" Dans le sillage des Marins de Lorraine "
Bulletin de liaison de l'Union des Marins de Lorraine (version web)
Octobre 2008

- Sommaire

Mot du Président
Qui se rappelle de HOURTIN ? par Daniel THIRION
La Prière du Marin
Présentation du livre ‘’Se battre en Algérie’’ de Patrick-Charles RENAUD
Sous-marin ‘’Le Terrible’’ Mise en service attendue en 2010
Le sabordage de la Flotte
"Souvenirs de Guerre" par Marcel LEGENDRE - Débarquements de Normandie et de Provence avec la Marine française
 

Mot du Président

 L’union des Marins de Lorraine est une entité qui se développe. Chacun de vous, par sa présence, en toutes circonstances est à même d’en témoigner, car, il faut le remarquer, vous êtes les plus assidus aux commémorations de toutes sortes.

Après les nécessités administratives, notre Union est reconnue en Meurthe-et-Moselle, à tous les échelons de décisions civiles, militaires et associatives.

Nous devons maintenant prouver notre vitalité. Des regroupements locaux ont eu lieu en Moselle et dans les Vosges.

A la demande de la délégation marine de l’Association PO, TOE, AFN, un regroupement avec l’UML a clôturé l’Assemblée Générale.

Une participation UML effective et importante a assisté aux cérémonies de clôture des PMM à STRASBOURG et SARRALBE (avec remise de prix, à STRASBOURG, au nom de l’UML).

La présence UML a été remarquée aux cérémonies du Souvenir :

  • du 5 février 2008, à VANDOEUVRE, pour l’hommage au QM Bernard TRUY, mort pour la France en Algérie le 26 février 1958.
  • du 8 mai 2008, à NEUVES-MAISONS, pour l’hommage à Pierre BERGAMO, fusilier-marin du Commando François, mort pour la France à NINH-BINH (Indochine) le 29 mai 1951.

Pour le second semestre de 2008, les projets sont nombreux et importants :

  • dimanche 7 septembre à RICHE pour commémorer la bataille de MORHANGE
  • samedi 27 et dimanche 28 septembre ) HAUDAINVILLE (près de VERDUN) pour la commémoration de l’Armistice Bulgare.
  • samedi 4 octobre pour l’Assemblée Générale de l’UML organisée par les Membres d’HAYANGE.
  • samedi 11/dimanche 12 octobre. Cérémonies et activités à EPINAL.

A chacun d’assurer selon ses moyens, pour regroupement et déplacement selon le bon principe ‘’MARINE’’.

Je compte sur vous et je serai toujours heureux de vous trouver à mes côtés en toutes circonstances.

Bernard OLIVIER
  

Qui se rappelle de HOURTIN ?
Daniel THIRION vous rappelle ou vous raconte ses premiers pas dans la Marine

(Texte et photos issus du fascicule remis à chaque apprentis matelot qui se présentait au Centre de Formation de la Marine à HOURTIN)

 

Nous étions jeunes et pour certains, c’était la première fois que nous quittions le cocon familial. Nous n’avions jamais entendu parler de ce ‘’patelin’’ dénommé ‘’HOURTIN’’, mais pour l’ensemble des futurs marins que nous allions devenir, ce fut une base de lancement pour nos différentes carrières.

Pour ma part, je me rappelle qu’en tant qu’engagé, j’avais reçu mon bon de déplacement une quinzaine de jours avant la date fatidique qui devait m’amener au départ de METZ, jusqu’à destination.

J’attendais la date du départ avec une certaine appréhension, car, à part quelques allers/retours PARIS/METZ, je n’étais jamais parti seul aussi loin. Il faut rappeler que cette petite bourgade d’environ 2000 âmes (dans les années 60) est située à 70 km de BORDEAUX, sur les bord du plus grand étang de France et pratiquement en bordure de l’Océan Atlantique :l’Etang de Hourtin.

Après avoir traversé la France (via PARIS pour moi), nous étions attendu en Gare de BORDEAUX ou un GMC conduit par un officier marinier nous conduisit en moins d’une heure dans le Centre de Formation Maritime de HOURTIN.

Tout de suite, nous étions pris en charge et dirigés dans une grande salle ou un petit exposé sur le Centre et ce que nous allions y faire nous fut donné par un Marin (n’étant pas calé sur les grades et spécialités, j’ai su par la suite que c’était un QM 1ère classe fusilier).Nos bagages furent contrôlés et je me rappelle que quelques jeunes furent délestés de quelques bouteilles d’alcool et de divers articles non appréciés comme couteaux, poignards et tout ce qui peut être un danger.

Nous fûmes amenés dans un grand hangar, qui avait servi, dans le passé, comme garage d’hydravions (La base d’Hourtin avait été une des plus grandes bases d’Hydravions de France). Ce hangar était rempli de tables et de chaises et servait comme réfectoire à l’ensemble du personnel de la Base. Nous fûmes répartis dans l’une des 10 compagnies de Formation (chaque compagnie était composée de 10 sections) et nos chambrées nous furent attribuées. L’installation dans les chambrées fut très rapide. Les ordres criés par les responsables des sections fusaient de toute part, du fait que chaque chambrée comprenait en général 3 sections (90 apprentis) et chacun essayait de comprendre ce qui se disait. C’était un peu la foire ……….Chaque chambrée disposait de lits superposés (3 étages, c’est à dire 4 lits l’un au dessus de l’autre, le plus haut étant à un peu plus de 2,50 mètres)

Ce dernier était prisé par la plupart des jeunes recrues, ce qui amena quelques disputes. Les responsables des sections se montrèrent pour mettre de l’ordre et nous donner 10 minutes pour que tout soit réglé (attribution de la couche, du placard et rangement des affaires civiles qui nous avaient été laissées).

Les 10 minutes passées, pas une de plus, nous amenèrent à nous rassembler rapidement, en ordre et par section devant la chambrée. Bien entendu, certain des apprentis n’eurent pas le temps de tout ranger , aussi, nous eûmes droit pour une première fois, à une réprimande.

Remise de l'habillement

Les 2/3 premiers jours d’incorporation furent l’objet de plusieurs étapes, dont les formalités administratives, visite médicale, habillement, coiffeur, photo d’identité.

Pas le temps de souffler, pour les jeunes apprentis que nous étions, surtout que le couvre-feu arrivait très vite et que certains traînaient dans la pénombre pour faire leur lit ou ranger leurs affaires à la lampe de poche, ce qui amenait des réflexions comme « fermez-la » , « éteignez vos loupiotes » ou « arrêtez votre b…. » .

Aussi, il fallait se presser si nous voulions aller nous laver avant d’aller se coucher, surtout que les lavabos (et WC) étaient prévus pour plusieurs chambrées, qu’il fallait traverser pour aller prendre une douche ou satisfaire nos besoins.

De ce fait, les premiers jours, beaucoup (j’ai été parmi eux) se sont fait prendre par le temps et durent rejoindre leur couchette dans la pénombre (il y avait, malgré tout, des lampes de sécurité qui signalaient les portes à franchir.

Visite médicale

Il y avait également la peur de traverser certaines chambrées, car quelques uns de ses locataires ne pensaient qu’à faire des ‘’farces’’ plus ou moins correctes qui consistaient, la plupart du temps, à mettre à nu et à badigeonner de cirage les parties nobles des courageux solitaires qui s’aventuraient pour aller faire ce qu’ils avaient à faire. Pour éviter d’être de nouveau victimes de ces agissements, il avait été décidé de traverser ces chambrées à des heures bien précises et en nombre afin que nous n’ayons plus à subir les débordements prisés par certains des apprentis. Les responsables ayant été mis au courant des ces exactions, il n’y eu plus de problèmes au bout de quelques jours et chacun pu être à l’heure pour l’extinction des feux.

B, A, BA du marcher au pas

En attendant de commencer la formation militaire, nous passions un à un devant les médecins pour établir notre dossier santé, devant les psychologues afin de nous orienter aux divers emplois que pouvait nous offrir la Marine.

Au bout de quelques jours passés au CFM, nous étions convoqués par le Capitaine de Compagnie qui, pour certains, proposait une spécialité en fonction des aptitudes, des goûts, des desiderata de l’apprenti marin et bien entendu des besoins de la Marine.

Pour d’autres et j’étais dans ce cas, nous avions fais un dossier d’engagement dans lequel nous avions répondu en ce qui concerne la spécialité que nous sollicitions et le Capitaine de Compagnie vous expliquait les avantages et les inconvénients de votre choix.

