"Objectif Corée" 29 janvier 2003 © MINEFI - DREE

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Actualités :

 - La relation franco-coréenne, Shinhan ou Daewoo?
    yves.dericaud@dree.org 

L'assainissement du secteur bancaire et financier, après la crise de 1997, est à mettre entièrement au crédit de la présidence KIM Dae-Jung finissante. Après un pic de 13,6% en 1999 (les entreprises coréennes sont en pleine restructuration), le taux de "prêts non performants" des banques commerciales est aujourd'hui inférieur à 1,9%.

A la suite de la crise financière, l'Etat déjà propriétaire de trois banques nationales, a dû en nationaliser une demi-douzaine d'autres. Le processus de privatisations s'est engagé ensuite assez rapidement, débutant par la vente fin 1999 de la majorité de Korea First au fonds américain Newbridge. L'Etat a, en parallèle, restructuré le secteur : fusion de Woori et Hanvit, de Kookmin et HCB, de Seoul Bank et Hana...

Le choix, qui vient d'être fait par le gouvernement coréen, de "Shinhan Financial Group" pour la reprise de Chohung est significatif à plus d'un titre.

Tout d'abord il marque le point d'orgue du processus de restructuration/privatisations, Chohung étant la dernière des assurances/banques nationalisées pendant la crise qui restent à privatiser. Ensuite la sélection d'une grande banque coréenne au détriment d'un fonds d'investissement américain ne résulte pas d'une préférence nationale (BNP Paribas, partenaire majeur de Shinhan, l'est aussi sur cette affaire) mais simplement de la meilleure qualité de l'offre retenue, celle-ci au surplus et à la différence de sa concurrente, portait sur la totalité de la participation de l'Etat dans Chohung (80%).

D'ailleurs la participation étrangère dans le système bancaire a considérablement augmenté depuis la crise : le nombre de banques coréennes comptant un actionnaire "stratégique" étranger est passé de un en 1997 (Koram/Bank of America) à dix aujourd'hui.

Enfin, cette affaire constitue une nouvelle étape dans l'alliance stratégique développée par Shinhan et BNP Paribas, qui viennent d'ailleurs de lancer leur filiale conjointe de bancassurance SH&C Life Insurance Co. A l'heure où l'affaire Daewoo vient obscurcir la relation franco-coréenne, les grandes entreprises françaises (Atofina hier, BNP Paribas aujourd'hui) poursuivent en Corée leur développement à long terme.


Secteurs

 - Transport maritime et ports de Corée : la libéralisation se poursuit
     amelie.joubert@dree.org  
     xavier.fravaldecoatparquet@dree.org  

La Corée du Sud, dont 99% des importations et exportations transitent par les 28 ports commerciaux, demeure un acteur international majeur du secteur maritime. Dotée du troisième port conteneurisé au monde (Busan, avec 8 millions de TEU en 2001), la Corée représentait en 2001 un volume cargo maritime total (import/export) de 895 millions de tonnes (soit une croissance de + 7,5 % / 2000), et les perspectives de croissance sont importantes puisqu’on table sur 1,5 milliard de tonnes à l’horizon 2011.

La Corée du Sud, acteur majeur du secteur maritime à l’international…

Les compagnies maritimes ont toujours une place majeure dans l’activité domestique et internationale : en 2001 Hyundai Merchant Marine (119 navires) était la première compagnie maritime du pays et la 6ème dans le monde tandis que Hanjin Shipping (123 navires) était le premier transporteur de conteneurs du pays et le 4ème dans le monde.

… poursuit l’extension de ses capacités portuaires domestiques…

Ambitionnant de devenir la plaque tournante du transport maritime en Asie du Nord-Est, le gouvernement coréen poursuit ses efforts pour l’extension de ses capacités, à travers l’ouverture des nombreux projets portuaires en cours aux investissements privés. Il s'agit à la fois de projets d'extension des capacités de ports déjà existants (Kwangyang, Incheon, Pyongtaek, Masan, Jeju et Sokcho) et de créations de nouvelles structures (Busan, Pohang, Ulsan, Mokpo et Boryong).

