"Objectif Corée" 25 juillet 2002 © MINEFI - DREE
Version intégrale téléchargeable sur le site : http://www.dree.org/coree au format .pdf (nécessite Adobe Acrobat Reader)Actualités
- Vers les 40 heures. yves.dericaud@dree.org
La réduction de la durée du travail est, en Corée comme ailleurs, un thème de campagne électorale. Les 40 heures étaient donc une promesse du candidat KIM Dae-Jung, qu'il s'efforce maintenant de respecter, à 6 mois de la fin de son mandat.
Les banques et les assurances (et certains Ministères) appliquent déjà la semaine de 5 jours, non sans avoir repris partiellement d'une main ce qu'elles avaient déjà offert de l'autre aux salariés, en réduisant les droits à congé (pourtant pas si nombreux, même s'ils croissent avec l'ancienneté de l'intéressé dans l'entreprise).
Les samedis sont maintenant entièrement chômés ; une partie de ces heures libérées (20 par mois an total) est défalquée des jours de congé, le reste constituant la véritable réduction du temps de travail. En d'autres termes, employeurs et salariés se sont réparti, à parts à peu près équivalentes, la charge du passage des 45 heures aux 40 heures.
La négociation tripartite sur le sujet qui rassemble, sous l'égide des autorités, patronat et syndicats vient d'être rompue. Du coup et selon un scénario d'ailleurs établi à l'avance - le gouvernement sera conduit à intervenir et à proposer à l'Assemblé de légiférer sur le sujet : l'application de la semaine de 5 jours serait rendue obligatoire dès juillet 2003 pour les organisations publiques et les sociétés de plus de 1000 personnes. Pour les plus petites entreprises cette échéance serait décalée de 5 ans.
Naturellement le candidat du parti présidentiel et son adversaire conservateur s'opposent sur la mesure. D'un côté, on invoque la nécessaire modernisation d'une économie dont la productivité du travail est lanterne rouge au sein de l'OCDE. De l'autre, on craint un accroissement des coûts de main d'uvre, particulièrement dommageable à court terme dans le contexte d'appréciation du Won coréen, et à long terme du fait de la montée de la concurrence chinoise.
Tout cela a pour nous, Français, un air de déjà vu. On peut, en tout cas, considérer que la réforme qui fait l'objet d'un réel consensus, est plutôt bien conduite et atteste de la capacité du corps social coréen à se réformer.
Rappelons qu'il y a 15 ans la durée hebdomadaire du travail était de 54 heures...
- Secteurs :
- KT et SK Telecom: deux approches différentes du marché des WLAN
Auteurs de larticle julien.rupe@dree.org guillaume.briand@dree.org
Alors que l'accès à l'internet haut débit s'est largement généralisé en Corée (plus de 9 millions d'abonnés, soit 64% des foyers), les observateurs sinterrogent sur les stratégies que les opérateurs coréens vont adopter dans le déploiement de leurs réseaux wireless LAN, déjà en place dans les grands hôtels, les universités et certaines stations de métro. En effet, KT et SK Telecom, respectivement leaders du marché de la téléphonie fixe et de la téléphonie mobile, ont chacun une approche différente du marché.
Pour KT, les réseaux sans fil devraient permettre de faire face à la saturation du marché du haut débit fixe et constituer ainsi une nouvelle source de revenus.
L'opérateur historique s'est fixé pour objectif d'ouvrir 10 000 points d'accès dici la fin de l'année et de séduire, entre autres, les utilisateurs de PDA et d'ordinateurs portables. Pour cela, KT a d'ores et déjà noué des partenariats avec des constructeurs comme Samsung afin de proposer des offres combinant l'achat de matériel informatique et l'abonnement aux services WLAN.
