"Objectif Corée" 4 mars 2002 © MINEFI - DREE

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Actualités

- Une histoire édifiante, mais vraie
   yves.dericaud@dree.org 

C'est une histoire exemplaire, celle d'une PME très spécialisée, et la première dans le monde sur son créneau. Sa clientèle ? Un secteur d'industrie lourde qui, en France, a réussi sa reconversion et qui, en Corée, est particulièrement dynamique.

Pendant plusieurs années, elle a trouvé fermées les portes de son principal client potentiel coréen, alors que son produit est clairement meilleur et moins cher que celui de la concurrence. Cette grande entreprise coréenne appartenant à l'Etat restait attachée à ses fournisseurs locaux traditionnels : elle ne voyait donc pas de raison d'en changer, investie qu'elle était d'une mission de service public et d'un quasi-monopole.

Aujourd'hui la PME française détient près de la moitié du marché que constitue cette grande entreprise coréenne, et est devenue le fournisseur dominant des autres entreprises du secteur, le tout en l'espace de deux ans. Et sa part de marché continue de croître... Comment est-on arrivé à ce résultat aussi rapidement ?

Première explication : le "lobbying". Convaincus, à juste titre, de l'excellent rapport qualité/prix de leur production, les animateurs de cette PME ont refusé de se résigner. Ils ont investi localement, sur le marché qu'ils visaient. Ils ont tiré toutes les sonnettes, les plus efficaces (la "Fair Trade Commission" n'est qu'un exemple), comme les autres. Cette Mission les a constamment soutenus, et ils le savent.

Deuxième explication : la Corée a changé. Le monopole d'Etat de naguère est devenu en moins de trois ans une entreprise privée à l'actionnariat en majorité étranger – un des "blue chips" de la bourse coréenne – et dont la première préoccupation est aujourd'hui de faire du profit. Notre PME l'y aide puissamment dans le domaine qui est le sien : le recours à ses produits est devenu, de ce fait, pratiquement inévitable.

A ceux qui n'en auront pas reconnu les protagonistes, cette histoire semblera trop édifiante pour être crédible. Et pourtant elle est vraie : nous sommes d'ailleurs prêts à les faire rencontrer à toute entreprise française qui nous en fera la demande. Nous les connaissons bien, le Français comme le Coréen : ils sont ouverts, profitez-en.


Secteurs

- Que nous suggère le bol alimentaire coréen ?
        eric.loubet@dree.org 
La Corée serait, par habitant, le pays le plus consommateur de légumes au monde.
La consommation de riz baisse, et celle de produits de la panification est en croissance constante

Le bol alimentaire des Coréens est en constante mutation, comme l'indique l'étude faite par l'institut coréen d'économie rurale sur 19 pays (13 pays OCDE + 6 pays non membres).

D'un point de vue purement nutritionnel, la consommation moyenne de protéines en Corée serait quasiment identique à celle observée dans les pays industrialisés. En revanche, la composition du bol alimentaire coréen diffère.

Ainsi, selon cette étude, la Corée serait le pays dans lequel on consomme le plus de légumes (186,6 kg par personne et par an, juste devant l'Italie avec 180 kg. La consommation de céréales par tête s'élève à 176,6 kg, loin devant le Pakistan (158,7 kg) et le Japon (116,8 kg). Le riz, qui constitue toujours la base de l'alimentation coréenne est en perte de vitesse au profit des produits base de blé (pain, pâtes alimentaires).

Les Coréens consomment par ailleurs 53,5 kg/an de produits de la mer, les plaçant en deuxième position après les Japonais (66,5 kg).

Les crises alimentaires au niveau international, ou même en Corée, profitent aux viandes blanches.

Enfin, la consommation annuelle de viande plafonne à 40,3 kg par personne, soit un peu moins que le Japon (42,4 kg), Taïwan (78,1 kg) ou la plupart des autres pays étudiés. De façon générale, la consommation de viande est en diminution, mais les viandes bovine et porcine sont plus concernées par cette baisse, en raison des crises alimentaires qui ont eu lieu au cours des 2 dernières années. En revanche, la consommation de fruits (52,3 kg) est une des plus faibles parmi les pays observés.