Bon œil... bon tir ! ! !

Une ! ! Deux ! ! Une ! ! Deux ! !

Au bout de 2/3 semaines, nous étions convoqués par une commission présidée par le Directeur de l’instruction et le Capitaine de Compagnie qui devaient entériner le choix et l’affectation des apprentis marins.

Mais avant de quitter ce centre, il fallait passer par la formation militaire. C’était des sessions de formation théoriques et pratiques appelées ‘’partiels’’ ou nous devions faire la connaissance avec la vie militaire et maritimes, ses usages, son personnel et son organisation On n’y apprenait les règles de la vie militaire et ses obligations ainsi que l’usage du matériel spécifique à la Marine : rappelez-vous les séances nautiques où nous ramions comme des ‘’galériens’’, aux ordres d’un ‘’gabier’’ qui forçait exagérément l’allure de notre embarcation, afin de nous mettre à l’épreuve

"Présenter... Armes"

Nous marchions également beaucoup, pour nous apprendre à ‘’marcher au pas’’.

Combien de tours du Centre avons nous fait ?

En avant ! ! Marche ! ! A gauche ! ! Gauche ! ! A droite ! ! Droite ! ! Compagnie ! ! Halte ! ! Garde à vous ! ! Repos ! !……….

Quelques séances de tir nous ont permis de nous familiariser avec le vieux Mas 49 (je crois), fusil qui nous était prêté, lorsque nous étions de garde, que nous effectuions tous les trois jours.

La garde durait 2 heures, de nuit comme de jour et nous gardions tout et n’importe quoi, (les plages, les divers bâtiments du Centre et bien sûr l’aubette), le principal était de faire la garde du lieu qui vous était désigné. Il fallait avoir l’œil et ne pas laisser approcher quiconque sans lui avoir fait les sommations d’usage.

Marcher au pas

Je me rappelle avoir été de garde un soir, de 22 à 24 heures, dans un lieu qui s’appelait ‘’Stock de munitions’’ (je ne sais pas si il y en avait) et que voyant mon capitaine de Compagnie arriver, je n’ai pas bougé (il aurait fallu dire ''qui va là?" et demandé le mot de passe), mais comme je l’avais reconnu, je pensais qu’il venait voir si tout allait bien, surtout lorsqu’il m’a demandé si je connaissais le ‘’mot de passe’’ et que j’étais content de lui donner. Je ne vous dit pas ce que j’ai entendu sortir de sa bouche et le lendemain, j’étais convoqué devant une impressionnante commission, qui devait statuer sur mon sort, pour savoir combien de jours de corvée, je devais faire comme punition, pour n’avoir pas respecté les règles élémentaires de la garde. Cette ‘’indiscipline’’ m’a fait connaître les cuisines pendant une dizaine de jours.

Enfin, tout au long de notre séjour au CFM de HOURTIN, nous avons assisté à des conférences illustrées de films qui montraient notre prochain environnement.

Comment se passait une journée à HOURTIN ?

- 6 heures 45

Lever au son du clairon qui mettait un terme à nos rêves de voyages lointains ou autres….. Si le lever était dur pour certains, un second maître les sortait très vite de leur nonchalance et avec les ordres donnés ou plutôt hurlés, c’était la débandade aux lavabos et au petit déjeuner que les hommes désignés par section allaient chercher.

- 8 heures

Rassemblement qui réunissait tous les apprentis et personnels du CFM pour la cérémonie des couleurs. Ensuite, c’était les séances d’instructions théoriques et pratiques pour tous les apprentis marins.

- 12 heures

Un repas nous attendait dans le réfectoire situé dans le grand hangar. Ce réfectoire, dont les dimensions et le fonctionnement étaient légendaires nous accueillait pour satisfaire notre appétit décuplé par les activités que nous effectuions au grand air. Aussi, avant de nous diriger, en ordre de marche, vers le ‘’restaurant’’ nous passions chercher notre couvert dans la chambrée. Par contre afin de ‘’déguster le repas’’ tant attendu, le responsable de chaque table devait nommer deux apprentis afin qu’ils aillent chercher la nourriture. Et là, c’était la foire d’empoigne pour être servis. En effet malgré un ‘’service d’ordre’’, il y avait plus de deux milles repas à servir en très peu de temps, chaque équipe essayait de passer devant les autres afin d’éviter de faire trop attendre ses collègues de table.

En plein repas

Au coup de sifflet, fini ou pas, les tables devaient être débarrassées, certains apprentis balayaient dessus et en dessous des tables alors que d’autres emmenaient les plats utilisés pour que le personnel (c’était en général des punis) puisse effectuer son nettoyage.

Je me rappelle avoir été de corvée pour le nettoyage des ustensiles de cuisine, et avoir lavé des casseroles et des poêles de plus de 80 cm de diamètre, des plaques chauffantes de 3 à 4 mètres.

Les matériels les plus imposants étaient sans aucun doute, les autocuiseurs qui étaient énormes. Je me rappelle qu’il fallait un escabeau et qu’avec un balai muni d’une espèce de serpillière et d’un tuyau d’arrosage, on les nettoyait à grande eau.

- 13 heures 15

Après avoir nettoyé et ramené nos couverts dans la chambrée, nous avions droit aux partiels, conférences, formations nautiques et militaires jusqu’à la sonnerie libératrice du ‘’Dégager’’. Le Foyer ouvrait ses portes et on pouvait se détendre grâce aux loisirs mis à notre disposition.

- 17 heures 30 - Retour au réfectoire pour le dîner.

- 19 heures 45

Dernier rassemblement de la journée qui permettait de faire le point sur les activités du lendemain, avant la séance de cinéma quotidienne qui diffusait des films relativement anciens, mais qui permettaient d’avoir un moment d’oubli sur les activités des dures journées que nous passions.

- 22 heures 30 - Sonnerie du ‘’couvre-feu’’ qui nous permettait de gagner un sommeil réparateur.

Le Foyer qui se nommait ‘’La Passerelle’’ avait pour but d’offrir un lieu de détente et de repos dans un cadre plus ou moins confortable et permettre d’organiser des activités éducatives et sportives

  • salle de jeux (ping-pong, billard, baby-foot….)
  • salle de télévision
  • bibliothèque et jeux divers
  • ateliers de travaux photographiques, de maquettes, de musique………….

Billard

Apprendre à faire des nœuds

Baby-foot

 

Il y avait une coopérative qui était une véritable ‘’caverne d’Ali Baba’’ où l’on pouvait trouver son bonheur.

La chapelle du CFM d'Hourtin

Un aumônier catholique résidait en permanence au CFM. Une messe était dite tous les jours à 18 heures et le dimanche à 9 heures dans la Chapelle du CFM.

Bien entendu, les cultes protestant et israélite étaient pratiqués, mais les aumôniers concernant ces religions ne résidaient pas au Centre.

Une permanence sociale était à la disposition des apprentis, ainsi qu’une banque de dépôt d’argent et d’objets précieux pour éviter les vols.

Le cinéma qui pouvait contenir 1200 places diffusait un film tous les soirs (3 films différents par semaine) et le dimanche 2 films différents étaient projetés en matinée et en soirée.

Pour les apprentis marins qui l’avaient mérité, une sortie était prévue soit une ballade jusqu’à la plage d’HOURTIN qui se trouvait à quelques centaines de mètres du Centre, ou, en prenant le car, on pouvait aller passer quelques heures à LESPARRE-MEDOC. Mais il fallait rentrer à l’heure, car pour les retardataires il y avait la ‘’peau de bouc’’ ! ! ! ! ! !.

Le narrateur de ce récit était à HOURTIN en décembre 1959 (img)

Ballade sur la plage d’HOURTIN par –10°

 

Au bout de deux mois dans ce centre, nous n’étions plus des apprentis, mais des jeunes marins, avides de servir la Patrie et nous attendions avec anxiété nos affectations.

Daniel THIRION
 

La Prière du Marin  

Vous trouverez, ci-dessous, la prière du Marin que notre Ami Daniel PREVOT, Administrateur FAMMAC pour la Lorraine, nous a transmise

 

"Se battre en Algérie’’

Ce livre que vous pouvez vous procurez chez l’auteur, Monsieur Patrick-Charles, 113, Avenue Foch, 54270 ESSEY-LES-NANCY vous donnera sûrement les réponses que vous vous posez sur la Guerre d’Algérie.( Tel : 03 83 20 13 38 ou patrick-charles.renaud@orange.fr )

Sur ce site, voir plus en page "Livres" :"Se battre en Algérie"

 

Informations marines : ’Le Terrible’’, mise en service attendue en 2010.

