"Objectif Corée" 18 juin 2003 © MINEFI - DREE

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Actualités :

 - EXCEPTIONS
    yves.dericaud@dree.org  
 L'agriculture : priorité coréenne dans les négociations à l'OMC

Culture et agriculture sont deux sujets qui mobilisent les esprits, en Corée comme en France, à trois mois de la conférence ministérielle de l'OMC à Cancun.

L'agriculture ? En Corée, c'est le riz avant tout, dont le gouvernement – et une bonne part du corps social – souhaite qu'on préserve la production, pour des raisons à la fois historiques, politiques, voire symboliques. Conséquence : le prix du riz en Corée est égal à deux ou trois fois le prix mondial. Les importations sont prohibées.

Mais au-delà du riz, "qui représente 90% des aides à la production" selon le ministère de l'Agriculture, c'est l'ensemble des productions agricoles coréennes, en particulier de fruits, que l'on souhaite protéger. D'où les réticences montantes ici à l'égard de l'accord de libre-échange avec le Chili, le seul que la Corée ait jamais signé, mais qu'elle n'a toujours pas ratifié.

La diversité culturelle : un débat non tranché

La culture ? Actuellement, c'est surtout de cinéma qu'il s'agit : la loi réserve, dans les salles coréennes, 146 jours de projection à la production coréenne. A l'instigation de Hollywood, le gouvernement américain fait de la suppression de cette disposition une condition de la conclusion de l'accord bilatéral sur la protection des investissements, en discussion depuis de nombreuses années (l'accord franco-coréen sur le sujet remonte à... 1976).

Le débat fait rage sur le sujet entre les milieux économiques – le Ministre des Finances a pris parti publiquement pour la suppression des quotas – et les milieux culturels, conduits par le Ministre de la Culture, lui-même metteur en scène de cinéma. Et la pression des milieux d'affaires est d'autant plus forte que la conclusion de l'accord sur l'investissement ouvrirait la voie à la négociation de l'accord de libre échange coréano-américain, que le patronat coréen (plus que son homologue américain, semble-t-il) appelle de ses vœux.

Convergences francocoréennes

On pourrait gloser à l'envi sur le traitement différencié que les élites politiques et économiques de ce pays accordent aux deux sujets : d'un côté, la pleine reconnaissance du concept de "multifonctionnalité" dans l'agriculture – qui constitue la priorité, défensive, du gouvernement coréen dans les prochaines négociations commerciales multilatérales -, de l'autre, une hésitation dans la défense de la diversité culturelle...

Mais, plus concrètement, les échos multiples que ces débats éveillent chez nous doivent nous conduire à intensifier la concertation avec les Coréens, avant et après Cancun. Et sur un plan proprement économique et commercial, il faut savoir que la PAC (politique agricole coréenne) ne ferme pas la porte à toute importation, loin de là : à nos exportateurs (de fruits et légumes notamment) d'en profiter. Cette Mission les y aidera...


Secteurs :

 - Bilan du transport aérien en 2002
  amelie joubert@dree.org        xavier.fravaldecoatparquet@dree.org  
Un trafic aérien international en croissance continue depuis 1999

- Le trafic aérien international en 2002

En 2002, les aéroports coréens ont accueilli 23 millions de passagers internationaux, soit 11,5% de plus qu’en 2001, poursuivant un mouvement de croissance repris en 1999. Les deux pavillons nationaux, Korean Air et Asiana Airlines, représentent plus de 65% du marché (42% et 23,4% respectivement). Les principales compagnies européennes sont Lufthansa, KLM et Air France.

En 2002, le trafic "passagers" international le plus important était sur les liaisons de la Corée avec le Japon (31%), l'Asie du sud-est (27,8%), la Chine (16,3%), les Amériques (12,5%) et l'Europe (7%). On peut noter une augmentation du nombre des passagers sur les liaisons avec la Chine, de +30% entre 2001 et 2002, au détriment des passagers vers les Amériques (- 2,5%), ce qui a permis de compenser les effets de l’après 11 septembre 2001.

