"Objectif Corée" 8 avril 2002 © MINEFI - DREE

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Actualités

- Le gouvernement coréen maintient le cap.
   yves.dericaud@dree.org 

Les périodes électorales peuvent être l'occasion d'inflexions de politiques destinées à satisfaire certaines clientèles. La Corée, qui verra des élections provinciales et municipales en juin et des élections présidentielles en décembre, ne devrait pas échapper à la règle.

Le gouvernement ne revient pas sur son programme de privatisations

Deux événements récents semblent montrer, au contraire, que les autorités coréennes maintiennent fermement le cap de l'assainissement et de la restructuration, quelles qu'en soient les conséquences sociales ou politiques éventuelles. Les mouvements sociaux intervenus récemment dans le secteur public (gaz, chemin de fer, électricité) et qui étaient dirigés contre les privatisations annoncées par le gouvernement ne semblent pas l'avoir fait dévier d'un pouce. Les privatisations de KOGAS (l'équivalent coréen de Gaz de France), des sociétés de production et de distribution de KEPCO (l'équivalent d'EDF), et de la gestion des chemins de fer restent prévues pour cette année ou l'an prochain. Cette Mission est d'ailleurs toute prête à assister dans leurs démarches les entreprises françaises intéressées.

La prospérité de Hyundai Motors lui permet d'avoir une politique sociale généreuse

La fermeté du gouvernement sur des objectifs de restructuration économique à forte résonance sociale apparaît d'autant plus frappante qu'il est réputé proche des organisations syndicales. Elle contraste avec la flexibilité dont a dû faire preuve, dans sa négociation salariale, Hyundai Motors qui vient de promettre à son personnel le tiers de ses profits. Du coup, les autres entreprises du secteur automobile – dont les équipementiers – sont confrontés à des revendications salariales dont la satisfaction serait de nature à amoindrir sensiblement leur compétitivité.

La FSC sanctionne Asiana Airlines

Un autre évènement récent et révélateur est la sanction prise par la Commission de Supervision Financière (FSC) à l'encontre d'Asiana Airlines, la deuxième compagnie aérienne coréenne (65 appareils au total). Pour avoir fait souscrire à des obligations en devises son actionnaire principal, le groupe KUMHO, Asiana est provisoirement suspendue d'émission. La FSC a pris sa décision - qui atteste de sa volonté de poursuivre l'assainissement des marchés financiers – en dépit des soutiens, supposés ou réels, dont disposerait en Corée le groupe concerné. Du coup, d'ailleurs, on peut se demander comment le transporteur aérien - dont les derniers résultats connus sont dans le rouge - pourra financer son ambitieux plan de développement...


Secteurs

 - Lancement du bouquet numérique SkyLife
         olivier.mouroux@dree.org 
Lancement du bouquet numérique Skylife le 1er mars 2002

Le Korea Digital Broadcasting (KDB) a lancé le 1er mars dernier les services commerciaux "SkyLife", ouvrant ainsi un nouveau chapitre dans l'industrie du broadcasting coréen. Son objectif est clair: révolutionner le style de vie de la population coréenne dans le secteur de l'audiovisuel. Le KDB a créé début 2001 une joint venture dotée d'un capital initial de 260 millions d'euros, avec une prévision d'investissement de 2 milliards d'euros sur les 5 années suivantes. Korea Telecom détient 18% des parts de ce consortium, composé de grands groupes coréens tels que les chaînes Tv hertziennes privées KBS et MBC, Samsung Electronics, Humax, Hyundai Corp., Hanwha, Asiana Airlines et Hansol CSN.

Korea Telecom, actionnaire principal du consortium KDB - Skylife offre 146 chaînes dont 7 chaînes étrangères.

Korea Telecom diffuse les services Skylife via son satellite Koreasat 3, lancé en 1999. L'utilisation de la technologie bande Ka permet de répondre à la demande croissante du haut débit, de la télévision interactive et de la télévision haute définition. Le KDB a adopté la norme technologique européenne DVBMHP. SkyLife offre aujourd'hui 146 chaînes dont 76 chaînes standard, 60 chaînes audio et 10 chaînes "pay per view" couvrant un large éventail de thèmes tels que l'information, les divertissements, la religion, l'éducation, le télé-achat et le sport. Le cadre législatif coréen restreint la diffusion des chaînes étrangères à 10% de l'offre globale. Ainsi seules les chaînes internationales NHK (Japon), CCTV (Chine), CNN, Disney Channel, Animal Planet, Star Sports et Adventure seront diffusées parmi les 76 chaînes.

Rentabilité prévue pour 2009

Fin janvier, SkyLife annonçait déjà la pré-inscription de 300.000 abonnés et prévoyait de passer le cap des 2 millions d'abonnés en 2006. Le seuil de rentabilité devrait quant à lui être atteint en 2009.


- La contrefaçon des produits de luxe en Corée du sud
         jean-pierre.gouault@dree.org 
      hyeun-suk.oh@dree.org 
La Corée produit des contrefaçons de "qualité supérieure"

"Les produits de luxe contrefaits peuvent être de qualité similaire aux originaux". Cette phrase, prononcée par un expert coréen de la contrefaçon, résume à elle seule l'ampleur du problème. Aujourd'hui les sacs Vuitton, Hermès et Chanel, sont reproduits à la perfection dans des ateliers clandestins coréens, au grand désarroi des professionnels du luxe.

La Corée du sud n'est cependant pas le premier producteur de sacs et de portemonnaie contrefaits au monde, cette place revenant à la Chine, mais c'est le pays qui produit le plus de contrefaçons de "qualité supérieure" avec 1 million d'unités chaque année.