Le nouveau sous-marin nucléaire, lanceur d’engin a été baptisé le vendredi 21 mars 2008 avec la présence du Président de la République, Monsieur Nicolas SARKOSY. Lors de son intervention, il n’a pas manqué de rappeler que cet événement s’inscrivait dans la continuité de la ligne que le Général DE GAULLE s’était dictée, et , qui, au même endroit, 41 ans jour pour jour, lançait le premier sous-marin français, le SNLE ‘’Le Redoutable’’.

Cette cérémonie, suivie par un grand nombre de personnalités a été l’occasion, pour le Président de s’exprimer sur la dissuasion et a prononcé un long discours sur la force de frappe nucléaire.

Le Président SARKOSY a rappelé sa position qui se situe dans le prolongement de son prédécesseur, Jacques CHIRAC, qui voyait cette dissuasion comme une ‘’assurance vie’’ de la France et pour ce faire se réservait le droit de réaliser une frappe nucléaire préventive à titre ‘’d’ultime avertissement’’

Le lancement du SNLE ‘’Le Terrible’’ ne signifie pas encore sa mise en service. Celle-ci n’interviendra pas avant 2010. Il faut savoir que la mise en chantier et l’acheminement d’un bâtiment aussi important (14000 tonnes) n’est pas une mince affaire : la coque, dont la construction a commencé, il y a 8 ans, ainsi que la plupart des systèmes embarqués, sont achevés..

Les travaux , qui sont à mener après ce lancement, portent sur l’embarquement des éléments combustibles, les essais à quai de la machine de la plate-forme et du système de combat ainsi que la mise à l’eau, avant la première plongée.

Le début des essais à la mer devraient intervenir en 2009.

Ce bâtiment qui est le quatrième et dernier de la seconde génération, celle du type ‘’Le Triomphant’ sera un peu différent du fait qu’il sera porteur des nouveaux missiles balistiques M51, d’une portée supérieure à 8000 km. Il sera en plus, doté d’un système de direction de combat de nouvelle génération, le Sycobs, que l’on retrouvera sur les nouveaux sous-marins d’attaque, dont le premier type, ‘’Le Suffren’’ vient d’être mis en construction.

Enfin, ‘’Le Terrible’’ disposera de divers systèmes de navigation et de détection améliorés par rapport aux bâtiments actuels.

Informations et photo tirées de ‘L’Officier Marinier’’ de mai 2008

 

Le sabordage de la Flotte

C’est le 27 novembre 1942, sur ordre d’Hitler, que les Allemands ont eu pour mission de s’emparer de la Flotte de guerre Française basée à TOULON, malgré les termes de l’Armistice de 1940, qui notifiait que TOULON devait demeurer un camp retranché tenu par des troupes françaises de l’armée de l’Armistice.

C’est ainsi, qu’à 4 h 30, qu’une colonne allemande entre dans le Fort Lamalgue et arrête le Préfet maritime, l’Amiral Marquis. Pendant ce temps, son Chef d’Etat Major, le CA Robin parvient à transmettre au Major Général de l’Arsenal, le CA Dornon, l’ordre de sabordage qu’il retransmet aussitôt à l’Amiral de Laborde, qui est à bord du ‘’Strasbourg’’.

Une seconde colonne allemande entre dans l’Arsenal à 4 h 50, par la porte Nord (port marchand). C’est dans ce secteur que sont tirées les premières rafales de mitrailleuses sur les sous-marins.

La porte de l’Arsenal principal est à son tour enfoncée, à 5 h 25, par les blindés allemands.

L’ordre général de sabordage est lancé par le navire Amiral (‘’Strasbourg’’). Le branle-bas sonne sur tous les navires présents , suivi de l’ordre d’évacuation. Ne restent à bord que les équipes de sabordage préalablement constituées.

Les chars allemands ne parviennent pas à se repérer dans l’arsenal et vont perdre de nombreuses minutes avant d’atteindre leurs objectifs, permettant aux équipes de sabordage de remplir leurs missions.

De multiples explosions vont secouer les bâtiments, au point que les Toulonnais croiront en un terrible bombardement ou un tremblement de terre.

Du coté du Mourillon, cinq sous-marins braveront les ordres de sabordage et parviendront à franchir les passes du port militaire, au prix de pires difficultés(champs de mines magnétiques, bombardements allemands). Deux rallieront Alger (‘’Casabianca’’, ‘’Marsouin’’), un atteindra Oran (‘’Le Glorieux’’), ‘’L’Iris’’ ira trouver refuge à Barcelone, tandis que ‘’La Vénus’’ préférera se saborder en grande rade. Un seul bâtiment de surface, ‘’Le Leonor Fresnel’’, du Service des Phares et Balises ralliera Alger après s’être échappé des Salins d’Hyères.

Sur le ‘’Strasbourg,’’ l’Amiral de Laborde refuse de quitter son navire. Il ne comprend pas pourquoi Hitler a renié sa parole, celle de ne rien entreprendre contre la Flotte Française. Il faudra un ordre personnel du Maréchal Pétain pour qu’il accepte d’abandonner le bord.

En acceptant ce sacrifice, la Marine a respecté son serment de 1940, ne jamais livrer la Flotte a des mains étrangères.

Le bilan au soir du 27 novembre fait état de 90% de la Flotte sabordée, dont la totalité des Forces de haute mer. Tous les grands bâtiments de combat sont coulés et irrécupérables. Certains seront par la suite renfloués, mais ne feront jamais que de la ferraille.

Ce sont au total 235000 tonnes sabordées, dont 3 cuirassés, 7 croiseurs, 15 contre-torpilleurs, 13 torpilleurs, 6 avisos,12 sous-marins, 9 patrouilleurs et dragueurs, 19 bâtiments de servitude, 1 bâtiment-école, 28 remorqueurs et 4 docks de levage.

Seuls 39 bâtiments furent capturés, tous de petit tonnage, sans grande valeur militaire, car sabotés, endommagés et pour certains désarmés.

L’opération Lilas, visant à s’emparer de la Flotte française se solda donc par un échec pour les allemands, dû au retard de la seconde colonne allemande, à la qualité des liaisons marines et à la parfaite mise au point des consignes de sabordage.

Source : site netmarine

 

SOUVENIRS de GUERRE

Notre Ami, Marcel LEGENDRE, un de nos anciens, nous raconte comment il a vécu sa jeunesse et son désir de servir son pays en voulant s’engager dans la Marine.

 A 14 ans, comme tous les enfants de cet âge (nous étions en 1936), j’ai voulu quitter l’école, pour aller travailler et gagner ma vie ‘’comme l’on disait’’. Il faut dire qu'il n’y avait ni sécurité sociale, ni allocations familiales.

Je désirais passer le concours pour entrer à l’Ecole des Mousses à Brest. Je ne sais pas si j’aurais été accepté, mais je voulais essayer, la Marine était tout pour moi. Mon père ne le voulait pas, il m’avait trouvé un emploi chez un notaire, près de chez nous. Je refusais, désirant être Marin.

Campant tous les deux sur nos positions, ne pouvant pas entrer dans la Marine et ne désirant pas aller chez le notaire, il ne me rester plus qu’une solution : être garçon de ferme.

A 14 ans, j’arrivais donc dans une ferme en octobre, il pleuvait sans arrêt. Je devais traire 6 vaches, je ne l’avais jamais fait, aussi, après un mois d’essai, je revenais à la maison, mais il n’était pas question d’y rester, et comme c’est un métier très dur lorsque l’on ne l’a jamais fait, les paysans n’étaient pas tendres, j’ai travaillé, malgré tout, dans les fermes de 1936 à 1941, avec un intermède de 6 mois, comme employé, au Grand Collège d’Agneaux, près de Saint Lô, Préfecture de la Manche.

Mon travail consistait à nettoyer les salles de classes, le réfectoire, et servir à table 48 élèves, c’était des classes préparatoires aux Grandes Ecoles comme Saint Cyr, l’Ecole Navale ou l’Ecole Polytechnique. Nous étions 8 jeunes effectuant le même travail. J’étais aux anges. Malheureusement, un jour, je suis tombé avec un plateau de 48 gros bols blancs. J’en ai cassé 37 qu’il a fallut payer ou c’était la porte. Mon père ayant refusé de m’aider, je me suis retrouvé dans une ferme que j’ai quittée pour une autre plus sympa.

