"Objectif Corée" 12 décembre 2002 © MINEFI - DREE
Version intégrale téléchargeable sur le site : http://www.dree.org/coree au format .pdfActualités :
- La Corée, pays d'Asie yves.dericaud@dree.org
Le "Korea International Trade Association" (KITA), équivalent de notre CFCE, annonce que pour la première fois, l'Asie du Nord-Est (Japon, Chine, Taïwan, Hong-Kong) l'emporte sur l'ensemble Europe-Etats-Unis comme premier débouché des exportations coréennes, chacune de ces deux zones représentant un tiers des ventes de l'industrie coréenne. A elle seule, la Chine absorbe 15% de ces exportations (contre 7% en 1995 et 0,6% en 1988). A l'inverse, Europe-Etats-Unis sont passés en 15 ans de la moitié au tiers des débouchés coréens.
Ce dynamisme des ventes coréennes en Chine est à rapprocher du boom des investissements industriels coréens en RPC qui ont doublé en trois ans et qui, à un milliard de dollars en 2001, représentent maintenant le tiers des investissements directs coréens à l'étranger. Cet investissement "chinois" qui est aussi le fait d'entreprises moyennes et pas seulement des Chaebols crée un flux croissant d'exportations de produits intermédiaires coréens vers la Chine et contribue à alimenter un excédent commercial bilatéral considérable (5 milliards de dollars) en faveur de la Corée.
Le développement, actuel et prévisible, des exportations coréennes en Chine est un élément essentiel de la conjoncture économique sud-coréenne. Il explique pour une bonne part le fait que, dans un contexte international morose et face à un ralentissement prévisible de la demande domestique ("refroidissement" du crédit aux ménages oblige), la croissance devrait se poursuivre en 2003 à un rythme presque identique à celui de 2002 (entre 5,5% et 6%). C'est du moins ce que nous annoncent les prévisionnistes du secteur public (la Banque Centrale vient d'afficher 5,7% pour 2003) comme des instituts privés.
Dans leurs "budgets" pour 2003, les entreprises françaises se montrent généralement bien plus prudentes, à juste titre compte tenu des aléas internationaux. Cela ne les empêche pas de poursuivre, à plus long terme, leur implantation stratégique comme le montre l'investissement majeur qu'Atofina (groupe Total Fina Elf) parachève actuellement avec Samsung.
- Secteurs
- Résultats des comptes nationaux au 3ème trimestre hubert.frederic@dree.org
Le secteur manufacturier connaît des situations très disparates selon les produits.
Le PIB affiche une croissance de 5,8% au 3ème trimestre, soit un résultat légèrement inférieur au 2ème trimestre (+6,4%) et égal au 1er trimestre.
Laccélération de la croissance amorcée au 4ème trimestre 2001 a pris fin.
La production manufacturière connaît toujours une croissance accélérée (+6,7% au 3ème, contre +6,4% au 2ème et +3,5% au 1er). Seules les productions de semi-conducteurs, déquipements de communication et dordinateurs soutiennent la croissance densemble de la production manufacturière, alors que les productions de textile, ciment et micro-processeurs sont entrées en récession. En particulier, le secteur des équipements de linformation et des communications croît de 21,7% au 3ème trimestre.
Le secteur de la construction, sorti, au 1er trimestre 2001, dune récession qui durait depuis début 1998, est à nouveau en baisse (-2,9%), après +3,5% au 2ème et +8,8% au 1er. Il semble que ce soit lingénierie civile (routes, stations électriques, etc.) qui ait le plus souffert, alors que les constructions dappartements et de centres commerciaux continuent de croître en glissement annuel. Le secteur des services affiche une belle santé (+9%), tiré par la croissance des communications et du secteur finances/assurances.
La croissance de la consommation finale (privée et publique) marque une décélération : de +8,0% et +7,3% aux 1er et 2ème trimestres contre +5,6% au 3ème. Les dépenses gouvernementales comme les dépenses des ménages sont touchées par ce (léger) ralentissement. Si les dépenses des ménages en services (communications) et biens semi-durables (habillement, livres, ) continuent de croître à un rythme soutenu, il semble que la consommation des biens alimentaires ait marqué un recul, comme la consommation de biens durables (ordinateurs, par exemple).
Phénomène observé dans les grandes économies mondiales, linvestissement ne semble pas en mesure de se substituer à la consommation des ménages pour assurer la pérennité du cycle de reprise : il enregistre un médiocre +0,9% au 3ème trimestre, contre +6,5% et +5,5% sur les deux premiers trimestres. A noter toutefois que les investissements en équipements affichent toujours un réconfortant +7,7% au 3ème trimestre. Ce sont les investissements en construction qui souffrent (-3,8%), comme on l'a vu plus haut.
La croissance semble de plus en plus suspendue à lévolution des exportations de biens, qui enregistrent +21,7% au 3ème trimestre (+2,5% au 1er trimestre, +13,5% au 2ème trimestre). Les exportations de semi-conducteurs,déquipements de communication et dordinateurs connaissent un véritableboom, alors que les exportations de textiles et de dérivés pétroliers restent déprimées. Parallèlement, les importations de biens et services croissent de 20,1% au 3ème trimestre, laissant lexcédent (en volume) de la balance commerciale saccroître de 15,6%.
