"Objectif Corée" 26 février 2003 © MINEFI - DREE

Version intégrale téléchargeable sur le site : http://www.dree.org/coree au format .pdf 
   

Actualités :

 - Vieux démons ? 
    yves.dericaud@dree.org  
Les chaebols doivent-ils craindre l'arrivée de M. ROH Moo-Yun au pouvoir ? Ce n'est pas le cas des investisseurs étrangers.

Il est assez ironique qu'un des principaux chaebols, Hyundai, soit celui par lequel le dernier scandale de la présidence finissante arrive : financé lui-même par la banque publique de développement coréenne KDB, le groupe de la famille CHUNG – originaire de Corée du Nord – a, en finançant directement le gouvernement nord-coréen, puissamment contribué à la "sunshine policy" du Président Kim.

Les chaebols n'ont jamais passé pour ses principaux soutiens. Ils ne le sont pas non plus de son successeur qui, d'ailleurs, en a pris acte publiquement lors d'une récente rencontre organisée par la Chambre de Commerce coréenne : ils n'ont pas fait voter pour lui et il le sait...

Le fait que l'intronisation de M. ROH coïncide avec l'arrestation pour délit d'initié d'un des deux principaux dirigeants du groupe SK (l'autre étant Président de la fédération patronale FKI) alimente le soupçon : le nouveau Président et son équipe d' "outsiders" à l'establishment ne vont-ils pas relancer les hostilités contre les chaebols ?

On dit que la Commission de la Concurrence s'apprêterait à lancer une série d'enquêtes sur les transactions financières entre filiales de quelques grands groupes alors que, parallèlement, le fils du président de Samsung est soumis à un redressement fiscal de près de 40 millions de dollars (jugé excessif, il est vrai, par le tribunal administratif).

Et M. ROH confirme ses projets de réforme en matière de gouvernance d'entreprise : diversification de la composition des conseils d'administration, introduction de la "class action", taxation de la transmission de la propriété de sociétés, etc.

En réalité – plus que de retour aux vieux démons – c'est bien de la poursuite de la "moralisation" / modernisation du capitalisme coréen qu'il s'agit. Cette modernisation, le Président KIM Dae-Jung l'avait vigoureusement impulsée pour sortir l'économie coréenne de la crise asiatique. La prospérité retrouvée et la Corée du Nord aidant, elle avait été un peu perdue de vue. Les investisseurs étrangers voient plutôt avec faveur qu'elle figure parmi les priorités du nouveau Président.


Secteurs

 - Échanges commerciaux France - Corée en 2002 
     hubert.frederic@dree.org  

Alors que les exportations françaises totales, avec 322 941 M€, se contractent de 1,7% en 2002 par rapport à 2001, nos exportations à destination de la Corée du Sud (2 384 M€) se maintiennent bien, avec une légère hausse de 0,4% par rapport à 2001 (2 374 M€). Elles sont néanmoins encore loin de retrouver leur valeur exceptionnelle de 2000 (2 686 M€), et ce dans tous les secteurs, excepté celui des biens de consommation (seul secteur qui permet d'ailleurs, du fait de son poids et de son dynamisme, d'éviter en 2002 une nouvelle contraction comparable à celle de 2001). Avec 2 175 M€ en 2002, nos importations en provenance de la Corée du Sud se sont réduites de 3,7%, permettant ainsi au solde commercial d'enregistrer en 2002 un excédent de 209 M€, près du double de celui de 2001 (115 M€).

Nos deux plus importants postes d'exportation, les biens d'équipements (32% de nos exportations en 2002) et les biens intermédiaires (31%), affichent une très nette contraction (respectivement –9,5% avec 760 M€ et –11,5% avec 745 M€). Cette contraction est imputable uniquement au secteur électrique et électronique, équipements comme composants connaissant une baisse sensible (respectivement –45,5% avec 131 M€ et –32,1% avec 275 M€), due à la fin de la "montée en puissance" de certains grands investissements français réalisés à la faveur de la crise.

Représentant 28% de nos exportations à destination de la Corée du Sud, le secteur des biens de consommation est le seul secteur à enregistrer une progression constante depuis 1998 (seule année connue de repli dans la période récente, dû à la chute de consommation provoquée par la crise financière).