C’était chez Mr Dubois, le père était paralysé et il y avait un grand fils, très bien , qui dirigeait la ferme. Je devais avoir entre 15 et 16 ans. Malheureusement, il y avait beaucoup de bruits de guerre, avec réoccupation de la Rhur par les Allemands. Mon patron repartait, mobilisé, à chaque mouvement de l’armée allemande.

En 1938, j’ai quitté cette ferme pour une, beaucoup plus importante où j’étais mieux payé et où les fermiers étaient bien gentils. Au bout de quelque temps, j’étais comme le fils de la maison qu’ils n’avaient pas. Malheureusement, en septembre 1939, les Allemands qui désiraient la ville de Dantzig, ont attaqué la Pologne. Ce fut la guerre. Les commis ayant été mobilisés, je restais seul. Mon patron qui était un grand blessé de la guerre de 14/18, ne pouvait pas faire grand chose. J’avais 17 ans et j’ai redemandé à mon père de me laisser m’engager dans la Marine, ce qu’il a de nouveau refusé. Je suis donc resté à la ferme.

En 1939, mon père a du quitter son commerce, qui a du fermé. Il a rejoint Cherbourg pour travailler à l’Arsenal de la Marine de guerre. Maman et ma sœur l’ont rejoint.

En juin 1940, les Allemands ayant occupé Cherbourg et toute la Normandie, mon père fut licencié de l’Arsenal. Il a travaillé par la suite sur des chantiers à faire des routes.

En juin 1941, je quittais la ferme, laissant toute la famille en pleurs. Je voulais gagner plus d’argent, pour essayer, si je le pouvais, rejoindre l’Angleterre ou l’Afrique.

Donc, je suis revenu chez mes parents, et j’ai travaillé avec mon père sur les chantiers. Nous partions, en camion le matin et revenions le soir. Mon grand désir était de quitter la zone occupée par les Allemands, en espérant, peut-être de pouvoir participer au combat contre eux.

Le hasard m’a été très favorable, un soir, en rentrant du travail, je trouvais, par terre, un tract barré bleu-blanc-rouge, demandant aux Jeunes Français de quitter la zone occupée. Partir ! ! Oui ! ! Mais comment ? Et où ? Un gendarme français, en tenue, venait vers moi. Arrivé à ma hauteur, je l’ai interpellé en lui montrant le tract. Il m’a simplement dit :  «  Tu veux partir ? ». Je lui ai dit : « Oui , mais comment ? », Il m’a fait parvenir un laissez-passer pour rejoindre la zone libre du Gouvernement de Vichy, plus, tous les papiers pour me rendre au 5ème Dépôt de Toulon, pour pouvoir m’engager dans la Marine.

Je devais passer la ligne de démarcation à Vierzon, dans le département du Cher. Arrivé en zone libre, à la place des soldats allemands, quelle joie de revoir que des uniformes français ! ! ! ! !

20 octobre 1941 : J’entrais au 5ème dépôt de Toulon, visites médicales, examens d’instruction et ensuite me voilà enfin ‘’Marin’’, du moins incorporé dans la Marine comme ‘’Apprenti-marin’’. Je touchais ma belle tenue bleu-marine, le col bleu, le béret à pompon rouge . J’étais très fier.

11 novembre 1941 : J’embarquais sur le transport d’hydravions ‘’Commandant Teste’’.

Transport d’hydravions ‘’Commandant Teste’’

C’était un grand bateau de 10000 tonnes , qui faisait l’école de canonniers pour les futurs apprentis. J’ai été embarqué du 11 novembre 1941 au 31 mars 1942.

Cours théoriques et pratiques de canonnier, cours du fusilier, manœuvrier, voile, sport, toujours au pas de course. Nous partions en chantant, ‘’obligatoire’’, de l’Arsenal de Toulon, par le mont Faron, toujours à pied, aller-retour, plus les exercices de fusiliers, sur le terrain.

C’était dur, mais j’étais heureux.

Début mars 1942 Je passais l’examen de canonnier. J’étais breveté. J’étais matelot à part entière et sur chaque manche , un galon rouge. Je suis alors affecté sur le croiseur ‘’Montcalm’’, à Dakar. Avant de quitter la France, on nous octroya une permission dans les Alpes, près de Chambéry, dans un camp avec des baraques en bois. Tous les matins, à 8 heures, nous allions, en rang, pour le ‘’lever des couleurs’’, nous coupions aussi du bois pour les besoins du camp et nous descendions à Chambéry, à pied. Ce n’était pas de vraies permissions. Nous ne pouvions ni écrire et voir nos familles puisqu’elles étaient en zone occupée par les Allemands.

Le 31 mars 1942, nous rejoignons Marseille pour embarquer sur le paquebot ‘’Médéa II’’, avec escale à Oran. Détroit de Gibraltar et Casablanca. Quelle différence avec la France. Il y avait de tout……., pain à volonté ou presque.

Huit jours de mer, et nous arrivons à Dakar. Grand port, sur l’Atlantique Sud, très chaud, nous étions 300 à embarquer sur le ‘’Montcalm’’, magnifique bâtiment filant jusqu’à 32 nœuds.

Je suis affecté au poste central des 152mm (poste à calcul de direction de tir) de mai à novembre 1942.

Peu de sorties en mer (manque de mazout), nombreux exercices à quai, tirs simulés, ect……. Et aussi de nombreuses gardes et corvées.

Il y avait, à Dakar, le cuirassé de 35000 tonnes ‘’Richelieu’’, 3 croiseurs de 7700 tonnes identiques ‘’Montcalm’’, ‘’Georges Leygues’’ et ‘’Gloire’’, des avisos coloniaux et submersibles, de nombreux sous-marins et le ‘’Jules Verne’’, ravitailleur et bateau-atelier de sous-marins, les contre-torpilleurs, les plus rapides du monde ‘’Terrible’’, ‘’Malin’’, et d’autres (40 nœuds).

Le désir de cette Flotte était de reprendre le combat contre les Allemands. Il eut lieu le 27 novembre 1942. Nous rallions la France combattante, suite au débarquement américain en Afrique du Nord le 8 novembre 1942, et du sabordage de la flotte de Toulon, le 11 novembre 1942.

Certes, nous n’avions plus aucun contact avec la métropole, mais nous étions très fiers de reprendre le combat et essayer d’effacer le désastre de mai/juin 1940.

Janvier 1943 Le ‘’Richelieu’’ et le croiseur ‘’Montcalm’’ sur lequel je suis embarqué quitte l’Afrique occidentale Française, escortés par des destroyers américains (4) pour rejoindre l’Amérique du Nord. Le cuirassé ‘’Richelieu’’ à l’Arsenal de New York et le ‘’Montcalm’’ à l’arsenal de Philadelphie. Nous devons y effectuer des réparations et des transformations, pose de radars, pose d’une nombreuse artillerie de DCA (Défenses Contre Avions), 24 pièces télécommandées de 40 mm et 20 canons de 20 mm. Nous gardons notre artillerie principale : 9 pièces de 152 mm et 8 pièces de 90 mm, contre avions, terrestres et maritimes. C’était une excellente artillerie qui a montré ses preuves aux débarquements de Normandie, de Provence et en Italie.

La population américaine a été formidable, sachant que nous n’avions plus aucun contact avec nos familles, pendant toute l’occupation de la France, les Américains venaient en voiture pour nous apporter un peu de joie. Nous pouvons les remercier de tout ce qu’ils ont fait pour nous

Le 19 août 1943 Le croiseur ‘’Montcalm’’ et son équipage, dont je fais partie, quitte Philadelphie, réparations terminées. Les quais sont noirs de monde, qui agitent des mouchoirs. Certaines jeunes femmes prennent leur mouchoir pour assécher leurs larmes. Nous quittons le quai en faisant activer nos cornes de brume et les klaxons.

En mer, nous rejoignons le cuirassé américain de 35000 tonnes ‘’New Jersey’’, tout neuf, qui a été construit en quelques mois et dont nous avons vu la fin de la construction à l’arsenal de Philadelphie. Nous prenons la direction de la Virginie, exercices dans la baie de Chesapeeke, puis ensuite, escale à Norfolk, grand port de guerre américain sur l’Atlantique Nord.

Quelques jours d’escale, puis route sur la mer des Sargaces, et les Bermudes, où nous faisons escale pour ravitaillement dans les îles en plein Atlantique. Appareillage, direction Atlantique Sud pour Dakar, où nous devons relever le croiseur ‘’Georges Leygues’’, qui rejoint l’Amérique pour les mêmes réparations que le ‘’Montcalm’’.