Concernant le fret international, la crise de 1998 est venue freiner une décennie de croissance régulière du trafic. Aujourd’hui, le trafic cargo international (cargo en transit, import et export cumulés) dépasse largement le niveau d’avant crise pour atteindre 2,08 millions de tonnes en 2002 (soit + 11,2% /2001). Les principales liaisons du fret en 2002 étaient avec les Amériques (28,6%), l'Asie du sud-est (28,3%), le Japon (18,2%), l'Europe (14%) et la Chine (8%).

- Korean Air vs. Asiana Airlines

Etablie en 1962, Korean Air (KAL) est la plus importante entreprise du groupe Hanjin (8ème chaebol coréen) et la première compagnie aérienne de Corée avec une flotte de 125 appareils, soit la deuxième d'Asie derrière celle du Japon. En 2002, 41,4% des passagers arrivant et quittant la Corée voyageaient avec Korean Air. Sur le trafic cargo international, Korean Air et Asiana Airlines se partagent 70% du marché (respectivement 47,3% et 21,6% en 2002), soit 1,4 million de tonnes, et KAL vient de se voir classée au 2ème rang mondial pour le fret aérien.

Une concurrence entre Korean Air et Asiana Airlines accrue

Née en 1988, Asiana Airlines se présente comme la rivale de Korean Air. Détenue à 46% par le groupe Kumho, son trafic "passagers" international a connu une croissance de + 22,4% en 2002 (contre + 12% pour KAL). Asiana Airlines a par ailleurs marqué sa volonté d’être reconnue comme une grande compagnie internationale avec son entrée dans Star Alliance (le plus important regroupement de compagnies aériennes, comptant 15 membres dont United Airlines et Lufthansa), officielle depuis février 2003.

- Perspectives 2003 : un premier trimestre difficile

En 2003 l’apparition du SRAS a engendré une importante baisse de la demande au premier trimestre – qui, combinée avec les effets de la guerre récente en Irak, risque d’affecter les résultats de Korean Air et d’Asiana Airlines. En effet, en avril 2003, la chute du trafic "passagers" international de et vers la Corée atteignait presque 40% (par rapport à avril 2002), et les vols à destination des pays asiatiques en particulier, ont connu des baisses de fréquentation importantes : - 54% pour l’Asie du Sud-Est, - 48% pour la Chine, et - 26,7% pour le Japon. Malgré la reprise récente des vols, suspendus en avril-mai 2003, Korean Air et Asiana Airlines ont été contraintes d’effectuer des restructurations internes pour répondre aux difficultés du premier trimestre (pertes nettes de 140 millions et de 46 millions d’euros respectivement) : réévaluation des investissements, réduction d’effectifs (retraites anticipées et congés sans solde), rationalisation des flottes (vente de deux Boeing 747-200F et de cinq F100 par Korean Air notamment).

Pour en savoir plus : Fiche de Synthèse « Le transport aérien et les infrastructures aéroportuaires en Corée du Sud », actualisée en Mai 2003, disponible sur le site http://www.dree.org/coree/

 

 - Kiwi : un marché à prendre ! 
  eric.loubet@dree.org   

En Corée, le kiwi n’a fait son apparition qu’en 1996 et fait aujourd’hui partie de la vie quotidienne des Coréens. Il est consommé tel quel ou sous forme de jus de fruits, et il est très souvent présent dans les plateaux de fruits qui accompagnent les boissons alcoolisées dans les bars et les cafés ou en canettes.

- Marché d’importation

Trois pays se partagent le marché sud-coréen : la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis et le Chili. Ces trois pays y ont exporté plus de 10 000 tonnes de fruits en 2002 pour un montant de 13,8 millions d’euros, marquant un ralentissement de la croissance ( 5% par rapport à 2001, après deux années de forte croissance à 18 et 16%). Chaque pays fournisseur déploie d’importants efforts pour renforcer sa présence :

• La Nouvelle-Zélande a organisé dans plusieurs grands magasins de Séoul, début juin, des promotions sur le kiwi et a reçu une délégation coréenne en mai 2003 pour étudier la possibilité de planter des arbres à kiwi sur l’île de Cheju, dans le sud. Ces derniers viendraient se substituer à la production de mandarines.

• Les Etats-Unis ont plus que doublé leurs exportations de kiwis au cours des 4 premiers mois de l’année 2003 et entendent pénétrer plus en profondeur le marché

• Le Chili, qui a signé un accord de libre-échange avec la Corée, pourra, si le document est ratifié en 2003 comme cela est prévu, bénéficier de préférences tarifaires.

