"Objectif Corée" 28 novembre 2002 © MINEFI - DREE
Version intégrale téléchargeable sur le site : http://www.dree.org/coree au format .pdfActualités :
- Le Ministre du Commerce Extérieur à Séoul yves.dericaud@dree.org
A l'occasion de sa visite à Séoul (13-14 novembre), M. François LOOS, Ministre délégué au Commerce Extérieur, a pu prendre la mesure du dynamisme de l'économie coréenne, donner "un coup de pouce" aux exportateurs et investisseurs français, de plus en plus nombreux à s'intéresser à ce marché, et examiner les convergences possibles entre positions coréennes et européennes dans le concert commercial multilatéral.
Malgré les incertitudes de la conjoncture internationale et le ralentissement attendu de la consommation domestique, la moyenne des prévisions de croissance pour 2003 se situe autour de 5,5%, soit à peine moins que le chiffre probable de 2002 (6%) : très compétitives, et très adaptées à la demande mondiale, les exportations ("tirées" par la remontée des prix des composants électroniques) poursuivent leur accélération. M. LOOS a pu apprécier aussi le dynamisme des entreprises françaises en Corée, qui investissent et se diversifient : c'est le cas des entreprises industrielles aussi bien que des banques.
Mais ce marché porteur reste encore parfois difficile d'accès, tout en étant devenu très compétitif. Les contraintes sanitaires, les atteintes aux droits des marques, les aléas des classifications douanières ou encore la bureaucratie ne rendent pas la tâche facile aux entreprises étrangères. Le Ministre a donc parlé "champagne" coréen, cosméceutiques, recyclage des emballages, prix des médicaments, porc et fièvre aphteuse, taxation douanière des compotes et des confitures... Le protectionnisme n'est pas toujours avéré, mais les contraintes, voire les interdictions, entre autres pour motif sanitaire, apparaissent à l'évidence excessives. Le jeu de la concurrence lui-même n'est pas toujours facile à jouer, voire à démêler, dans ce pays. M. LOOS a clairement affiché son soutien aux entreprises françaises en compétition avec des sociétés américaines sur des projets de haute technologie en cours de préparation. D'autres sont à venir.
Ce dialogue bilatéral est lié étroitement et doit être cohérent avec la négociation multilatérale qui se poursuit de façon continue. Un exemple parmi d'autres souligné par le Ministre : le principe des indications géographiques ("appellations d'origine") auquel adhèrent les Français comme les Coréens, et qui devrait interdire à ces derniers d'utiliser l'appellation de "champagne"...
D'autres convergences sont apparues, concernant notamment la diversité culturelle ou la "multifonctionnalité" de l'agriculture (qui, parce quelle "produit", aussi, du bien-être, des paysages, de la protection environnementale, et qui, à ce titre, doit être préservée). Ces convergences seront approfondies.
Secteurs :
- Beaujolais nouveau : une fête qui se "coréanise" eric.loubet@dree.org
La Corée a une fois de plus montré son engouement pour la fête, à l'occasion de l'arrivée en Corée du Beaujolais Nouveau. Le phénomène a revêtu une nouvelle dimension en 2001, et la "success story" se pérennise.
Un volume d'importation plus important, mais accompagné d'une intensification de la concurrence
Convaincu du succès du vin primeur, Korean Air a annoncé début novembre la programmation de 4 vols spéciaux pour le transport du vin français. D'après les importateurs interrogés, le niveau de première commande (25 000 caisses pour 2002) serait sensiblement le même que celui de l'an dernier. Toutefois, certains transporteurs aériens affirment que d'autres arrivages sont prévus jusqu'à la fin du mois de novembre et pour le début du mois de décembre.
En revanche, la progression ne devrait pas profiter à tous : les grands groupes d'importation indiquent avoir augmenté leur volume de commandes (jusqu'à 35% pour certains), alors que des opérateurs moyens, craignant une concurrence accrue cette année, ont renoncé à importer du Beaujolais Nouveau.