Nous accostons à Dakar le 17 août 1943. Précédemment, le ‘’Georges Leygues’’ a coulé le croiseur allemand ‘’Portland’’, dans l’Atlantique Sud, 14 marins ont été rescapés et de ce fait , furent prisonniers à Dakar.

29 août 1943 Arrivée de quatre croiseurs de 10000 tonnes. Ces bâtiments français proviennent d’Alexandrie (Egypte). Ils se nomment ‘’Suffren’’, ‘’Tourville’’, ‘’Duguay Trouin’’ et ‘’Duquesne’’.

1er septembre 1943 Appareillage du ‘’Montcalm’’ pour une patrouille dans l’Atlantique Sud.

4 septembre 1943 Nous apercevons un paquebot espagnol, ayant, d’après les renseignements , un espion à bord, une équipe du ‘’Montcalm’’ monte à bord du paquebot et arraisonne le bâtiment, le ‘’Mont Albertin’’, pour le conduire dans le port militaire anglais de Gibraltar. Le ‘’Montcalm’’ rentre à quai à Dakar.

17 septembre 1943 Appareillage pour Oran

21 septembre 1943 Le ‘’Montcalm’’ accoste à Oran. Embarquement de 1200 Goumiers marocains, pour les débarquer à Ajaccio (Corse), qui vient de se soulever contre les Allemands et les Italiens. Nous appareillons d’Oran, à 19 heures 30 pour Alger, à 28 nœuds.

22 septembre 1943 Attente en rade d’Alger du croiseur léger ‘‘Fantasque’’, à 7 heures du matin. A 8 heures, ‘’Montcalm’’ et’’Fantasque’’ appareillent d’Alger pour Ajaccio. Vitesse 30 nœuds. 00 heures 00, arrivée à Ajaccio. 00 heures 15, le ‘’Fantasque’’ s’échoue dans la baie d’Aspetto. Les feux signalant le chenal ayant été déplacés, par qui ? Heureusement nous, le ‘’Montcalm’’, avons eu la chance d’éviter l’échouage, en battant « arrière-toute ».

23 septembre 1943 03 heures du matin. Nous débarquons nos 1200 tabors marocains et du matériel que nous avons apporté, essence d’avions et munitions. 08 heures : nous essayons de déséchouer le ‘’ Fantasque’’. Nous cassons nos grosses aussières de remorquage, les unes après les autres. C’est un échec ! ! Les avions allemands, pendant ce temps nous attaquent toute la matinée. Ils sont en rase-mottes de la falaise et nous piquent dessus. Heureusement, nous avons une excellente défense contre-avions, que les Américains nous ont octroyée à Philadelphie et nous repoussons toutes les attaques des avions allemands, leurs bombes tombent autour de nous, sans nous toucher.

19 heures 30 : Le ‘’Montcalm’’ appareille pour Alger, contraint de laisser le croiseur léger ‘’Fantasque’’ échoué sur la moitié de sa longueur. Dans son malheur, il a eu de la chance, il s’est échoué sur le sable, ayant évité, sans le savoir dans la nuit, deux immenses rochers à son tribord et à son bâbord.

Dans l’après-midi du 23 septembre, des avions français ‘’Spitfire’’ sont arrivés d’Alger à Ajaccio, l’aérodrome de Campo Del Oro ayant été pris par les tabors. Ignorant leur arrivée, nous les avons accueillis avec notre artillerie. Nous quittons donc seul Ajaccio pour Alger à 30 nœuds.

24 septembre 1943 En mer, 08 heures du matin. Nous ouvrons le feu sur un sous-marin, celui-ci étant en retard sur son horaire, n’avait pas le bon code de reconnaissance. C’était le sous-marin français ‘’Rubis’’. Heureusement, il n’a pas été touché et il a plongé. 11 heures 30 : Arrivée à quai à Alger.

25 septembre 1943 Embarquement de matériel pour l’armée.

26 septembre 1943 Embarquement des troupes françaises. 06 heures 30 : appareillage pour Ajaccio, avec un destroyer anglais. 23 heures :Arrivée à Ajaccio, débarquement de la troupe et du matériel.

27 septembre 1943 03 heures du matin. Le ‘’Montcalm’’ appareille , seul, pour Alger. En mer à 30 nœuds.

28 septembre 1943 Arrivée à Alger.

10 octobre1943 Appareillage d’Alger pour Mers El Kébir. Arrivée à 19 heures près d’un coffre , pour s’amarrer.

23 octobre 1943 09 heures : Appareillage pour faire des tirs d’exercices. Présence à bord du Général JUIN.

24 septembre 1943 10 heures 30 : Appareillage, destination inconnue (en temps de guerre, le commandant du bord reçoit un ordre à prendre connaissance que lorsque nous sommes en mer).

26/27 octobre 1943 En mer.

28 octobre 1943 En mer : un sous-marin allemand nous envoie des torpilles en vue des îles Canaries. Evitons les torpilles par bâbord.

Du 8 au 13 novembre 1943 :Patrouille dans l’Atlantique Sud.

13 novembre 1943 Retour à Dakar.

19 novembre 1943 Appareillage pour exercice de tir.

3 décembre 1943 Le croiseur ‘’Georges Leygues’’, de retour d’Amérique, nous accoste à Dakar.

Du 5 décembre 1943 au 21 janvier 1944 Patrouilles en Atlantique Sud, entre l’Amérique du Sud et l’Afrique.

21 janvier 1944 Escale à Freetown (Sierra-Léone).

24 janvier 1944 Appareillage de Freetown pour patrouilles dans l’Atlantique Sud.

3 février 1944 Le ‘’Montcalm’’ revient à Dakar

10 février 1944 Appareillage de Dakar pour patrouilles dans l’Atlantique Sud. Dans ces patrouilles, nous recherchons des croiseurs auxiliaires allemands, des ravitailleurs de sous-marins et des bateaux allemands, forceurs de blocus. Ils partaient en général de Bordeaux, pour l’Océan Indien, en franchissant le Cap de Bonne Espérance, et rejoignaient le Pacifique par le Détroit de Malacca, aux mains des japonais, leur alliés.

27 février 1944 Monsieur JACQUINOT, Ministre de la Marine vient à Dakar, nous passer en inspection.

2 mars 1944 Le ‘’Montcalm’’ appareille de Dakar. Direction la Méditerranée.

4 mars 1944 Vibrations à bord. Une pale d’hélice de la ligne d’arbre bâbord a cassé. La machine tribord en avarie. Nous entrons dans les eaux territoriales des Canaries, îles situées au large du Sahara.

En temps de guerre, les belligérants sont autorisés à pénétrer, en cas d’avaries, dans les eaux territoriales d’un pays neutre. Mais ils doivent quitter ces eaux dans les 24/48 heures, sinon, l’équipage est interné.

Machine tribord réparée, reprenons notre route vers Casablanca, équipage au poste de combat. Nombreux sous-marins allemands dans les parages. Un chasseur de sous-marins américains vient nous escorter jusqu’à Casablanca..

6 mars 1944 Escale à Casablanca à 12 heures.

7 mars 1944 Appareillage de Casablanca pour Oran, par le Détroit de Gibraltar.

8 mars 1944 Mouillage à Mers El Kébir.

10 mars 1944 Le ‘’Montcalm’’ est monté sur le dock d’Oran, pour changer l’hélice.

15 mars 1944 Hélice changée. Nous quittons le dock. Accostage à quai à Oran.

16 mars 1944 Appareillage pour essais de vitesse. 17 heures : mouillage à Mers El Kébir.

1er et 2 avril 1944 Appareillage pour tir en mer. Retour Mers El Kébir à 07 heures du matin.

3 et 7 avril 1944 Mêmes exercices.

14 avril 1944 Plus de communication avec la terre. 18 heures ‘’Montcalm’’ et ‘’Georges Leygues’’ appareillent. Destination inconnue.

15 avril 1944 03 heures :Le ‘’Montcalm’’ et le ‘’Georges Leygues’’ franchissent le Détroit de Gibraltar. Route au Nord dans l’Atlantique.

16/17 avril 1944 En mer. Très mauvais temps. Tempête.

18 avril 1944 Cotes d’Irlande en vue. Nous contournons l’Irlande pour entrer dans l’Ecosse. Le ‘’Montcalm’’ évite une torpille de sous-marin allemand, avant d’entrer dans la passe de Greenock. 17 heures : Greenock. Mouillons à coté du paquebot ‘’Queen-Mary’’ transformé en transport de troupes.

