"Objectif Corée" 14 juin 2002 © MINEFI - DREE

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Actualités

- Commission Mixte: un bon cru...
   yves.dericaud@dree.org 
Sur fond de croissance accélérée...

La 15e Commission Mixte économique franco-coréenne, coprésidée par le Directeur des Relations Economiques Extérieures, Jean-François Stoll et par son homologue coréen au MOFAT, KIM Kwang-dong, a permis à nouveau de prendre la mesure du dynamisme coréen (croissance supérieure à 5% pour 2002, demande intérieure soutenue, inflation maîtrisée, poursuite de l'assainissement du secteur productif et de la sphère financière).

...la Commission mixte francocoréenne a parlé d'accès au marché coréen...

Les questions d'accès au marché coréen ont constitué le plat de résistance de cette rencontre. Sur les "cosméceutiques", la partie coréenne semble avoir conscience de la nécessité d'ajuster sa pratique et ses textes à la législation internationale reconnue. Sur les médicaments (fixation des prix, modalités de remboursement), on a rappelé côté coréen l'existence d'une concertation étroite entre les importateurs et le Ministère de la Santé, mais aussi la nécessité pour les exportateurs français de faire état de cas concrets. Sur l'étiquetage des alcools (coûteux pour les importateurs), la Corée confirme la volonté des services fiscaux de mettre un terme, par ce moyen, à la vente clandestine, dans les débits de boisson, d'alcools achetés dans la grande distribution.

Sur le porc (toujours interdit d'importation en Corée), on se dit prêt à reprendre la négociation dès que la France sera officiellement déclarée indemne de la peste porcine.

...de contrefaçons... ...du Rafale...

Pour la protection des marques (la Corée, 3ème exportateur de contrefaçons...), les autorités font état de "leur ferme volonté d'agir". Cette "ferme volonté" pourra d'ailleurs trouver à s'employer dans le cas des "Champagnes" coréens qui, pour trois d'entre eux au moins, sont dans une illégalité manifeste.

Enfin, concernant le marché des équipements automobiles, très cartellisé, l'intervention de la Commission de la Concurrence a été demandée. Un assouplissement de la réglementation relative à la séparation des activités de banque et de courtage a par ailleurs été sollicité. Pour finir, le dossier de la reprise, par Kamco, des créances bancaires sur les filiales françaises de Daewoo a été rouvert.

... mais a aussi abordé les questions multilatérales.

D'autres dossiers bilatéraux ont été aussi abordés pendant la séance ou en marge (capitalisation des filiales des banques étrangères, grands projets d'infrastructures, accord aérien, négociation en cours de l'accord de sécurité sociale, affaire "Rafale"...). Mais une part importante des travaux a aussi été consacrée aux affaires multilatérales : accord entre les deux parties sur le dossier agricole, inquiétude coréenne sur l'antidumping, réserves partagées sur l'attitude américaine actuelle, etc.

Au total, une rencontre utile, marquée par une innovation : avec la participation de la Chambre de Commerce franco-coréenne, les entreprises françaises et coréennes seront désormais associées à l'exercice, qui, après tout, les concerne au premier chef.


Secteurs

- Le marché du duty-free en Corée : retour à la normale

jean-pierre.gouault@dree.org 
Revu par
   hyeun-suk.oh@dree.org 
Le marché du duty free, en chute depuis le mois de septembre 2001...

Les magasins duty free situés en ville restent ceux qui attirent le plus les clients, suivis par les DFS (Duty Free Shop) des aéroports et gares maritimes du pays. Les marques françaises bénéficient de ce retour des touristes.

Le chiffre d'affaires global des magasins hors taxe privés atteint 1,65 Mds d'euros en 2001, enregistrant ainsi une progression de 2,8% seulement.

Cette faible performance des magasins hors taxe privés est principalement due aux évènements du 11 septembre et au ralentissement du tourisme. Le nombre de touristes en Corée a chuté de 3,3% entre 2000 et 2001, avec notamment une forte baisse au dernier trimestre 2001.

...a retrouvé début 2002 le chemin de la croissance, aidé par l'afflux de touristes japonais.

Cependant, depuis le début de cette année, le marché repart doucement grâce à l'afflux de touristes japonais, qui représentaient 70 % du chiffre d'affaires du secteur hors taxe en Corée en 2001 : le nombre de touristes en provenance du Japon est ainsi repassé au-dessus de la barre des 200 000 en mars 2002 après avoir plongé en octobre 2001 (174 304 visiteurs) et atteint son niveau le plus bas en décembre 2001 (151 381 visiteurs).

Les marques étrangères de grande notoriété introduites sur le marché duty free coréen telles que Chanel, Gucci, Prada, Hermès, Ferragamo, Cartier, Christian Dior, Céline ou Louis Vuitton, réalisent actuellement leurs meilleures ventes (notamment dans le secteur de la maroquinerie et des cosmétiques). Elles devancent largement les marques coréennes qui ne représentent que 10 % de l'offre globale.

Le marché hors taxe semble s'être re-dynamisé et profite ces jours-ci de l'organisation, conjointe avec le Japon, de la Coupe du Monde de football en Corée.


- Nouvelle étape dans les négociations "services" à l'OMC

izabel.deuff@dree.org

30 juin: date limite de dépôts des demandes.

D'après le calendrier établi par la 4ème conférence ministérielle tenue en novembre 2001 à Doha (Qatar), les participants aux négociations sur le commerce des services dans le cadre de l'OMC devraient déposer leurs demandes initiales d'engagements spécifiques avant le 30 juin 2002.