Ainsi, les moteurs de la croissance semblent évoluer par rapport au premier semestre. En effet, linfluence de la consommation intérieure saffaiblit (contribution à hauteur de 76% à la croissance au 1er semestre, 57% au 3ème trimestre), les investissements connaissent un retrait sensible (28% de la croissance au 1er semestre et seulement 3% au 3ème trimestre), alors que lexcédent de la balance commerciale, qui contribuait négativement à la croissance au 1er semestre (-12%), contribue pour 40% à la croissance au 3ème trimestre. Le gouvernement a attendu l'émergence d'un substitut à la consommation des ménages comme moteur de la croissance pour refroidir le crédit à la consommation en très fort accroissement.
- La promotion des marques françaises chez LOTTE hyeun-suk.oh@dree.org
Lors de sa visite en Corée du sud, François LOOS, le ministre délégué au Commerce Extérieur s'est entretenu avec le président fondateur du groupe LOTTE, M. SHIN Kyuk-Ho pour envisager les moyens de développer la présence des marques françaises dans ses réseaux de distribution. Déjà très actif (ses importations de produits français représenteraient 402,6 millions d'euros), le chabeol veut augmenter la part des produits français dans ses activités et contribuer à leur promotion.
Le groupe LOTTE sest proposé comme le partenaire privilégié de la France dans le secteur de la distribution. Ce partenariat trouvera son application dans la préparation de «France-Corée à grande vitesse», série de manifestations organisées à loccasion de linauguration du TGV Séoul-Busan au printemps 2004. LOTTE souhaite organiser des événements visant à la promotion non seulement des produits français mais aussi de la culture française dans ses réseaux de distribution (grands magasins, hôtels, hypermarchés, supermarchés, magasins de proximité) présents dans les 5 grandes villes du trajet : Séoul, Chonan, Daejeon, Daegu et Busan.
LOTTE, créé en 1947 au Japon par son président actuel, ne s'est implanté en Corée qu'en 1967. Avec un chiffre d'affaires de 15 milliards d'euros (se classant ainsi au sixième rang des Chabeols) et 43 filiales (dont services, pétrochimie, aluminium, construction, etc.), la force de LOTTE doit beaucoup à sa réussite dans les secteurs de la distribution, de l'hôtellerie et des produits alimentaires (où il est numéro un en Corée). LOTTE détient ainsi 53% du marché des grands magasins, 19% des hypermarchés (avec LOTTE Mart) et 27% des magasins de proximité (Seven-Eleven). En hôtellerie, le groupe possède entre 35 et 45% du marché à Séoul et Busan et plus de 50% pour le duty free. La croissance du groupe est impressionnante : depuis 1998 son chiffre d'affaires croît en moyenne de 23% par an.
- Le fret ferroviaire en Corée : une priorité gouvernementale xavier.fravaldecoatparquet@dree.org amelie.joubert@dree.org
Le réseau ferroviaire coréen n'a pas connu d'évolutions depuis plusieurs années. La Korean National Railroad (KNR) exploite actuellement 3125,3 km de réseau, dont seulement 940 km de voies doubles (soit 30% du réseau commercial). Depuis les années 1960, le fret ferroviaire a subi les conséquences dune politique coréenne qui a largement favorisé le réseau routier : sa part dans le fret total est passée de 88,2 % en 1961 à moins de 7 % aujourdhui, tandis que le fret routier connaissait une évolution inverse. Hormis en 2000, le trafic marchandises a connu une baisse régulière en volume comme en valeur de 1993 à 2001, passant de 60 millions à 45,1 millions de tonnes.
Le gouvernement sud-coréen souhaite désormais redresser cette tendance, et fait du développement du transport ferroviaire une priorité. Son action se concentre sur laugmentation de la participation du secteur privé, via une restructuration du secteur, dont la privatisation de la KNR, prévue à partir de 2003, constitue le pivot (lactivité passagers devant être séparée de celle des marchandises). La Corée table également sur le renforcement de ses capacités et infrastructures logistiques, grâce à un plan national pour le développement du transport intermodal (National Intermodal Transportation Plan) qui a été lancé en 2000 et devrait sétaler jusquen 2019.
Depuis le sommet inter-coréen de juin 2000 (et la reprise des négociations en septembre 2002), une nouvelle perspective de développement est envisagée : la reconnexion des voies ferroviaires entre les deux Corée. Lors de la conférence à Séoul de l'UNESCAP, United Nations Economic and Social Commission for Asia and the Pacific, en novembre 2001, dautres pays concernés (Kazakhstan, Mongolie, Fédération de Russie, Biélorussie, Chine, Pologne) ont signé avec les deux Corée un accord prévoyant létablissement de lignes ferroviaires transeurasiennes.
L'enjeu pour le fret ferroviaire coréen est de taille, car cela permettrait à la Corée de relier plus rapidement son réseau terrestre au reste de l'Asie puis à l'Europe (en 20 jours au lieu des 40 actuellement nécessaires par bateau) ; mais ce projet reste encore très dépendant de louverture politique et économique du voisin nord-coréen.
- Evénements
Du 27 au 31 janvier, au CFCE à Paris, les Rencontres du Commerce international : rendez-vous individuels avec les Chefs des Missions économiques du monde entier. Pour tout renseignement et prise de rendezvous: sylvie.authier@cfce.fr
Statistiques Sources NSO et BOK
PIB 2001
422,2 milliards USD PIB/habitant 2001
8.918 USD Chômage
2,6% (octobre 2002) Inflation
3,5% (novembre 2002) Won / Dollar
Won / Euro
1.221 (6/12/2002) 1.223 (6/12/2002)
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Éditeur : Mission Économique de Séoul Adresse :Kangnam P.O Box 2165 Séoul, 135-621 http://www.dree.org/coree Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org Revue par yves.dericaud@dree.org et marie.bonnet@dree.org Date de parution : 12 décembre 2002 Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org
SOMMAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Table DREE, Séoul