Des produits contrefaits présents partout dans la capitale

Ces contrefaçons sont notamment vendues au marché traditionnel de Dongdaemun à Séoul (au dixième de leur valeur réelle) où les produits sont fréquemment présentés sur catalogue et disponibles en quelques secondes. Les ventes sont également effectuées dans la rue ou le métro par des détaillants qui ont peu de stocks et sont livrés la nuit: il en existerait près de 1 000 à Séoul.

Les ''copies'' sont donc partout aujourd'hui, même dans les boutiques des hôtels internationaux. Le trafic se fait sous les yeux de policiers qui, malheureusement, n’interviennent que très rarement.

Les ventes ne se limitent pas à la Corée : le Japon et les USA sont d'importants marchés

Plus inquiétant encore pour les grandes marques de luxe, les produits contrefaits en Corée sont exportés dans le monde entier, particulièrement vers le voisin japonais et les Etats-Unis. Les réseaux de distribution sont variés (Internet, supermarchés, etc.) et les méthodes pour attirer les clients très simples comme une annonce dans un journal local par exemple. Le phénomène est donc en pleine croissance et la confiance des fabricants de faux au plus haut. Certains arrivent même, parfois, à persuader leurs clients de l'authenticité de leurs articles...

Une réaction des autorités coréennes est attendue

D'une manière générale, le problème de la contrefaçon en Corée est politique.

Pour de nombreux spécialistes, une solution sera trouvée le jour où les autorités coréennes considéreront ce sujet comme prioritaire. Le meilleur moyen de les en persuader est de faire valoir qu’une telle situation nuit gravement à l’image de marque des sociétés en question et, bien sûr, à l'image de la Corée.


- Les échanges commerciaux entre la France et la Corée en 2001
         Izabel.deuff@dree.org 

Après une forte progression en 1999 (+14,5%) et 2000 (+54,8%), nos ventes vers la Corée ont reculé de manière significative en valeur en 2001 (-11,8%) pour atteindre 2,3 milliards d'euros. La croissance de nos importations, régulière depuis la crise, s'est également interrompue l'an dernier (–7,4% à 2,2 milliards d'euros).

Nos exportations ont souffert de la baisse des commandes de matériels de transport

En 2001, le ralentissement de l'activité économique mondiale a pénalisé nos exportations dans certains secteurs stratégiques. Ainsi, la baisse des exportations coréennes de produits électroniques (40% des exportations coréennes) a eu un impact important sur nos exportations de composants dans ce pays (de 451 millions d'euros en 2000 à 284 millions d'euros en 2001). De la même façon, les commandes de matériels de transport se sont fortement contractées en 2001 (-76% pour le matériel ferroviaire et -45% pour les avions).

Ce recul global ne doit toutefois pas dissimuler d'autres résultats très encourageants

En revanche, nos exportations de biens d'équipements industriels ont continué à progresser de façon très significative en raison de la mise en oeuvre de plusieurs grands projets remportés par des entreprises françaises et générateurs d'importations à forte valeur ajoutée.

D'autre part, le maintien d'une consommation intérieure relativement forte (+3,4% en 2001) a permis aux entreprises françaises du secteur des biens de consommation de poursuivre (à un rythme toutefois moindre que les années précédentes) leur percée sur le marché coréen.

A l'inverse, les exportations de viandes de boucherie (-79,1%, 10 millions d'euros) et d'aliments pour animaux de compagnie (-26%, 2 millions d'euros) ont souffert des restrictions à l'importation imposées par les autorités sanitaires coréennes. Les ventes de vins et spiritueux restent à un niveau relativement stable (environ 16 millions d'euros) par rapport à l'an dernier malgré l'érosion relative de notre part de marché ( de 51% en 2000 à 47% en 2001).

Les bons résultats de 1999 et 2000 des exportations de la Corée vers la France ne se sont pas confirmés en 2001: les importations de composants électroniques sont passées de 342 millions d'euros en 2000 à 184 millions en 2001 (-46,1%), perdant ainsi leur première place dans les exportations coréennes vers la France. Les ordinateurs et équipements informatiques ont également été touchés (-35%, 194 millions d'euros), ainsi que les appareils de réception et d'enregistrement du son et de l'image (-11%, 213 millions d'euros).

D'autres secteurs ont souffert du ralentissement de la conjoncture, comme les produits de l'industrie textile (fils, tissus, vêtements) et les produits de l'industrie chimique et plastique.

Les achats de produits coréens sont tirés par le secteur automobile et les chantiers navals

Dans leurs domaines d'excellence traditionnels, les industriels coréens ont toutefois enregistré en France de bons résultats. La progression des exportations d'automobiles (+15%, 242 millions d'euros) et de navires (+341%, 277 millions d'euros) ont fait de ces secteurs les deux premiers postes d'exportations coréennes vers la France.

Au total, 2001 apparaît comme une année de transition marquée par une consolidation de la plupart de nos positions sur le marché coréen.

Avec le redémarrage attendu de l'économie américaine et de l'économie coréenne, mais aussi la levée espérée de l'interdiction d'importation du porc français, on peut prévoir, pour les échanges bilatéraux, un retour à la croissance en 2002.


Fondamentaux

PIB 2001

422,2 milliards USD

PIB/habitant

8.918 USD

Chômage

3,7% (février 2002)

Inflation

0,5% (février 2002)

Won / Dollar

1.326,4 (février 2002)

Éditeur :
      Mission Économique de Séoul
Adresse :Kangnam P.O Box 2165 – Séoul, 135-621
              http://www.dree.org/coree 
Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org 
   Date de parution : 8 avril 2002
   
   Abonnement :
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