Avec 675 M€ en 2002, nos exportations de biens de consommation progressent de 24,9% par rapport à 2001 et représentent 3,3 fois leur niveau de 1998.

Nos exportations de produits agroalimentaires, bien que marginales (5% de nos exportations à destination de la Corée du Sud avec 119 M€ en 2002), n'en affichent pas moins une belle progression (+5,9%), mais restent encore très en deçà du niveau atteint en 2000 (149 M€) du fait notamment de la réouverture tardive dans l'année du marché du porc.


  - Le télé-achat en Corée du Sud : l'âge de la raison ?
      benjamin.coeffic@dree.org  
Le taux d'activité des femmes de plus de 15 ans est de 47,3% contre 73,8% pour les hommes (source : NSO). Les femmes arrêtent souvent de travailler après la naissance de leur premier enfant.

Depuis 1995 et l'apparition de la première chaîne de télé-achat en Corée, l'activité a connu une forte croissance. Le chiffre d'affaires total, qui atteint désormais 2200 milliards de wons (environ 1,76 milliard d'euros), a pratiquement doublé tous les ans depuis 1997.

Ce succès doit beaucoup aux ménagères de 30 à 50 ans, qui constituent le cœur de cible : ce sont souvent des femmes au foyer qui, traditionnellement, gèrent les finances du ménage. De plus, l'attractivité du télé-achat est renforcée par le niveau de prix pratiqué : les produits vendus par ce biais bénéficient souvent d'un rabais de l'ordre de 15-25% par rapport aux prix publics.

Hyundai Home Shopping, Woori Home Shopping et Nongsusan TV Home Shopping sont entrés sur le marché fin 2001

La particularité principale du télé-achat en Corée vient de la position quasi oligopolistique de deux grands groupes : LG Home Shopping (LG HS) et CJ Home Shopping (CJ HS). Ils détiennent environ 70% des parts de marché alors que les trois entrants récents se partagent les 30% restants.

Après la forte croissance des six dernières années, la tendance est actuellement au ralentissement. Les prévisions pour LG HS et CJ HS sont beaucoup moins optimistes que les années précédentes : la progression de leur chiffre d'affaires ne devrait être que de 19% en 2003, pour baisser encore jusqu’à 7% en 2005.

Plusieurs facteurs expliquent cette situation :

- La télévision câblée affiche un taux élevé de pénétration des foyers de 65%. Cela signifie que l'audience télévisuelle des programmes de téléachat n'augmentera désormais plus beaucoup.

- Des problèmes de logistique de la part des postes coréennes dissuadent les clients de commander. En outre, les livraisons de produits abîmés durant le transport entraînent une hausse des demandes – et de coûts – de service après-vente.

- Une augmentation forte de l'utilisation frauduleuse de cartes bancaires qui inquiète les acheteurs potentiels. La législation sur la fraude par carte bancaire devrait être renforcée au 2ème trimestre 2003

Les opérateurs de télé-achat cherchent donc à développer d'autres canaux de communication. Les ventes par Internet (71% des foyers sont équipés d'un accès haut débit), en particulier, connaissent une forte croissance et devraient atteindre un chiffre d'affaires équivalent à la moitié des ventes effectuées par l'intermédiaire de la télévision câblée en 2005.

Les entreprises de télé-achat attendent impatiemment le lancement de la télévision câblée numérique (TCN). Ce média permettra la convergence de la télévision, de l'Internet et du téléphone, devenant un nouveau relais de croissance pour le secteur. Ainsi, des séances interactives de télé-shopping avec paiement par carte bancaire sur le terminal numérique deviendraient possibles.

La mise en place de la TCN ne se fera vraisemblablement pas avant 2005 car de nombreuses questions, comme le financement des infrastructures ou le prix des terminaux, n'ont toujours pas trouvé de réponses.

Dans cette période d'attentisme et de ralentissement, seuls les plus grands (LG HS et CJ HS) semblent suffisamment solides pour survivre jusqu'à l'avènement de la TCN, si toutefois cette dernière tient ses promesses le moment venu.