Du "Beaujolais Nouveau" pour tous les genres
Le phénomène "Beaujolais Nouveau" se "coréanise" et se démocratise. A côté des soirées Beaujolais organisées par deux sites Internet parmi les 5 plus importants en Corée et par une école sur le vin pour annoncer l'arrivée du primeur, le produit se trouve dans plusieurs chaînes de magasins de proximité et dans la plupart des magasins spécialisés, avec des fourchettes de prix allant de 14 € à 30 € (Beaujolais-villages Nouveau), en fonction du point de vente.
Enfin, bon nombre de restaurants coréens ou "fusion" ont proposé des promotions sur le vin primeur. La Sopexa Corée, de son côté, s'est associée à 87 restaurants de Séoul pour proposer un jeu-concours aux consommateurs de Beaujolais Nouveau.
- Les cartes de crédit placées sous stricte surveillance hubert.frederic@dree.org
La Financial Supervisory Service (FSS) a décidé de mettre en place début 2003 des règles de contrôle plus strictes visant les établissements émetteurs de cartes de crédit.
Le ratio minimum dadéquation des fonds propres (ratio Cooke) passe ainsi de 7% à 8% et saligne de fait avec la norme imposée aux banques. Mais la mesure la plus vigoureuse concerne les sociétés de cartes de crédit ayant enregistré des pertes nettes et un taux de prêts litigieux (delinquency ratio) supérieur à 15% : interdiction leur sera faite démettre de nouvelles cartes. La FSS a annoncé que la comptabilité des 26 sociétés locales de cartes de crédit fera dici janvier lobjet dun examen approfondi.
Ces mesures interviennent alors que le boom des cartes de crédit prend des allures de dérapage, dans un contexte général où le crédit domestique présente des signes de surchauffe. Le delinquency ratio moyen des 9 premiers établissements de cartes de crédit a crû de 5,8% fin 2001 à 9,2% en septembre 2002. Entre la mi-1999 et la mi-2002, lencours des cartes de crédit est passé de 12 056 Mds KRW (644 € par foyer, 6,2% du crédit aux ménages) à 65 535 Mds KRW (3 362 € par foyer, 16,5% du crédit aux ménages), soit une croissance annuelle moyenne de 76% sur cette période.
Plus généralement, la vive croissance de la dette des ménages (+34% en glissement annuel à la mi-2002, pour un encours de 71% du PIB contre 43% du PIB à la mi-1999) incite les autorités à prévenir toute dégradation de la qualité des encours bancaires. Le rapport actifs/dettes des ménages coréens est de 2,2 à la mi-2002, contre 5,5 en France, 4,2 aux Etats-Unis et 3,7 au Japon.
- La Corée du Sud, deuxième importateur mondial de GNL, met en service son troisième terminal gazier Auteurs de l'article : xavier.fravaldecoatparquet@dree.org amelie.joubert@dree.org
Selon lAgence Internationale de lEnergie (AIE), cest en Asie que les taux de croissance les plus importants pour la consommation de gaz naturel devraient être enregistrés au cours des trente prochaines années, soit 5,4 % en moyenne annuelle sur la période (contre 2,4 % de moyenne annuelle globale).
En 2001, la Corée reste le deuxième importateur mondial de gaz naturel,
avec 17,5 % des importations régionales, loin derrière le Japon (74,5 %). La consommation coréenne de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) devrait atteindre 17,3 millions de tonnes en 2002, soit 10,9 % d'augmentation en glissement annuel contre une croissance de 3,4 % prévue pour la consommation totale d'énergie.
La croissance de la part du GNL au détriment des autres formes d'énergie devrait s'accentuer avec le renforcement des contraintes environnementales (protocole de Kyoto, signé par la Corée en 2001 mais non encore ratifié) et la meilleure accessibilité du GNL. Le GNL vient au 4ème rang dans le classement des énergies consommées en Corée du Sud (10,3%) derrière le pétrole (50,8%), le charbon (21,2%) et le nucléaire (14,2%).
La Corée cherche désormais à diversifier de plus en plus ses approvisionnements, à travers une nouvelle orientation de ses importations vers le Moyen-Orient, le Qatar et Oman fournissant en 2001 près de 55 % de lapprovisionnement coréen en GNL.
