gauche. A tâtons, je me dirige vers la sortie et japerçois un petit coin de ciel.
Je me glisse au travers.
-« sortez ! jetez vos armes »
-« Nous nous rendons, aidez-nous à sortir Il y a beaucoup de blessés . »
Les hommes qui me suivent narrivent pas. Que se passe-t-il ? Je redescends dans le trou et je maperçois que les hommes se sont entassés dans une chicane et ne peuvent plus avancer.
Je remets les premiers dans la bonne voie et enfin ils peuvent, eux aussi, sortir.
Mais, hélas, attisé par le nouvel appel dair de lentrée sud, le feu redouble dintensité et tout à coup, le flot des hommes qui sortent par le petit orifice sarrête. . . .
Deux Viets en armes arrivent et memmènent. Ca y est, je suis, nous sommes prisonniers, mais en quel état ! ! ! !.
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Le village de NGHIA LO,
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Poste de NGHIA LO haut (Piton)
Photos « INDOCHINE 52-53 » - Presses de la Citée
(*) Le récit ci-dessus est tiré dun document manuscrit, retrouvé dans les papiers personnels du lieutenant-colonel René THIRION, père de Daniel THIRION , Secrétaire de lAssociation des Marins et Marins Anciens Combattants de METZ, Rédacteur en Chef du Bulletin "Dans le Sillage des Marins de Lorraine" de l'UNION des MARINS de LORRAINE.
Le Bulletin "Dans le Sillage des Marins de Lorraine" distribué à nos membres est réalisé par Daniel THIRION, Rédacteur en Chef, aidé des différents auteurs signataires L'adaptation pour le web est réalisé par Léon ROCHOTTE, webmestre