19 avril 1944 Appareillage pour les îles Orcades, à SCAPA-FLOW. Très mauvais temps. Le ‘’Montcalm’’ est incorporé dans l’escadre anglaise de la Home-Fleet. Nombreux cuirassés et porte-avions.

6 mai 1944 Appareillage pour GREENOCK (Ecosse).

7 mai 1944 GREENOCK. Mouillage près du paquebot ‘’Ile de France’’.

3 mai 1944 Appareillage pour SCAPA-FLOW.

24 mai 1944 Appareillage.

25 mai 1944 Arrivée à BELFAST (Irlande)

30 mai 1944 Tous les bâtiments au secret. Plus de communication avec la terre. Interdiction aux embarcations d’accoster les bâtiments de guerre ;

31 mai 1944 Le commandant DESPRAY, commandant le croiseur ‘’Montcalm’’ réuni l’équipage sur la plage arrière et nous transmet le message de l’Amiral américain, commandant l’escadre américaine comprenant les cuirassés américains ‘’Texas’’, ‘’Arkansas’’, ‘’Nevada’’, les croiseurs français ‘’Georges Leygues’’ et ‘’Montcalm’’, le croiseur anglais ‘’Norfolk’’ et des destroyers (6) d’escorte.

3 juin 1944 Appareillage de l’escadre de l’Irlande pour le débarquement en Normandie qui doit avoir lieu le 5 juin à 06 heures du matin.

4 juin 1944 Très mauvais temps, le commandant en chef fait savoir que le débarquement est retardé de 24 heures.

5 juin 1944 Croisons devant PLYMOUTH. Nous croisons de nombreux convois de débarquement.

6 juin 1944 04 heures 57 : nous mouillons l’ancre dans les eaux françaises, devant le port de PORT-EN-BESSIN. La côte est rouge d’explosions des bombes. 05 heures 30 : les batteries allemandes ouvrent le feu. Nous sommes encadrés ; 05 heures 45 :les pièces sont chargées, 05 heures 50 : feu, les tourelles ouvrent le feu. Deux batteries allemandes détruites.

Le ‘’Montcalm’’ détruit la batterie allemande de 155mm à 06 heures 00.

A 06 heures 00, les troupes américaines débarquent à OMAHA BEACH. Les troupes américaines sont clouées au sol sur la plage par des tirs de mitrailleuses et de batteries mobiles de 88 mm allemands. Nous tirons sans arrêt.

10 heures : une batterie allemande tire sur le cuirassé ‘’Arkansas’’. Le ‘’Montcalm’’ réduit cette batterie à la 3ème salve.

12 heures : Attaque aérienne allemande. Nous sommes encadrés de bombes. Nous l’avons échappé belle, un chapelet de bombes ayant tombé le long du bord de notre bâtiment. Nous abattons un avion allemand.

Des soldats américains transportés sur un navire garde-côte ont pris place dans un bateau de débarquement. Au fond quelques navires placés sous un ‘’parapluie’’ de ballons captifs, les protégeant d’une attaque aérienne à basse altitude

7 juin 1944 08 heures : nous tirons sur la ligne de chemin de fer Paris-Cherbourg. Ensuite nous détruisons une batterie allemande de 105 mm. 09 heures 07 : nous anéantissons une concentration de troupes allemandes et un convoi de matériel.

10 heures 00 : alerte aérienne. 12 heures 35 : nous tirons sur des troupes allemandes à FORNIGNY. Jusqu’à la nuit , nous tirons sur des concentrations de troupes allemandes.

08 juin 1944 Alerte aérienne. R.A.S. 19 heures : Nous tirons jusqu’à la distance de 20000 mètres, sur des renforts allemands.

 

8 juin 1944 9 heures 15 : appareillage pour bombarder près de Grancamp et Carenton. 19 heures 40 : tirs sur renforts allemands. 20 heures : le village et le port de Port-en-Bessin tombent aux mains des Alliés (commando anglais).

9 juin 1944 04 heures 10 : attaque de l’aviation allemande R.A.S. 08 heures : mouillage près de Port-en Bessin. 09 heures 10 : attaque des troupes allemandes. Les canons de 152 mm du ‘’Montcalm’’ repoussent les allemands.

10 juin 1944 06 heures du matin : tirs de barrage au 152 mm. 07 heures 10 : cessons le feu, notre observateur à terre a été blessé. 10 heures 30 : tirs très violents de notre D.C.A. pour repousser les avions allemands. 15 heures 40 : nous tirons sur un point de résistance allemand au 152 mm, à la distance de 22500 mètres. 14 heures : les habitants de Port-en-Bessin viennent en bateaux de pêche nous rendre visite. 4 ans qu’ils n’avaient pas vu de pompons rouges. Retrouvailles formidables. Les gens repartent avec des cigarettes, du savon et du mazout pour leurs bateaux. Les dames et les demoiselles nous apportent des fleurs.

13 juin 1944 Alerte aérienne. R.A.S.

14 juin 1944 Attaque aérienne allemande, les bombes tombent à l’eau, autour de nous.

15 juin 1944 09 heures : reçu une lettre de félicitations de l’Amiral américain, commandant l’escadre, pour la précision de nos tirs et notre activité au débarquement. 19 heures : les croiseurs mouillent en rade de MILFORD-HAVEN, petit port de pêche.

Nous pouvons descendre à terre. Bâtiments à 6 heures : appareillage, donc retour à bord à 6 heures impérativement. Je descend à terre avec deux copains par l’embarcation, vu que nous sommes mouillés en rade. MILFORD-HAVEN étant un petit port de pêche, le tour en a été vite fait, nous décidons de nous rendre à PENBRACKE, autre petit village, séparé par une rivière. Un bac fait la navette.

Arrivant à PENBRACKE, dans un café, nous sommes pris à partie par des soldats anglais et américains, nous demandant pourquoi nous n’étions pas à participer à la libération de notre pays. Nous leur avons déclarés que nous revenions de Normandie et que nous étions au repos à MILFORD-HAVEN, cela a été du délire. Bière sur bière, Wisky et autres boissons agréables à boire. Mais au bout du compte, nous étions bien-bien…..

Nous voulions rejoindre notre bord, vu les fameuses 6 heures. Des américains nous ont embarqué dans leur jeep. Hélas, trois fois hélas, ils nous ont emmenés dans leur camp, ce qui ne nous avantageait pas du tout. Après palabres et engueulades avec le commandant du camp américain il avait réussi à avoir une jeep avec chauffeur, pour rejoindre MILFORD-HAVEN.

Hélas, le bac ne fonctionnait plus après une certaine heure, jusqu’au lendemain matin. La jeep est repartie et nous sommes restés sur la rive, impuissants.

Une grosse vedette anglaise de la Royale Navy, pilotée par de charmantes marinettes anglaises, a accostée et de son bord, a débarqué un amiral anglais. Nous avons sollicité de sa bienveillance, qu’il veille bien nous prêter sa vedette pour rejoindre, l’autre rive, vers MILFORD-HAVEN, avec un grand sourire, il a accepté, et dans cette belle vedette, avec de très belles marinettes, nous avons donc rejoint l’autre rive. Et à pied, direction MILFORD-HAVEN.

A notre arrivée sur le petit port, désolation, nos deux croiseurs étaient bien en rade, mais il n’y avait plus de communication avec la terre. On se faisait du soucis, car si les bateaux appareillaient dans la nuit, nous rations l’appareillage et en temps de guerre, cela est passible du Conseil de guerre.

Il y avait des chalutiers anglais, amarrés dans le petit port. Personne à bord. Nous sommes allés nous coucher dans les bannettes des matelots anglais. Le lendemain matin, nous avons été réveillés par les matelots qui lavaient le pont de leur chalutier. Nous nous sommes levés et avons sauté sur le quai, les laissant tout ébahis ! ! !

Une embarcation a quitté le ‘’Montcalm’’ et nous a réceptionnés. En arrivant à la coupée de notre bâtiment, le capitaine d’Armes nous attendait et l’équipage aux rambardes, rigolait. Direction le commandant en second (Capitaine de frégate) pour le rapport.

Il y avait un certain nombre de ‘’Jean-Goin’’ (marins) qui attendaient. On a pris la queue, en attendant notre nom. Le matelot qui précédait avait 2 heures de retard. Tous les trois, nous en avions 12 heures.