Depuis 1999 par ailleurs, la Corée dispose dun gisement local (dune capacité réduite, de 4 millions de tonnes), "Donghae-1" au sud-est de la péninsule qui, sil ne réduit pas la dépendance énergétique coréenne (2,5 % des approvisionnements en GNL du pays), représente une opportunité pour les industries locales daméliorer leur savoir-faire en matière dexploitation du gaz naturel, pour ensuite mieux lexporter.
On observe également une implication grandissante des industriels coréens à létranger, ce qui devrait leur donner un rôle plus important dans les réseaux de distribution de la zone, par exemple dans le cadre du projet dexploitation du gisement dIrkutsk, en Russie ; un consortium dindustriels coréens ayant signé un accord avec la Russie et la Chine en décembre 2000. Les résultats de létude de faisabilité ainsi que le tracé du gazoduc (passage ou non par la Corée du Nord) sont attendus pour juin 2003.
La Corée reste donc pour linstant très dépendante de lapprovisionnement par méthaniers, à la satisfaction des constructeurs navals coréens, qui ont remporté plus de 60 % des nouvelles commandes mondiales de méthaniers en 2001, confortant ainsi leur place de numéro 1 dans ce segment à forte valeur ajoutée.
Autre implication récente dans des projets dexploitation à létranger : lIran.
La société coréenne LG Construction (en consortium avec la Oil Iranian Engineering and Construction (OIEC) a signé en septembre 2002 un contrat de 1,6 milliards deuros avec la National Iranian Oil Company (NIOC), pour la mise en uvre des phases 9 et 10 du champ gazier off shore de South Pars, en Iran. Les entreprises coréennes de génie civil affirment ainsi en Iran leur rôle prépondérant dans le développement du champ de South Pars (Daelim et Hyundai étant déjà associés au développement lors des phases 1 à 5).
Enfin, la Corée continue à développer son réseau national. Korea Gas Corporation (KOGAS) vient de mettre en service un troisième terminal gazier, situé à Tongyoung près de Busan, opérationnel depuis le 1er octobre 2002. Construit sur une île artificielle (6 ans de travaux de poldérisation), ce troisième terminal devrait offrir une capacité de 1,4 milliards de litres en 2006.
A lhorizon 2010, en prenant en compte également le doublement des capacités du terminal d'Incheon, et laugmentation des capacités du terminal de Pyeongtaek (+ 0,56 milliard de litres dici 2008) la Corée du Sud devrait disposer d'une capacité proche de 5,56 milliards de litres.
- Appel d'offres 2003 : Programme de coopération scientifique et technologique franco-coréen S.T.A.R.
Lobjectif de ce programme est de faciliter et de développer une coopération scientifique et technologique de haut niveau entre les laboratoires de recherches français et coréens publics et privés. Chaque projet de coopération scientifique est mis en uvre pour une durée de deux ans. Les projets sinscriront dans les domaines scientifiques suivants : sciences du vivant et biotechnologies, sciences des matériaux,, technologies de linformation et de la communication et sciences de base (physique et chimie).
Les formulaires de projet peuvent être téléchargés sur le site de lAmbassade de France en Corée et sur le site du KISTEP. Les dossiers de candidatures, qui devront être communs aux équipes partenaires, devront être déposés pour le 3 février 2003, délai de rigueur.
Pour tout renseignement, veuillez contacter M. Daniel Thiel à l'adresse suivante : ccfscience@france.or.kr
Statistiques Sources NSO et BOK
PIB 2001
422,2 milliards USD PIB/habitant 2001
8.918 USD Chômage
2,6% (octobre 2002) Inflation
2,8% (octobre 2002) Won / Dollar
Won / Euro
1.207 (25/11/2002) 1.203 (25/11/2002)
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Éditeur : Mission Économique de Séoul Adresse :Kangnam P.O Box 2165 Séoul, 135-621 http://www.dree.org/coree Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org Date de parution : 27 novembre 2002 Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org
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