- Négociations d’ouverture du marché auprès des autorités sud-coréennes

La Mission Economique de Séoul négocie actuellement avec le National Plant Quarantine Service les conditions d’importation du kiwi français. Un premier dossier sur l’offre française a été remis aux autorités coréennes pour étude, le 27 mai 2003.

L’objectif est de pouvoir permettre aux producteurs français de démarcher les importateurs coréens d’ici la fin de l’année 2003.

 

 - Le marché de l'immobilier en pleine tourmente
  izabel.deuff@dree.org   
En réaction aux signes de surchauffe…

Après une période de six mois marquée par une relative stabilité, le marché de l'immobilier affiche de nouveau, depuis avril 2003, des signes de surchauffe.

Afin d'éviter une hausse trop importante et trop rapide des prix, le ministre des Finances et de l'Economie a annoncé, le 23 mai, des mesures de stabilisation des prix de l'immobilier. Elles devraient entrer en vigueur en juillet 2003.

Les mesures envisagées prévoient l'extension des "zones de spéculation immobilière" (speculation-ridden area) à toute l'agglomération de Séoul et à quelques régions de la Province de Chuncheong ; ce qui porte à 28 le nombre de ces zones de spéculation immobilière. Une région est désignée "zone de spéculation immobilière" lorsque l'augmentation des prix de l'immobilier y est 30% supérieure au taux de croissance national pendant deux mois consécutifs.

Les personnes imposées sur les gains du capital doivent déclarées les revenus tirés des transactions immobilières effectuées sur ces zones en prenant en compte non plus les prix publiés par la KAPA (Korea Association of Property Appraiser) mais les prix du marché qui sont 25% plus élevés.

Le gouvernement a également décidé que la cession des droits de vente d'un appartement construit dans le cadre d'un projet de reconstruction ne serait autorisée qu'une fois la construction réalisée à 80%. Le système actuel permet cette vente immédiatement après l'émission du permis de construire.

… le gouvernement prend trois types de mesures : extension des zones de spéculation immobilière, réglementation sur la revente des droits de vente, augmentation de l'imposition pour les propriétaires de biens immobiliers

La revente des droits de vente qui concernent les appartements de complexes résidentiels et commerciaux rassemblant plus de 300 habitations devrait être interdite sur ces zones de spéculation.

Enfin, il est prévu que les propriétaires de nombreux biens immobiliers se verraient imposer de façon plus lourde sur la propriété. Cette décision devrait concerner 50 000 à 100 000 contribuables sur tout le territoire coréen.

Des mesures déjà critiquées

Les conséquences de ces mesures pourraient néanmoins avoir des effets pervers. Déjà, les capitaux d'investissements se ruent vers le marché des enchères où les appartements sont vendus bien au-delà de leur valeur réelle et les restrictions imposées à la revente des droits de vente risquent de limiter les projets de reconstruction.

 


Publications :

Disponibles sur le site de la ME http://www.dree.org/coree

Etudes disponibles auprès de aline.delheme@cfce.fr et viviane.silberstein@cfce.fr

  • Le marché de la machine-outil en Corée du Sud
  • Les équipements électriques (haute, moyenne et basse tension) en Corée du Sud
  • Les équipementiers automobiles en Corée du Sud.
  • Guide-répertoire : Les importateurs de viande de porc en Corée du Sud
  • Le secteur ferroviaire urbain en Corée du Sud

 


Statistiques

PIB 2002

422,2 milliards USD

PIB/habitant 2002

10.013 USD

Chômage

3,2% (mai 2003)

Inflation

3,2% (mai 2003)

Won / Dollar

Won / Euro

1.199,2 (16/06/2003)

1.424,65 (16/06/2003)

Sources NSO et BOK

Clause de non-responsabilité

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Éditeur :
      Mission Économique de Séoul
Adresse :Kangnam P.O Box 2165 – Séoul, 135-621
              http://www.dree.org/coree 
Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org 
Revue par yves.dericaud@dree.org et marie.bonnet@dree.org  
Date de parution : 18 juin 2003
Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org 

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