Des filières à suivre de près pour les sociétés françaises : les produits de la panification, les équipements destinés aux productions végétales.

Ces données aident à identifier les secteurs à privilégier pour le développement de la présence française. Ainsi, des produits comme les viandes blanches ou les produits de la panification devraient prendre de plus en plus d'importance dans les modes de consommation des Coréens et faire l'objet d'échanges commerciaux croissants. De même, la forte consommation de légumes peut susciter des vocations d'exportateurs d'équipements agricoles ou post-récoltes, alors que les produits frais seront difficiles à introduire sur ce marché pour des raisons de coût et de concurrence avec la production locale.


- La participation de la Corée au système de règlement des différends de l'OMC
         alexis.massot@dree.org 
L'un des pays d'Asie les plus actifs en matière de règlement des différends

Au cours de la période du 1er janvier 1995 (qui correspond à l'entrée en vigueur des accords de l'Uruguay Round) et le 1er janvier 2002, la Corée du Sud s'est distinguée par une participation active au système de règlement des différends de l'OMC (ORD). Au total, la Corée a participé, en tant que défendeur ou plaignant, à 17 procédures. Ces litiges se divisent en 11 demandes de consultations contre la Corée de la part des autres Membres et 6 demandes consultations formulées par la Corée. A ce titre, la Corée apparaît comme l'un des pays d'Asie les plus actifs en matière de règlement des différends, seuls l'Inde et le Japon ayant participé à plus de procédures de consultations.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer l'intensité de l'activité de la Corée à l'ORD:

- Ces chiffres reflètent le poids important de la Corée du Sud dans le commerce mondial avec environ 350 milliards de dollars par an d'importations et d'exportations, contre 800 milliards pour le Japon et 100 milliards pour l'Inde.

-Par ailleurs, alors que les obstacles tarifaires au commerce ont été considérablement réduits au cours des dernières années, la Corée maintient un certain nombre d'obstacles techniques dans des domaines considérés comme particulièrement sensibles, comme l'agriculture par exemple. Certains accords multilatéraux, comme l'accord sur l'agriculture ou l'accord sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), continuent de faire l'objet d'une interprétation relativement restrictive de la part des ministères concernés, qui est à l'origine de nombreux litiges commerciaux.

- D'autre part, certaines pratiques discriminatoires à l'encontre des importations restent particulièrement vivaces dans certains secteurs. Ces pratiques, qui puisent leur légitimité dans un certain nationalisme commercial, prennent plus rarement que par le passé la forme de boycotts des produits importés ou de campagnes de frugalité, mais constituent des barrières commerciales très efficace et difficiles à démanteler.

- A l'inverse, les cas où la Corée se retrouve en position de plaignant renvoient à la politique d'exportation particulièrement agressive des entreprises coréennes. La compétitivité-prix indéniable des produits coréens à l'exportation entraîne régulièrement la mobilisation de certaines branches d'industrie étrangères qui peuvent à juste titre se sentir menacées par une politique de prix particulièrement agressive.

Les Etats-Unis apparaissent comme le principal adversaire de la Corée à l'OMC

En termes géographiques les Etats-Unis apparaissent de très loin comme le principal adversaire de la Corée à l'OMC, conséquence logique de la prépondérance des Etats-Unis comme partenaire commercial. A l'inverse, le Japon, qui est généralement considéré comme le second partenaire commercial de la Corée du Sud, n'a jamais été opposé à la Corée au sein du système de règlement des différends de l'OMC. Cette situation paradoxale s'explique en partie par la structure très similaire des échanges des deux pays: bien qu'ils se livrent une concurrence acharnée sur les marchés tiers, la Corée et le Japon présentent des échanges bilatéraux très complémentaires qui permet d'éviter un certain nombre de litiges liés à l'accès au marché. L'accession à l'OMC de la Chine, qui est en passe de supplanter le Japon en tant que second partenaire commercial de la Corée, devrait logiquement se traduire par un certain nombre de plaintes devant l'ORD. Bien que la Chine et la Corée présentent une structure d'échanges bilatéraux relativement complémentaire, certains sujets considérés comme sensibles (agriculture, textile) pourraient rapidement faire l'objet de demandes de consultations.


