"Objectif Corée" 13 août 2003 © MINEFI - DREE

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Actualités :

 - À LA RECHERCHE DU DIALOGUE SOCIAL
    marie.bonnet@dree.org  
Concessions en série chez Hyundai Motor

Pas de trêve estivale pour l’actualité sociale. Bien au contraire, depuis la mijuillet, elle fait la une des journaux et le bonheur des instituts de sondage qui interrogent, tour à tour, employeurs, salariés, investisseurs étrangers… sur le rôle des syndicats, sur le «bon» niveau de flexibilité de législation, sur la pertinence de l’intervention des pouvoirs publics ou encore sur les conséquences attendues du passage à la semaine de travail de cinq jours.

En quête d’un modèle de management à la coréenne

Traditionnellement, le début d’été coïncide avec celui des négociations salariales. Les accords signés dans les grandes entreprises sont scrutés avec inquiétude, tant on leur prête la vertu de faire tâche d’huile. Avec cette année, deux accords qui se situent dans les extrêmes, sur le fond et sur la forme, difficile de tirer une conclusion : chez KT, on se targue de n’avoir concédé que 2% d’augmentation salariale sans déplorer aucun jour de grève – une première historique pour l’opérateur des télécommunications ; en revanche, Hyundai Motor a dû accorder une hausse des salaires de 8,6%, assortie de concessions de taille comme, par exemple, la semaine de cinq jours dès le 1er septembre, une protection accrue du travail précaire et la participation des syndicats à toute décision engageant la stratégie de l’entreprise. Certes, Hyundai Motor était sous pression : une succession de grèves avait profondément perturbé la production dans les usines et, exaspéré par l’impasse, le gouvernement menaçait d’intervenir dans les négociations.

Inquiétude et crispation à la FKI

La puissante Federation of Korean Industry (FKI) a réagi avec virulence à la «capitulation» de Hyundai Motor. Ses membres voient s’ouvrir, devant eux, le puits sans fond d’une revendication généralisée des salariés et de leurs représentants d’être associés aux orientations stratégiques des entreprises. La FKI attend désormais de savoir vers quel modèle de management le gouvernement va chercher à l’entraîner, le Président Roh devant d’ici la fin du mois esquisser les grandes lignes d’un «modèle coréen».

L’ambition de transformer la Corée du Sud en plate-forme de l’Asie du Nord- Est est assortie de nombre déclarations d’intention visant à assurer une plus grande flexibilité sociale. Au-delà des discours gouvernementaux, l’issue des débats de ce mois à l’Assemblée Nationale autour du projet de loi sur la semaine de cinq jours, fixera sans doute le diapason d’un dialogue social qui, en Corée, n’a pas encore atteint la maturité.


Secteurs

- La réduction de l’impôt sur les sociétés : se fera, se fera pas?
    izabel.deuff@dree.org    

Le Ministre des Finances et de l'Economie, M. Kim Jin-Pyo, a annoncé, le 31 juillet dernier, qu'aucune réduction du taux de l'impôt sur le revenu des sociétés ne serait mise en place cette année.

En effet, dès sa nomination en février 2003, M. Kim proposait une réforme globale du système fiscal coréen s'articulant autour des mesures suivantes :

  • la réduction du taux de l'impôt sur les sociétés ;
  • la mise en place d'un système d'imposition simplifié pour les dons et héritages ;
  • l'introduction d'un système de crédit d'impôt sur les revenus perçus ;
  • l'augmentation de l'assiette de base dans le calcul de l'impôt sur la propriété.

En avril, M. Kim avait relancé la question et confirmé qu’il étudiait la possibilité d'une réforme de l'impôt sur les sociétés, et ce alors même que le Président Roh Moo-Hyun s'y est toujours montré réticent, estimant que seules les plus grandes entreprises en bénéficieraient.

Courant juillet, M. Kim nuançait sa position, indiquant que la diminution du taux d’imposition serait nécessaire seulement si la Chine et Singapour s'engageaient dans cette même voie. Quelques jours plus tard, la réforme disparaissait du calendrier 2003.

Actuellement, le taux d'imposition est de 27% pour les entreprises dont les revenus annuels dépassent 100 millions de wons et de 15% pour les entreprises affichant des revenus inférieurs à ce montant.

Certes, le taux d'imposition coréen n’est pas un des plus élevés des pays de l'OCDE, mais il est moins avantageux que celui pratiqué dans les pays concurrents de la région : à Hong Kong, Singapour et Taïwan, les taux de l'impôt sur le revenu des sociétés atteignent respectivement 16%, 24,5% et 25%, même si en Chine, il s'élève à 30%.

Dans son projet initial, le ministre des Finances et de l'Economie prévoyait une réduction de 1% du taux de l'impôt tous les ans pendant 5 ans. Les conséquences pour l'Etat étaient substantielles : il renonçait ainsi à une recette d'un montant de 750 milliards de wons ; un manque à gagner actuellement jugé trop important au moment où le gouvernement préfère assurer l'équilibre de son budget dont 20% provient des revenus de l'impôt sur les sociétés.

