"Objectif Corée" 9 avril 2003 © MINEFI - DREE

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Actualités :

 - NUAGES 
    yves.dericaud@dree.org  
Ralentissement de la croissance...

Comme bien d'autres, l'économie coréenne s'apprête à rentrer dans une zone de perturbations. La Banque Centrale vient d'abaisser sa prévision de croissance pour 2003, de 5,5% à 4%. L'indice des prix à la consommation connaît, quant à lui, une accélération forte en mars (4,5% en glissement annuel, contre 3,9% le mois précédent), qui avait d'ailleurs commencé presque un an auparavant : en juillet 2002, l'augmentation des prix n'était que de 2,1%.

Le sentiment des consommateurs se rapproche des bas niveaux connus à l'automne 2001, tandis que les intentions d'achat restent tout juste positives. Le volume des ventes enregistrées dans la grande distribution est clairement en baisse pour le premier trimestre de 2003, les biens de consommation durable étant nettement plus touchés que les produits alimentaires. La contribution de l'investissement à la croissance est extrêmement faible et celle de la consommation des ménages en forte régression ; seul l'export – mais pour combien de temps ? –, tiré par la demande chinoise, est en accélération.

... dans un contexte financier assaini.

Cette dégradation de la conjoncture se déroule sur fond de difficultés financières. Il s'avère que le "trou" de SK Global est plus important que prévu, de 500 millions de dollars. Quant aux 8 principales sociétés de cartes de crédit à la consommation, en sérieuses difficultés du fait de l'accroissement des sinistres, l'Etat se propose de convaincre les banques locales de les renflouer.

Les banques renâclent à apporter les 4 milliards de dollars demandés.

Le spectre de la crise de 1997 rôde-t-il à nouveau autour de la Corée ? Non, car le niveau des réserves en devises (124 milliards de dollars) représente deux fois le montant des dettes exigibles à court terme. Institutions financières, banques et chaebols ont assaini leur bilan. Et l'excédent budgétaire approche 5% du PIB.

Plus probablement, le pays s'engage dans un net ralentissement d'activité, comparable à celui qu'il avait connu en 2001 (où la croissance réelle n'avait été "que" de 3,1%). Il faut dire que la croissance en 2002 avait été plus élevée que prévu : + 6,3% en moyenne pour l'année, et + 6,8% pour le seul dernier trimestre.

Vers une pause des réformes ?

Cette conjoncture peut conduire le Président ROH Moo-Hyun à modérer sa politique de réforme (aux yeux de certains : de confrontation) des chaebols.

Des annonces ont été faites en ce sens. Néanmoins la situation de SK, le troisième d'entre eux, interdit d'attendre. Le groupe, dans ses principales composantes, semble encore viable, même s'il est appelé à éclater, et même si on s'interroge de plus en plus sur l'avenir de SK Global.


Secteurs :

 - Le marché coréen de la basse tension : deux réussites françaises :
    amelie.joubert@dree.org  
  xavier.fravaldecoatparquet@dree.org  
Un marché caractérisé par un important savoir-faire coréen…

Sur le marché du matériel électrique basse tension, caractérisé par un important savoir-faire coréen ainsi qu’une certaine tendance à la préférence nationale, deux entreprises françaises sont en train de se faire un nom.

… sur lequel Legrand et Schneider Electric ont su s’implanter

Le rachat de la division appareillage d’Anam Industrial Co. par la société française Legrand en 1999 (devenue Anam Legrand) a permis au groupe de devenir leader sur le marché coréen de l’appareillage électrique ultra-terminal (interrupteurs, prises, etc.), dont il détient actuellement plus de 50 %, mais il est également présent sur le segment des portiers vidéo et des disjoncteurs.

L’entreprise compte 250 employés et son chiffre d’affaires était de 34 millions d’euros en 2002. Ses principaux concurrents locaux sont Shin Dong A et Cheil (interrupteurs), LG Industrial Systems et Hyundai (disjoncteurs), Commax et Kocom (portiers vidéo).

Le groupe Schneider Electric est présent en Corée depuis 1991 sur le marché de l'appareillage, du contrôle, de l'automatisation et de la distribution électrique. Tandis que son chiffre d’affaires s'est monté en 2002 à 31 Mds de wons (26 M€), la société continue d’étendre ses activités, comme en témoignent ses deux récentes acquisitions : le rachat en février 2002 de la société coréenne Samwha Engineering (qu’elle détient à 80%) et l'acquisition en janvier 2003 d'une filiale coréenne du groupe Digital, Pro-Face Korea. En 2003, le groupe table sur un CA de 50 Md de wons, ce qui en ferait le numéro deux en Corée dans son segment, derrière LG Industrial Systems.