Plus prudent, le premier opérateur mobile, SK Telecom, a annoncé qu'il se contenterait cette année de lancer des services pilotes et d'observer le comportement du marché, tout en développant parallèlement une technologie alternative basée sur le réseau CDMA actuel. N'étant propriétaire d'aucun réseau fixe, SK Telecom devra limiter son rôle à la simple fourniture de services. Toute sa stratégie consistera à profiter de la demande suscitée par la popularisation des WLAN en proposant des services prochainement disponibles sur son futur réseau 3G.
Si les possibilités offertes par le déploiement des WLAN font l'objet en Corée d'un certain engouement, la divergence de stratégies entre KT et SK Telecom révèle certaines interrogations quant à la complémentarité des réseaux de téléphonie 3G avec les réseaux WLAN. La téléphonie 3G possède l'avantage de la mobilité et de la couverture. En revanche, le WLAN offre des débits théoriques supérieurs (de 11 à 54 Mbit/s) et peut être facilement étendu dans des zones densément peuplées, comme le sont les grandes agglomérations coréennes.
Encore une fois, la Corée du Sud fait, en matière de nouvelles technologies, office de marché test.
- Le marché des arts de la table en Corée du sud
Auteur de larticle jean-pierre.gouault@dree.org Revu par hyeun-suk.oh@dree.org
Les entreprises étrangères pénètrent progressivement un marché qui s'occidentalise et qui voit ses réseaux de distribution se diversifier
Priorité est donnée aux articles relatifs aux arts de la table pratiques et fonctionnels avant tout.
Le marché des arts de la table sud-coréen est en expansion, grâce aux effets conjugués des changements dans les modes de vie et de la longue tradition du pays dans ce domaine. Fortement marqué par ses coutumes et habitudes alimentaires, ce marché voit également les entreprises étrangères, notamment françaises, s'installer petit à petit, (les importations étant en hausse de 35% depuis 1999), et des marchés de niche se développer (notamment pour les produits "haut de gamme").
Marché local en 2001 (en millions €) 780 Importations globales en 2001 (en millions d' €) 117,3 Importations françaises en 2001 (en millions d' €) 8,2
On assiste également depuis quelques années à une transformation progressive du marché qui accompagne loccidentalisation des modes de vie. Au niveau de la distribution des articles de la table, les réseaux se diversifient. Les grands magasins n'ont plus le monopole et doivent cohabiter avec les points de ventes indépendants, les réseaux de vente "porte-à-porte" et les hypermarchés.
En moyenne, une famille coréenne urbaine (taux d'urbanisation de 90 % en 2001) dépense environ 70 000 wons (60 euros) par an dans les arts de la table, lachat le plus important se faisant en général à loccasion du mariage (320 000 mariages en 2001 en Corée) et le budget consacré par un nouveau couple est d'environ 450 euros. On observe que les Coréens préfèrent les styles classiques et les couleurs pastel. Les objets doivent être pratiques et de bonne qualité avant d'être design ou à la pointe de la technologie. LAméricain CORELLE a bien compris cette tendance et occupe la place de leader parmi les marques occidentales.
Les entreprises occidentales, en particulier françaises, doivent pouvoir profiter du dynamisme retrouvé du marché des arts de la table
Le marché des arts de la table a donc aujourd'hui retrouvé son dynamisme, après le coup dur de la crise asiatique, et son potentiel de croissance reste encore important. Le "Made in France", label porteur malgré le positionnement prix jugé parfois élevé, peut assurément continuer à progresser dans les années à venir.
- Le marché résidentiel à Séoul encore instable
Auteur de larticle Izabel.deuff@dree.org
Ce mois-ci, le prix moyen d'un appartement à Séoul a atteint 6850,5 euros par pyong (3,3m2), enregistrant ainsi une augmentation de plus d'un million de wons (856,32 euros) sur la période des 6 derniers mois ; et ce, malgré une baisse des prix en mai et en juin. Les quartiers de Kangnam-gu et Seocho-gu affichent les prix de vente les plus élevés (respectivement 12331 euros et 10704 euros par pyong) tandis que Kumcho-gu abritent les appartements les moins chers (4281,6 euros par pyong).