… ouvre l’exploitation de ses ports au secteur privé…

Par ailleurs, afin d’augmenter la productivité de son activité portuaire, le gouvernement coréen mène depuis la fin des années 1990 une politique visant à une plus grande participation des entreprises privées dans la gestion quotidienne des ports (appels d’offres pour l’exploitation des ports, unification des activités dans le cadre du système «Terminal Operating Company» - TOC- après 1996). On assiste ainsi depuis peu à la participation d’entreprises étrangères dans l’exploitation des ports coréens (sous forme de concessions à long terme) : c’est le cas du groupe Hutchison Port Holdings qui, depuis février 2002, exploite trois terminaux coréens, deux à Busan et un à Kwangyang.

… afin de devenir le « hub » portuaire de l’Asie du Nord-Est.

Soutenue par plusieurs lois, cette libéralisation fait partie d’une initiative nationale pour attirer les investissements privés dans les infrastructures nationales (Act on Private Participation in Infrastructure de 1999), ainsi que les investisseurs étrangers en Corée de manière générale.


 - Le vin français a le vent en poupe!
     eric.loubet@dree.org  
11,9 millions d'euros, en progression de 22,21% par rapport à 2001

Les résultats à l'exportation des vins français en Corée du Sud en 2002 s'annoncent prometteurs et devraient permettre à de nouveaux exportateurs français de prendre conscience du potentiel à court terme du marché sudcoréen.

En effet, au cours des 10 premiers mois 2002, la France a exporté 28 400 hl de vins, pour un montant de 11,9 millions d'euros, marquant ainsi une progression de 7,73% en volume et de 22, 21% en valeur par rapport à la même période en 2001. Les chiffres définitifs (année complète) devraient être marqués par un accroissement considérable du volume exporté, sachant que les performances du "Beaujolais Nouveau", qui représentait en 2001 19% du volume et 11% de la valeur de nos exportations totales de vins, n'apparaissent pas encore dans les statistiques.

La France, premier fournisseur de vins en Corée du Sud... +24,2% de croissance du marché d'importation.... 55% de parts de marché pour la France ... Attention aux vins italiens et chiliens.

D'après les douanes coréennes, le marché d'importation de vins aurait augmenté, au cours des 11 premiers mois 2002, de 24,2% en valeur. La France aurait, d'après cette même source, retrouvé les parts de marché perdues en 2001 (- 4 points), pour s'établir à 55% de parts de marché en valeur. Grand perdant de ce retour des vins français : les vins américains, qui cèdent du terrain (de 25 à 15% des parts de marché en un an). En revanche, beaucoup d'opérateurs se tournent vers les vins italiens (bon rapport qualité/prix et succès des nombreux restaurants italiens) et vers le Chili qui a signé un accord de libre-échange avec la Corée du Sud (qui devrait entrer en vigueur dans le courant de l’année) .

Une politique commerciale et marketing moins agressive de la part des exportateurs américains

La promotion, une des clefs du succès du vin

Sensibles aux actions de promotion, les consommateurs et les professionnels ont été extrêmement sollicités par les opérateurs américains au cours de l'année 2001. Mais ces derniers ont été moins visibles sur le marché en 2002 (attentats du 11 septembre, taux de change entre le won et le dollar pas toujours favorables aux Coréens) alors que les Français continuent à se déplacer et organisent un certain nombre d'actions de promotion et de formation qui permettent de maintenir leurs parts de marché et contribuent à la bonne image des produits français.

La région de Bordeaux revient en force sur le marché sudcoréen

Ainsi, le carnet de commandes du bureau de la Sopexa Corée se remplit progressivement pour l'année 2003. On remarquera notamment le retour de la région Bordeaux parmi les interprofessions clientes, mais nous souhaitons inviter d'autres régions à investir sur le marché sud-coréen.