Le marché coréen de la basse tension est estimé à 360 millions d’euros en 2002, dont les disjoncteurs (47 %), les portiers vidéo (24 %) et l’appareillage électrique (12 %) constituent la plus grande partie. Si les produits étrangers sont encore peu présents sur ces marchés, une évolution en cours pourrait leur en faciliter l’accès : la plus grande sensibilité des fabricants locaux à la nécessité de se conformer aux normes internationales permet d’observer un rapprochement des produits coréens vers les normes IEC (européennes). Ceci devrait favoriser à l’avenir la pénétration du marché coréen par les entreprises françaises et étrangères.

Pour en savoir plus : Fiche de synthèse « Les équipements électriques en Corée du Sud », bientôt disponible sur le site de la Mission Economique (www.dree.org/coree).

 

 - La franchise séduit les jeunes entrepreneurs :
    benjamin.coeffic@dree.org  
Les enseignes des réseaux de franchise se multiplient dans les villes coréennes.

Le Salon international de la franchise de Séoul, qui s'est tenu en février 2003 a rassemblé 112 exposants, tous coréens

1 320 franchiseurs en 2001

Il y a aujourd'hui plus de 120 000 franchisés pour 1 600 franchiseurs (source : Korea Franchise Association, 2002). La plupart des franchiseurs sont des entreprises de création récente avec une moyenne d'âge de 5,7 ans.

Pour 3 000 euros, on peut ouvrir un stand de vente de glaces...

Les franchises coréennes rassemblent généralement de petits commerces. Le nombre d'employés moyen d’un franchisé est de 3,7 pour un chiffre d'affaires annuel moyen de 145 000 euros. Le secteur de la franchise emploie 2,6% de la population active (environ 570 000 personnes) et pesait 45 000 milliards de wons en chiffre d'affaires en 2002 (environ 34,6 milliards d'euros), soit 7,7% du PIB coréen.

...et pour 38 500 euros, une boutique avec 2-3 employés

Cette croissance rapide s'explique ainsi : une enquête publiée dans le Chosun Ilbo montre que 40% des 20-30 ans sont désireux de créer leur propre affaire.

Dans ce contexte, la franchise est un mode de création d'entreprise bien adapté: pour un apport personnel relativement faible, le franchisé peut obtenir un magasin pratiquement "clé en main" et bénéficie du soutien d'un réseau. Cette forme de création d'entreprise est en passe de devenir un phénomène de société : de plus en plus d'instituts et d'associations proposent des cours spécialisés.

La part des franchiseurs étrangers est encore faible, et leurs activités sont concentrées dans la restauration. La France n'est représentée que par Hippopotamus (un magasin et une ouverture prévue) et Lina's (deux magasins).

Les perspectives sont encourageantes dans un marché qui est loin d'être saturé, même si la situation varie suivant le secteur d'activité.

 

 - Mesures de soutien à l'innovation en Corée du Sud :
   Ji-yun.jun@dree.org  
    hubert.frederic@dree.org  
Le Crédit Impôt Recherche français a son équivalent en Corée du Sud

Conscient des bénéfices que l’économie peut tirer d’investissements toujours plus substantiels en recherche-développement (R&D), le gouvernement sudcoréen a mis en place plusieurs mesures d’incitation et de soutien . L’une d'entre elles est très semblable au crédit d'impôt recherche en France : les entreprises peuvent déduire de la base imposable de l'impôt sur les sociétés 50% de la différence entre les dépenses consacrées à la R&D et la moyenne des dépenses de même nature des quatre années précédentes. Ce système d'aides ne s'applique évidemment qu'en cas de variation positive des dépenses de recherche. Par ailleurs, les entreprises peuvent déduire de la base imposable de l'impôt sur les sociétés 3% à 5% de leur revenu pour la création d'un fonds de réserve destiné à assurer d'éventuelles dépenses de R&D. En cas de nonutilisation de cette réserve, les entreprises bénéficiaires doivent rendre à l'Etat les sommes perçues.

La Corée accorde de forts allégements fiscaux à ses start-up

Afin d’inciter les PME, trop souvent réticentes, à investir dans la R&D, des mesures spécifiques leur sont destinées : elles peuvent ainsi bénéficier d’une réduction d'impôt égale à 15% des dépenses de R&D qu’elles réaliseraient mais aussi d'une réduction d'impôt égale à 7% des dépenses d'acquisition de technologies nouvelles.