L'avenir des trois autres entreprises du secteur, déjà cernées par les difficultés financières, semble compromis.


     - Faurecia rachète Chang Heung
         guillaume.briand@dree.org
Hyundai est partie prenante dans la modernisation de son réseau de fournisseurs

Après avoir constitué l'an dernier une joint-venture à parts égales avec le groupe Daeki, le groupe Faurecia vient de racheter à la société coréenne Chang Hwa sa filiale Chang Heung et peut maintenant produire en Corée dans leur intégralité les pots d'échappement automobiles qui sont une de ses spécialités.

Cet investissement (plusieurs dizaines de millions USD au total sur les deux opérations) de la filiale "équipements" de PSA est intéressant à plus d'un titre :

- il est fait à l'instigation du groupe Hyundai/Kia – soucieux de voir se moderniser son tissu de fournisseurs mis à mal par la crise asiatique ;

- il montre que dans le secteur de l'équipement automobile au moins, dont la rationalisation est loin d'être achevée, des opportunités d'investissement (rachats purs et simples ou partenariats) restent à saisir ;

La Corée reste un pays attractif

- c'est en Corée qu'il a été décidé, malgré l'effet d'attraction considérable de la Chine, au marché prometteur et aux coûts nettement plus faibles : on trouve en Corée – et pas nécessairement ailleurs – des capacités techniques et industrielles qu'on peut, le cas échéant, transporter en Chine.

Cette opération confirme l'intérêt pour les entreprises françaises d'explorer méthodiquement les possibilités que leur offrent le marché et l'industrie automobile coréens. La mission "Partenariat Industriel et Technologique" organisée en Corée fin juin avec le soutien de la DIGITIP, par Ubifrance et cette Mission, leur en donnera l’occasion.

- Contact Ubifrance pour la mission de juin 2003 : Michel Germain mgermain@ubifrance.com


- Nouvelles publications

Disponibles sur le site de la ME http://www.dree.org/coree . Prochainement disponible auprès de aline.delheme@cfce.fr

  • _ Les entreprises françaises en Corée du Sud.
  • _ Transport maritime et infrastructures portuaires en Corée du Sud
  • _ Situation économique et financière de la Corée du Sud
  • _ Guide répertoire des équipementiers automobiles en Corée du Sud.

 

- Evénements

¤ Le 25 mars au CFCE, journée "Corée", organisée avec la ME de Séoul et la CCI franco-coréenne. Pour tout renseignement, s'adresser à : aline.delussy@cfce.fr

¤ Les 16 et 17 avril prochains, se tiendra, à l'hôtel JW Marriott de Séoul, un colloque franco-coréen sur le thème du transport urbain, organisé par UbiFrance et la ME de Séoul, avec l'étroite collaboration du Ministère de l'Equipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer. Il sera inauguré par le Secrétaire d'Etat aux Transports, M. Dominique Bussereau.

Les principaux sujets abordés seront les suivants :

  • - Présentation des politiques de transport urbains en Corée et en France.
  • - Projets de LRT en concession, partenariat public-privé, financements.
  • - Exploitation du réseau urbain.
  • - Technologies ferroviaires.

Contacts : sophie.guiot@ubifrance.com (Ubifrance) et xavier.fravaldecoatparquet@dree.org (ME de Séoul)

Informations et renseignements : www.hanbul-transport.org dès le lundi 3 mars


Statistiques

PIB 2001

422,2 milliards USD

PIB/habitant 2001

8.918 USD

Chômage

3% (décembre 2002)

Inflation

3,8% (janvier 2003)

Won / Dollar

Won / Euro

1.187,4 (25/2/2003)

1.282,15 (25/2/2003)

Sources NSO et BOK

Clause de non-responsabilité

La Mission Économique s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication qui ne vise pas à délivrer des conseils personnalisés qui supposent l’étude et l’analyse de cas particuliers.


Éditeur :
      Mission Économique de Séoul
Adresse :Kangnam P.O Box 2165 – Séoul, 135-621
              http://www.dree.org/coree 
Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org 
Revue par yves.dericaud@dree.org et marie.bonnet@dree.org  
Date de parution : 26 février 2003
    
   Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org 

SOMMAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Table DREE Séoul