Le marché locatif n'est pas épargné par cette augmentation des valeurs immobilières. En 2001, le prix des "cheonse" (système de location d'habitation par versement de la caution de départ) a augmenté de 18,8% (par rapport à l'an 2000 qui avait déjà enregistré 13,8% d'augmentation). Les chiffres du 1er semestre 2002 (+7,4%) confirment cette même tendance à la hausse. Le "cheonse" moyen atteint actuellement 4,8 millions de wons par pyong, soit 60% du prix de vente.
Séoul, où se concentrent 22,5% de la population, enregistre des prix 1,8 fois supérieurs à la moyenne nationale et des loyers 70,7% plus élevés que les loyers coréens moyens.
La capitale coréenne est particulièrement touchée par le manque de logements.
Depuis la crise asiatique de 1998, l'offre de logements est en forte baisse, entraînant ainsi un déséquilibre important entre l'offre et la demande. Le nombre d'appartements disponibles à Séoul a chuté de 55 531 unités résidentielles en 2001 par rapport à l'année précédente. En 2002, ce chiffre devrait atteindre 441 899 unités. La démolition, en 2001, de 73 918 résidences a également concouru à la baisse de l'offre de logements que la construction de nouveaux logements (28 963 unités), débutée au second semestre 2001, ne devrait que légèrement compenser.
Depuis la fin de l'an 2000, le manque de logements est devenu d'autant plus inquiétant que la demande en logements a augmenté. Du fait de faibles taux d'intérêt, le système du "cheonse" (1) est délaissé au profit du paiement par loyer mensuel ou "wueolse". Les loyers perçus par les propriétaires d'immeubles permettent en effet des profits plus élevés que ceux promis par les seuls taux d'intérêt bancaires. D'autre part, les prêts immobiliers faits aux ménages sont particulièrement intéressants et particulièrement prisés par les candidats à l'achat de biens immobiliers (au 1er trimestre 2002, 57,9% des prêts sont investis dans l'achat d'une maison).
La tendance à la hausse des valeurs immobilières est aussi attribuée à la demande spéculative de certains courtiers immobiliers que le gouvernement tient pour responsables de l'augmentation excessive des prix dans ce secteur.
Ces agents s'octroient des droits d'occupation pour des appartements qui ne sont pas encore construits et les revendent à un prix beaucoup plus élevé. Ces agents sont mobiles, ne disposant ni de bureau, ni d'autorisation d'exercer. On compte 48 196 agences immobilières en septembre 2001 dont seulement 29 744 possèdent une licence officielle.
L'inflation du secteur de l'immobilier est prise très au sérieux par le gouvernement qui craint des répercussions sur les prix à la consommation. En mars dernier, la Banque de Corée évaluait à 34,5% la contribution des loyers à l'augmentation des prix à la consommation (contre seulement 11,3% en juin 2001). Pour limiter la vague inflationniste du marché de l'immobilier, le gouvernement prévoit de prendre des mesures à l'encontre des agences immobilières illégales et programme la construction de 1 million de logements à bas prix d'ici à l'an 2012.
(1) Le "cheonse"ne correspond pas à un loyer mensuel mais est l'indicateur de référence pour les prix du marché locatif en Corée.
Fondamentaux
PIB 2001
422,2 milliards USD PIB/habitant
8.918 USD Chômage
2,7% (juin 2002) Inflation
- 0,1% (juin 2002) Won / Dollar Won/Euro1.157,6 (juin 2002) 1.167,79 (juin 2002)
Éditeur : Mission Économique de Séoul Adresse :Kangnam P.O Box 2165 Séoul, 135-621 http://www.dree.org/coree Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org Date de parution : 25 juillet 2002 Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org
SOMMAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Table DREE, Séoul