Celui qui avait 2 heures de retard a eu 20 jours de prison, au prorata 12,00 X….., nous commencions à nous faire du souci. A notre tour, tous les trois, nous avons été avisés d’entrer dans la cabine du commandant en second, où nous avons été très fraîchement accueillis, sommés de nous expliquer. Nous avons relaté toute notre odyssée.

A la fin de notre explication, le commandant en second se tapait sur le ventre de rire, en particulier, je crois, parce que nous avions eu le culot de demander, nous simples matelots français, à un amiral anglais de bien vouloir nous prêter sa vedette et ses charmantes marinettes. Le Commandant, entre deux rires, nous a dit : « Foutez-moi le camp ». ce que nous avons fait sur le champ, très heureux de s’en tirer à si bon compte.

11 Juillet 1944 Le ‘’Montcalm’’ et le ‘’Georges Leygues’’ appareillent pour la mer d’Irlande , puis pour la Manche, cap au sud. J’espère, que, peut-être, nous ferons escale à CHERBOURG, qui est libérée et que je pourrai revoir ma famille, pour laquelle je n’ai pas de nouvelles et que je n’ai pas vu depuis octobre 1941.

Hélas, nous entrons dans l’Atlantique. Toujours cap au sud, adieu CHERBOURG. Notre destination est l’Algérie.

14 juillet 1944 En mer, passage du détroit de Gibraltar.

15 juillet 1944 Arrivée à ALGER. Shorts et chemisettes coloniales sortent des caissons. Adieu le bleu de drap de la Manche en dérangeant les cafards qui sont toujours présents dans nos caissons.

Le cuirassé ‘’Lorraine’’, les destroyers ‘’Somalie’’, ‘’Algérie’’, et ‘’Tunisie’’ sont présents à quai.

20 juillet.1944 Le Général DE GAULLE nous passe en inspection, et nous déclare qu’il connaissait notre valeur au combat en Normandie et que bientôt, nous serons de nouveau mis à contribution, pour la libération du sol natal.

Les Allemands ont perfectionné leurs torpilles, elles ont la particularité d’être attirées par les hélices. Un croiseur italien, provenant de Malte, accoste à ALGER, près du ‘’Georges Leygues’’. Les officiers et matelots italiens ont une attitude déplaisante vis-à-vis des marins français (bras d’honneur et autres signes). Résultat : les matelots français bombardent les italiens de tomates et de boulons……

La vieille rancune de 1940 réapparaît, et le croiseur italien reçoit l’ordre de mouiller en rade.

22 juillet 1944 L’amiral JAUJARD embarque à bord. La troupe du Casino d’ALGER vient nous présenter un spectacle de music-hall. Très appréciée, vu qu’il y a de très belles filles.

24 juillet 1944 20 heures : le ‘’Montcalm’’ et le ‘’Georges Leygues’’ appareillent pour MERS-EL-KEBIR.

25 juillet 1944 07 heures : arrivée à MERS-EL-KEBIR. Dégagement du poste de manœuvre et immédiatement corvées de munitions, jusqu’à 23 heures. Le soir, nous avons les épaules en sang par le poids des projectiles que nous avons portés. Nous sommes fourbus, sous une chaleur torride.

26 juillet 1944 17 heures 30 Le ‘’Montcalm’’ et le ‘’Georges Leygues’’ appareillent de MERS-EL-KEBIR pour TARENTE, en Italie. Dans la journée, les équipages ont reçu deux piqûres en même temps : choléra et typhus.

27 juillet 1944 En mer.

18 heures : passage au large de BIZERTE

22 heures : passage devant l’île italienne de Pantellaria.

28 juillet 1944 En mer

07 heures : devant le détroit de Messine et à 18 heures : mouillage sur RODE et TARENTE.

Un remorqueur vient chercher les permissionnaires pour les amener à terre. J’embarque également. Mais je fais partie d’une patrouille de Marins du ‘’Montcalm’’ pour le maintien de l’ordre en ville.

Une rixe éclate en ville, une grenade est lancée par les italiens, contre nos marins. Deux marins du ‘’Georges Leygues’’ sont éventrés et un matelot du croiseur léger ‘’Fantasque’’ est tué. Cette région était favorable au fasciste italien de MUSSOLINI. Résultat : rappel de tous les marins français.

Voitures de quatre saisons renversées, les équipages des bâtiments français étaient révoltés. Résultat final : les marins français seront consignés sur leurs bâtiments, jusqu’au jour de l’appareillage.

Une enquête conduite par les services alliés trouvèrent les coupables des meurtres de nos camarades. Nous ne sûmes jamais qu’elle fût la sentence prononcée.

10 août 1944 Une importante formation de navires de guerre français se concentre en grande rade de TORENTE.

11 août 1944 14 heures : nous sommes informés que nous appareillons pour le débarquement en Provence. Retrouvons notre escadre américaine de Normandie : ‘’Texas’’, ‘’Arkansas’’, ‘’Névada’’, le croiseur américain ‘’Philadelphia’’, les croiseurs français ‘’Montcalm’’ et ‘’Georges Leygues’’, plus 8 destroyers d’escorte.

12 août 1944 En mer.

13 août 1944 En mer. Nous longeons les côtes de Tunisie

14 août 1944 En mer. Latitude de la Corse. L’amiral JAUGARD nous signale que « nous allons participer au débarquement de Provence et assure qu’il y aura bataille. Ne relâchons pas notre effort, nous avons le privilège de contribuer à libérer la France ».

Le commandant du ‘’Montcalm’’, le capitaine de vaisseau SERRES, ajoute : « Je vous félicite de votre bonne humeur pendant le séjour pénible de TARENTE. Le ‘’Montcalm’’ sera à un poste d’honneur. Il saura une fois de plus s’en montrer digne. Je compte sur vous pour montrer aux marins américains, que les marins français savent se battre et se battent bien ».

La marine alliée aligne 1000 navires de guerre, avec 250000 hommes. Vers les côtes de Provence, la flotte d’appui de feu comprend : 5 cuirassés 24 croiseurs 85 destroyers 9 porte-avions représentant 650 canons de calibres différents.

- Western-Task-Force (nom donné aux forces navires alliées)

Composition de la participation navale française :

  • Un cuirassé ‘’La Lorraine’’
  • 3ème division de croiseurs, commandée par l’amiral AUBOYNEAU: ‘’Emile Bertin’’, ‘’Jeanne d’Arc’’, ‘’Duguay Trouin’’
  • 4ème division de croiseurs, commandée par l’amiral JAUGARD: ‘’Montcalm’’, ‘’Georges Leygues’’, ‘’Gloire’’
  • 10ème division de croiseurs légers: ‘’Terrible’’, ‘’Malin’’, ‘’Fantasque’’
  • 5ème division de Torpilleurs: ‘’Tempête’’, ‘’Simoun’’, ‘’Alcyon’’
  • 2ème division de destroyers d’escorte: "Marocain’’, ‘’Tunisien’’
  • 5ème division de destroyers d’escorte: ‘’Hova’’, ‘’Algérien’’, ‘’Somalie’’
  • 6ème division d’avisos: ‘’Gracieuse’’, ‘’Boudeuse’’, ‘’Commandant Bory’’
  • 10ème division d’avisos: ‘’commandant Dominé’’, ‘’Delage’’, ‘’Moqueuse’’
  • Un train d’escadre comprenant les transports ravitailleurs: ‘’Barfleur’’, ‘’Quercy’’, les pétroliers ‘’Elow’’, ‘’Var’’, ‘’Mékong’’.
  • Un régiment de fusiliers marins appelé ‘’groupe naval d’assaut de Corse, lequel a essuyé de lourdes pertes au débarquement en sautant dans un champ de mines dans le secteur de Fréjus et jusqu’au Dramont.

Effectif global des marins français 15000 hommes.

Moyens allemands

  • 550 mines furent draguées pendant l’opération
  • Moyens navals :La Kriegmarine alignait :quelques sous-marins : 15 en moyenne, une cinquantaine de vedettes lance-torpilles et quelques torpilleurs
  • Le danger principal provenait des batteries et des blockhaus enfouis sous les frondaisons. Le secteur de TOULON, de HYERES à SANARY était truffé de pièces de calibres différents armés par des canonniers de la marine allemande.
  • Le principal ouvrage, deux tourelles de 340 mm, au cap Cepet (Presqu’île de Saint Mandrier) protégées par 12 canons de 105mm, 32 de 88 mm, 27 de 37 mm, tous pour protection contre avions. La portée de ces pièces de 340 mm était de 35 km, des obus de 900 kg et pouvaient tirer 8 coups par minute.
  • En plus, sur le secteur de TOULON, il y avait 200 bouches à feu sous blockhaus, plus 1000 pièces de D.C.A. .