La Corée du Sud comptait 9 106 entreprises « innovantes » fin novembre 2002. Mais le gouvernement coréen souhaite accélérer la création de telles entreprises et a mis en place un certain nombre d'incitations fiscales. Ainsi, une PME ayant obtenu le statut de start-up durant ses deux premières années d'activité peut bénéficier des avantages fiscaux suivants, quel que soit son lieu d'implantation géographique : 50% de réduction de l'impôt sur les sociétés durant ses six premières années fiscales, exonération de l'impôt à l'acquisition ou du droit de l'enregistrement des actifs acquis durant ses deux premières années d'activité, 50% de réduction de l'impôt sur la propriété et de la contribution foncière durant ses cinq premières années d'activité, exemption de paiement de la taxe spéciale sur les zones rurales.

Par l'intermédiaire de la SMBA, l'Etat peut financer jusqu'à 70% des projets d'innovation des PME

Le principal animateur des politiques publiques de soutien aux PME est la SMBA (Small & Medium Business Administration), organisme créé en 1996 et placé sous la tutelle du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l'Energie (MOCIE). Son intervention prend principalement la forme de programmes de financement et de programmes de formation dans le domaine du marketing, des nouvelles technologies et du développement international. Dans le cadre de la politique d'aide publique à l'innovation aux PME, l'Etat finance à 70% les projets d'innovation technologique des PME, avec un plafond de 100 millions de wons (80 000 €) par an et par entreprise. En cas de réussite de ces projets, les entreprises bénéficiaires doivent rendre à l'Etat 30% des sommes perçues.

Le montant du budget affecté dans ce domaine pour l'année 2003 est d'environ 110 milliards de wons (88 millions d'euros).

Les collectivités territoriales participent à un fonds facilitant l'accès aux prêts bancaires des PME

Les collectivités territoriales soutiennent, elles aussi, les PME sous la forme d'un fonds financier qui les autorisent à utiliser les moyens humains et matériels des universités et des instituts de recherche avoisinants et de faciliter leur accès aux financements bancaires. La contribution théorique des collectivités territoriales à ce fonds est fixée à 40%, contre 60% pour l'Etat.

Mais ces chiffres ne sont souvent pas respectés. La part des collectivités locales (16 provinces et grandes villes autonomes) varie fortement en fonction du degré de l'autonomie financière. Pour 2003, le montant total devrait s'élever à 350 milliards de wons (280 millions d'euros).


Publications et événements :

Disponibles sur le site de la ME http://www.dree.org/coree

  • _ Présentation de la Corée du Sud
  • _ L'emballage en Corée du Sud
  • _ L'Internet haut débit en Corée du Sud

Disponible auprès de aline.delheme@cfce.fr

  • _ Les équipementiers automobiles en Corée du Sud.
  • _ Guide-répertoire : Les importateurs de viande de porc en Corée du Sud

Les 16 et 17 avril prochains, se tiendra, à l'hôtel JW Marriott de Séoul, un colloque franco-coréen sur le thème du transport urbain, organisé par UbiFrance et la ME de Séoul, avec l'étroite collaboration du Ministère de l'Equipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer. Il sera inauguré par le Secrétaire d'Etat aux Transports, M. Dominique Bussereau.

Les principaux sujets abordés seront les suivants :

  • - Présentation des politiques de transport urbains en Corée et en France.
  • - Projets de LRT en concession, partenariat public-privé, financements.
  • - Exploitation du réseau urbain.
  • - Technologies ferroviaires.

Contacts : sguiot@ubifrance.com (Ubifrance) et xavier.fravaldecoatparquet@dree.org (ME de Séoul)

Informations et inscriptions : www.hanbul-transport.org


Statistiques

PIB 2001

422,2 milliards USD

PIB/habitant 2001

8.918 USD

Chômage

3,7% (février 2003)

Inflation

4,5% (mars 2003)

Won / Dollar

Won / Euro

1.249,5 (8/3/2003)

1.336,6 (8/3/2003)

Sources NSO et BOK

Clause de non-responsabilité

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Éditeur :
      Mission Économique de Séoul
Adresse :Kangnam P.O Box 2165 – Séoul, 135-621
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Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org 
Revue par yves.dericaud@dree.org et marie.bonnet@dree.org  
Date de parution : 9 avril 2003
    
   Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org 

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