Ces négociations, qui visent à la signature d'un Accord général sur le commerce des services d'ici au 1er janvier 2005, n'excluent à priori aucun secteur et risquent d'achopper sur la libéralisation des services culturels.

Vers une libéralisation des services audiovisuels en Corée?

Il est notamment fort probable que fin juin les Etats-Unis posent la question de la libéralisation du marché audiovisuel coréen, qui "bloque"semble-t-il la négociation de l'accord bilatéral sur la protection de l'investissement entre les Etats-Unis et la Corée. Les Etats-Unis, qui estiment à plus de 15 millions de dollars la perte due aux restrictions sur ce marché, pourraient proposer l'ouverture du marché de la diffusion télévisuelle à plus de programmes étrangers et, pour les films étrangers, l'accès libre au marché cinématographique coréen actuellement soumis à des règles de quotas. La législation coréenne prévoit, pour chaque salle de cinéma, la projection de films nationaux pendant au minimum 146 jours ; elle pourrait être modifiée et le nombre de jours consacrés à la projection de films coréens pourrait passer de 146 à moins de 100.

L'idée d'un instrument spécifique aux biens culturels en péril?

Si, lors des prochaines négociations services de l'OMC, la Corée décide de revenir sur ces règles en matière de contingentement audiovisuel, la France et le Canada risquent de perdre un allié de poids dans la bataille qu'ils livrent, avec d'autres pays, pour faire prévaloir la diversité culturelle et leur idée de créer un instrument international plus approprié que l'OMC pour traiter des biens et services culturels.


- Le dilemme des déchets radioactifs en Corée du Sud

  xavier.fravaldecoatparquet@dree.org
  olivier.mouroux@dree.org

Le nucléaire participe à hauteur de 40% de la production d'électricité en Corée du Sud.

Une capacité de stockage des déchets radioactifs saturée dès 2008.

Le difficile choix d'un site de stockage.

Le nucléaire est une source d'énergie prépondérante en Corée du Sud. En 2001, la capacité de production d'électricité de la péninsule s'élevait à 51,10 Gwe dont 27% pour le nucléaire. Quant à la production d'électricité proprement dite, qui s'élevait, l'an passé, à 266 841 GWh, elle est assurée à 40% environ par le nucléaire. Après 24 années d'exploitation du nucléaire, la Corée possède aujourd'hui 16 réacteurs en exploitation (4 de type CANDU, réacteurs à eau lourde, et 12 de type REP, réacteurs à eau pressurisée). 4 réacteurs sont actuellement en cours de construction et 8 autres sont programmés d'ici 2015.

Pour ne pas freiner le développement de son programme nucléaire, la Corée du Sud souhaite désormais se doter d'un site destiné au traitement des déchets radioactifs. La cible prioritaire concerne dans un premier temps les déchets radioactifs de faible et moyenne intensité. Le pays compte également disposer, d'ici 2016, d'une installation centralisée de stockage intérimaire de combustibles usés (entreposage de longue durée en surface).

Jusqu'à présent, le pays entreposait ses fûts de déchets radioactifs dans des zones temporaires (57 270 fûts en 2000). La capacité maximale de stockage (estimée à 99 900 fûts) devrait toutefois être atteinte dès 2008.

Le choix d'une zone de stockage est délicat et le gouvernement coréen se heurte depuis plusieurs années à un refus de l'opinion publique : - une première évaluation technique a été lancée par le KAERI (Korea Atomic Energy Research Institute) en décembre 1988 sur les sites de Kyungbuk, Youngduk, Ulchin et Yongil. Elle est restée sans suite. - le MOST (Ministry of Science & Technology), responsable de la sûreté nucléaire et des programmes de recherche sur l'énergie nucléaire, a annoncé en février 1995, la création d'un nouveau site sur l'île de Gulup. Ce lieu n'a cependant pu être retenu après la découverte d'une faille géologique active traversant l'île.

Le NETEC (Nuclear and Environmental Technology Institute) a été créé en janvier 1997 pour élaborer un nouveau programme de gestion des déchets radioactifs et lancer des campagnes de promotion et d'information sur l'énergie nucléaire. Le nouveau programme national pour le traitement des déchets radioactifs a été approuvé en juin 1998 par la Commission à l'Energie Atomique (AEC). Le calendrier prévoyait la sélection d'un site en 2000, son acquisition d'ici 2003 et sa construction avant 2008.

Aujourd'hui, aucune localisation n'a encore été retenue. Le gouvernement compte sur la proposition volontaire d'une municipalité motivée par l'aide financière spécialement débloquée pour le projet. Suite notamment à d'importantes campagnes publicitaires, plusieurs municipalités ont manifesté leur intérêt. Les échéances électorales en cours (juin et décembre 2002) risquent cependant de reporter à l'année prochaine la décision définitive du site coréen de traitement des déchets radioactifs.


Fondamentaux

PIB 2001

422,2 milliards USD

PIB/habitant

8.918 USD

Chômage

3,1% (avril 2002)

Inflation

0,4% (mai 2002)
Won / Dollar
Won/Euro
1.215,6 (mai 2002) 1.149,2 (mai 2002)

Éditeur :
      Mission Économique de Séoul
Adresse :Kangnam P.O Box 2165 – Séoul, 135-621
              http://www.dree.org/coree 
Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org 
   Date de parution : 14 juin 2002
   
   Abonnement :
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