Les points de débarquements des troupes alliées étaient les suivants :

  • Force rosée : groupe naval d’assaut de Corse MANDELIEU LA NAPOULE.
  • Force camel : ‘’Emile bertin’’, ‘’Duguay Trouin’’, SAINT RAPHAEL
  • Force Delta : ‘’Montcalm’’, ‘’Georges Leygues’’, ’’Gloire’’ SAINT TROPEZ
  • Force Sulki : cuirassé ‘’Lorraine’’ plus des bâtiments américains.

Sur le plan naval, nous fûmes sérieusement accrochés devant le secteur de TOULON, presque sans discontinuer du 15 au 29 août. Nous avons été contament sur la brèche ; duels d’artillerie entre bateaux et les batteries allemandes, en particulier, les canons de 340 mm.

15 août 1944

4 heures du matin : poste de combat. 6 heures 40 : ouverture du feu sur la terre.

8 heures : les troupes débarquent. Nous détruisons des mitrailleuses (nids)et des barrages antichars positionnés à Saint Raphaël. Les troupes sont repoussées.

19 heures : les bâtiments s’éloignent vers le large pour la nuit.

16 août 1944. Devant Saint Tropez, : R.A.S.

17 août 1944 17 heures. Mouillage à PROPRIANO (Corse). Corvées de munitions, de vivres et pleins de mazout par les pétroliers. Route à 25 nœuds vers TOULON. Nous bombardons les casemates de l’île de Porquerolles, où sont retranchées de nombreuses batteries allemandes. Derrière un dragueur, nous progressons vers les Salins d’Hyères.

Nous attaquons TOULON, le 20 août 1944. Le ‘’Montcalm’’ est encadré par l’artillerie allemande. Un croiseur léger fait de la fumée pour dérégler les tirs allemands. Nous prenons le large et revenons à l’assaut. Le ‘’Georges Leygues’’ est touché à l’arrière.

21 août 1944 8 heures : le ‘’Montcalm’’ est de nouveau encadré par la grosse batterie de 340 mm. Nous réduisons deux batteries . L’île de Porquerolles se rend, ainsi que la Presqu’île de GIEN.

22 août 1944 : le ‘’Montcalm’’ et le ‘’Georges Leygues’’ bombardent les positions des troupes allemandes.

23 août 1944 : PARIS est libérée ainsi que Marseille ; le croiseur ‘’Philadelphia’’ a été touché. De nouveau, le ‘’Montcalm’’ retourne dans les Salins d’Hyères. Nous bombardons de nouveau la Presqu’île de SAINT MANDRIER.

18 heures : deux embarcations de pécheurs nous accostent. On leur donne du courrier à délivrer en Provence.Un matelot du bord reconnaît des Membres de sa famille. Quelle joie…..

24 août 1944 : le ‘’Montcalm’’ mouille aux Salins d’Hyères. le ‘’Georges Leygues’’ et la ‘’Gloire’’ ouvrent le feu sur TOULON.

Pour fêter la libération de PARIS, la ‘’double’’ en vin est offerte à l’équipage du ‘’Montcalm’’.

Le croiseur ‘’Gloire’’ vient de tirer sur CEPET, 200 obus en cinq minutes. Le soir, l’escadre regagne le large.

25 août 1944 : Nous sommes à 15 miles au large de TOULON, ‘’Montcalm’’, ‘’Lorraine’’, ‘’Fantasque’’, plus deux croiseurs anglais et des destroyers américains. Le cuirassé ‘’Lorraine’’, avec ses 340 mm, ouvre le feu, ainsi que le ‘’Montcalm’’.

26 août 1944 : Bombardons toujours la Presqu’île de SAINT MANDRIER. Des explosions à terre. Nous sommes de nouveau encadrés par les tirs allemands.

27 août 1944 : Cap sur la Corse pour ravitaillement en mazout , munitions et vivres.

29 août 1944 :Appareillage du ‘’Montcalm’’ pour SAINT TROPEZ, où nous arrivons à 17 heures. Mouillage en rade.

Du 3 au 13 septembre 1944, mouillage à SAINT TROPEZ, en alerte.

13 septembre 1944 : 7 heures : appareillage pour TOULON. Toute la flotte est présente, sauf le ‘’Richelieu’’ qui est en Extrème-Orient, contre la flotte japonaise. Manque également le ’’Fantasque’’ et le ‘’Terrible’’, partis à la rencontre du ‘’Richelieu’’, qui est sur le chemin du retour vers la France.

11 heures : Entrée de l’escadre dans la rade de TOULON, tous les bâtiments abordant le grand pavois et la flamme de guerre, qui a une longueur proportionnelle à la durée des campagnes effectuées. La notre part du mât de télépointage, fait toute la longueur du bâtiment et tombe à la mer, à la poupe. Les trois couleurs flottent fièrement sur les bâtiments. Le ‘’Georges Leygues’’ entre le premier dans la rade. Tous les bateaux français sont en tête. Les amiraux alliés ont désiré que les bâtiments français entrent seuls dans TOULON.

Mais nous avons le cœur serré, à la vue de notre belle escadre qui s’est sabordée dans le port de TOULON, le 27 novembre 1942, le long des quais du port militaire et de l’Arsenal. Il ne reste plus que des pans de murs noircis.

14 septembre 1944 : Temps superbe aujourd’hui. Il y a un défilé en ville. Des marins de l’escadre française se préparent à défiler. Une foule immense, délirante de foi, nous accueille. En tête, une compagnie de Marins américains, un détachement anglais de la Royal Navy, puis la clique des clairons de l’escadre française, suivie de 1000 Marins des bâtiments. La population s’enflamme et bien des yeux sont humides. Les dames et les demoiselles déclarent que nous sommes les plus beaux……, que TOULON et la France ont retrouvé leur marine, une Marine vivante et très fière de se battre pour son pays.

15 septembre 1944 : Le général DE GAULLE entouré de M. JACQUINOT et des amiraux français et alliés, passe en revue la flotte.

Mais la guerre n’est pas point terminée. Nous allons maintenant sur le front d’Italie, où les Allemands et les forces italiennes fascistes tiennent toute l’Italie du Nord de MENTON-VINTIMILLE aux Golfes de GENES et de la SPEZIA.

Le front des Alpes était tenu sur terre par le détachement français des Alpes, commandé par le Général DOYEN. Ces troupes avaient pratiquement pas d’artillerie et ne disposaient que très peu d’avions. La Marine devait les soutenir, côté mer, du mois d’août à octobre. Ce rôle incomba à la Marine française et à des bâtiments américains, sous les ordres du C.A. DAVIDSON, puis le 1er octobre, sous les ordres du C.A. AUBOYNEAU (France).

Le ‘’Georges Leygues’’ après sa modernisation aux USA (Photo DR)

Le 4 novembre 1944, la Task-Force est dissoute et le 5 novembre 1944, naissait la Flanck-Force, sous les ordres de l’Amiral JAUGARD. Elle était composée de 4 croiseurs français : le ‘’Montcalm’’, navire Amiral, le ‘’Georges Leygues’’, la ‘’Jeanne d’Arc’’, la ‘’Gloire’’, 6 destroyers, dont 4 français et 2 américains, 12 dragueurs de mines, basés au Golf Juan, un groupe de vedette lance-torpilles américaines, 4 escorteurs de type P.C. et 8 chasseurs de sous-marins.

Au point de vue naval, les dangers étaient les mines dérivantes, dont le nombre croissait d’une façon inquiétante. De plus, les courants marins venant du Golfe de Gènes et qui se dirigeaient vers les côte françaises amenaient les mines dans nos parages. (à suivre...)

Cuirassé "Richelieu" 1939 (Photo Marius Bar)
Croiseur-école "Jeanne d'Arc" 1930 (Photo Keystone)
Ici avec son hydravion (jq 1940)

 

Cérémonie de remise des diplômes aux stagiaires de la PMM METZ à SARRALBE le 24 mai 2008

Les photos sont sur notre blog UML-blog.skyrock.com pages 1-2 et 3

 
Le Bulletin "Dans le Sillage des Marins de Lorraine" distribué à nos membres est réalisé par Daniel THIRION, Rédacteur en Chef, aidé des différents auteurs signataires

L'adaptation pour le web est réalisé par Léon ROCHOTTE, webmestre - Mise en ligne 21/09/2008

 

 

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