- NTIC : après le contenant, le contenu
         guillaume.briand@dree.org 
Cyber Korea 21 : un budget de 30 000 Mr de KRW (24 Md EUR)

En 1999, le gouvernement coréen lançait son plan quinquennal, Cyber Korea 21, dont l’objectif, via la mise en place des infrastructures nécessaires au développement de la «e-society», était de faire de la Corée l’un des dix premiers pays en matière d’IT. A mi-parcours les résultats obtenus ont de quoi le satisfaire : la Corée compte 21 millions d’internautes (45% de la population), la moitié des foyers est raccordée à l’internet via une solution haut débit (+50% par l’ADSL), les PC Bangs (internet-cafés) pullulent (plus de 25 000).

Bilan du e-commerce 2001 : 89,6Md EUR, +93%/2000

Les efforts en matière d’infrastructure se poursuivent. Mais aujourd’hui c’est vers le contenu numérique que tous les intérêts convergent. Quoi de plus de normal ! Maintenant que l’internet haut débit s’est popularisé, que les réseaux de téléphonie mobile autorisent, depuis plusieurs mois déjà, des débits à 144 Kbps, que la plate forme numérique de télévision par satellite est opérationnelle et que le numérique hertzien est à la porte des foyers coréens, tout le monde a le même impératif : exploiter au mieux les possibilités offertes par les nouvelles technologies pour satisfaire le client, et surtout, gagner de l’argent.

Ventilation des ventes de contenus sur Internet (/CA) : Film 23%, Educatif, formation 19%, Jeux 12%, Musique 9%, Contenus pour adulte 9%, Dessins animés 9%, Sport, news, infos 3%, Banque, finance 2%, Autre 14% (source : enterone.net-2001)

Sur ce dernier point le bilan de l’année 2001 est remarquable : pour la première fois les grands portails du marché, Daum, Yahoo! Korea, Naver et Lycos, ont annoncé des résultats positifs. Les facteurs explicatifs invoqués sont surtout la reprise du marché de la publicité en ligne et la croissance du e-commerce.

Mais pas seulement. En effet, les sites coréens sont de plus en plus nombreux à faire payer l’accès à leurs contenus. Tout peut se monnayer, à partir du moment où la qualité est au rendez-vous. La preuve en est : les avatars, ces personnages virtuels, utilisés comme représentation sur les sites de communauté et personnalisables à volonté (coupe de cheveux, vêtements, accessoires,...) sont une source de revenus réelle. Ainsi Freechal, site de communauté, annonce que 60% de ses inscrits dépensent en moyenne et par mois 2,4 €

Freechal : 700.000 inscrits, 80% des revenus générés par la vente de contenus

Payer pour du contenu de qualité, l’idée fait son chemin au sein de la communauté d’internautes coréens. Les acteurs, qu’ils soient portails, ISP, opérateurs mobiles, convoitent les contenus et services qui les différencieront de la concurrence et leur permettront d’augmenter l’ARPU (average revenue per user).

Soutien du MIC : 488 M EUR sur 5 ans

Là encore le Gouvernement se mobilise, et en force. Le Ministère de l’Information et de la Communication, le Ministère de la Culture et du Tourisme, financent fortement cette nouvelle industrie. Les objectifs sont ambitieux : le MIC souhaite exporter en 2005 l’équivalent de 1,4 Md EUR de contenus.

Les besoins en matière de contenu sont réels et surtout actuels. Dans ce contexte, l’offre étrangère est une alternative à laquelle les opérateurs s’intéressent de plus en plus.

Cette réalité sera au cœur du séminaire organisé le 29 mars prochain, à Paris, par le CFCE. Excellente occasion de faire un point sur le marché, cet évènement offrira surtout aux entreprises intéressées l’opportunité de rencontrer les représentants de Samsung Electronics (activité contenu) et de Daum, premier portail coréen.

Contact CFCE pour le séminaire :
      caroline.laporte@cfce.fr 
Tel : +33 (0) 140 73 35 65
 

COURS DU WON : 1000 Wons = 0.87816 Euros (06/03/02)


Éditeur :
      Mission Économique de Séoul
Adresse :Kangnam P.O Box 2165 – Séoul, 135-621
              http://www.dree.org/coree 
Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org 
   Date de parution : 4 mars 2002

 

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