Séminaire, mini-exposition, intronisation de personnalités : les clefs d'une bonne promotion des vins français en Corée

Ce mois de janvier a été marqué par le déplacement d'une délégation de 14 sociétés de Saint Emilion – Pomerol - Fronsac (organisation d'un séminaire pour les professionnels, d'une mini-exposition et de l'intronisation de 6 personnalités coréennes), largement repris par la presse écrite et audiovisuelle et les principaux sites Internet dédiés au vin.

Pavillon français avec des exportateurs de vins sur Food & Hotel Korea 2003

Autre point fort de cette année 2003, la présence du premier pavillon français sur le salon agroalimentaire Food & Hotel Korea, qui se tiendra du 18 au 20 mars à Séoul, et sur lequel on retrouvera des producteurs et négociants de vins français (5 sociétés).

De nombreuses actions de promotion prévues pour 2003

Enfin, pour compléter l'action auprès des médias, les formations hôtelières à Séoul comme en province, les mini-expositions de vins nouvellement référencés pour les professionnels et les promotions dans les restaurants (promotion au verre, notamment), la Sopexa Corée devrait participer à l'organisation du 3ème concours du meilleur sommelier coréen de vins et spiritueux de France.


 - Comparaison Nord / Sud : quelques chiffres
     hubert.frederic@dree.org  
Le PIB / habitant de l'ensemble de la péninsule est de 30% inférieur au PIB / habitant sudcoréen

Décennie 90, croissance annuelle moyenne : Corée du Sud = +6%, Corée du Nord = -2%

En dépit des tensions actuelles autour du programme nucléaire nord-coréen, le nouveau président Roh multiplie les signes d'ouverture envers la Corée du Nord – le thème de la réunification économique a récemment repris de la vigueur. Le bureau national des statistiques sud-coréen (NSO) vient d'ailleurs de publier un recueil de statistiques permettant une comparaison socioéconomique des deux Corée en 2001 et évaluant les tendances lourdes ayant prévalu depuis 30 ans dans chacune des deux économies. On y mesure toute la divergence des trajectoires économiques suivies par le Nord et le Sud.

Le PIB/habitant sud-coréen (8 910 USD) est 13 fois plus important que le PIB/habitant nord-coréen (706 USD). Une "consolidation" brute des deux Corée aboutit à un PIB par habitant de 6 280 USD, 30% inférieur au PIB par habitant sud-coréen. Durant la décennie 90 et malgré la crise asiatique, la croissance sud-coréenne est restée exceptionnellement élevée : près de 6% par an en moyenne. L'économie nord-coréenne a traversé de graves difficultés : sur les 10 dernières années, le PIB a perdu 19% en volume, soit une récession annuelle moyenne de 2%.

La structure productive nord-coréenne repose essentiellement sur le secteur primaire (38,4% du PIB contre 4,7% pour la Corée du Sud), avec une prépondérance de la production agricole et piscicole, et de la sylviculture (30,4% du PIB contre 4,4% pour la Corée du Sud). La Corée du Sud concentre sa production dans les services privés (43,7% du PIB contre moins de 10% en Corée du Nord) et l'industrie lourde (23% du PIB, une proportion double de celle de la Corée du Nord).

Article complet (4 pages) : http://www.dree.org/documents/107/48710.pdf


Statistiques

PIB 2001

422,2 milliards USD

PIB/habitant 2001

8.918 USD

Chômage

2,7% (novembre 2002)

Inflation

3,7% (décembre 2002)

Won / Dollar

Won / Euro

1.167,8 (24/1/2003)

1.255,7 (24/1/2003)

Sources NSO et BOK

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Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org 
Revue par yves.dericaud@dree.org et marie.bonnet@dree.org  
Date de parution : 29 janvier 2003
    
   Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org 

 

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