Le débat sur la réduction du taux de l'impôt sur les sociétés n'est pas enterré pour autant, le gouvernement admettant la nécessité d'une telle mesure à moyen ou long terme pour inciter les entreprises coréennes à investir et les entreprises étrangères à s'installer en Corée. Le gouvernement envisagerait donc un amendement de la loi sur l'impôt sur les sociétés cette année, dont l'entrée en vigueur serait effective d'ici 2006 au plus tard. La réduction du taux de l'impôt serait accompagnée d'un renforcement des contrôles des versements fiscaux par les petites entreprises et les travailleurs indépendants et d'une augmentation des aides à l'investissement. Au préalable, le gouvernement devra trouver des sources de revenus alternatives.

D'ici là, seules les entreprises étrangères qui choisiront de s'installer sans les zones économiques spéciales, bénéficieront d’un régime fiscal allégé.

- Marché canin : entre sophistication et excès
      ji-hyun.kim@dree.org  
Lancement du parfum pour chiens, Oh My Dog, en juin 2003

En l’espace d’une décennie, les rues des villes coréennes se sont remplies de véritables «peluches vivantes». Les chiens font désormais l’objet des attentions les plus sophistiquées et s’imposent au sein des familles comme des membres particulièrement choyés. Ils ont leur parfum, se font teindre les poils, boivent de l’eau spéciale, se nourrissent dans des boulangeries conçues pour eux, portent des imperméables de marque quand il pleut et se reposent dans des hôtels spécialisés lorsque leurs maîtres partent en vacances.

Centre commercial pour animaux de compagnie au centre-ville (1620m2) – en projet un autre de 12 étages en périphérie

On recense en Corée trois millions de chiens (pour 48 millions d’habitants) et plus d’une centaine de races. Les cynophiles ont dépensé plus de 751,5 millions € en 2001 et 901,8 millions € en 2002 dans les 5000 centres de toilettage, les 3 000 cliniques vétérinaires, chez les 150 distributeurs d’aliments pour animaux et dans une centaine de magasins canins virtuels. Le seul marché de l'alimentation animale frise la barre des 187,8 millions €. Ainsi, pour élever un chien, les Coréens dépensent en moyenne 300,5 € par an.

Conséquence de cet engouement subit, le marché canin de l’importation –certes, parti de rien – s’est considérablement développé ces dernières années.

Selon le National Veterinary Research Quarantine Service, 6 182 chiens ont été importés en 2000, 20 964 en 2001 et 57 072 en 2002. La Chine est le premier fournisseur avec 44 566 chiens (6 126 206 €), suivie par les Etats-Unis (413 267 €) et l’Ouzbékistan (257 864 €). Ce développement exponentiel s’est accompagné de celui du marché des accessoires, les propriétaires de chiens étant à la recherche de produits haut de gamme. A ce rythme, certains opérateurs considèrent que l’ensemble du marché devrait tripler pour atteindre 3 milliards € en 2005.

Attestant de cette accélération, depuis le début de l’année 2003, la Mission Economique a été approchée à plusieurs reprises par des importateurs coréens –qui cherchent à diversifier leurs fournisseurs – pour obtenir les coordonnées d'entreprises françaises susceptibles de vendre des animaux de compagnie, des accessoires, des franchises d’enseignes spécialisées, etc.

- Transport aérien : Korean Air obtient une certification européenne de maintenance
      amelie.joubert@dree.org   

Une coopération plus importante sur la maintenance des avions est à attendre entre KAL et les compagnies européennes, et notamment Air France

La compagnie nationale Korean Air (KAL) vient d'obtenir de la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) française un certificat d'agrément JAR145 délivré sous couvert du Ministre français des Transports. Cet agrément couvre les opérations de maintenance en ligne des nombreux types d’appareils ainsi que l’entretien d’équipements et de moteurs. Il permet à KAL de proposer son savoir faire aux compagnies aériennes membres des Joint Aviation Authorities (JAA), qui comptent aujourd’hui 26 pays dont les 15 de l’Union Européenne.

Le processus de certification avait été engagé en octobre 2002. Le Groupement pour la Sécurité de l'Aviation Civile (GSAC), GIE regroupant la DGAC, Bureau Veritas et Sofreavia,, a été chargé de mener à bien l'instruction et la supervision de cet agrément. La compagnie est ainsi accréditée pour la maintenance des avions européens à l’aéroport international d’Incheon ; elle détient déjà la certification pour les opérations de maintenance en ligne des compagnies aériennes américaines, et fait de la maintenance pour 25 compagnies aériennes ayant des liaisons avec la Corée.

De cette certification, Korean Air prévoit de tirer un chiffre d’affaires de maintenance d’avions étrangers devant atteindre 22,5 MUSD en 2003 (contre 7,6 MUSD en 2002). Profitant de l’occasion, les dirigeants de Korean Air ont annoncé l’accélération de négociations avec la compagnie allemande Lufthansa pour un contrat de maintenance portant sur cinq de leurs avions. Korean Air annonce également son intention de coopérer avec Singapore Airlines et Air France.


Publications :

Disponibles sur le site de la ME http://www.dree.org/coree

Etudes disponibles auprès de aline.delheme@cfce.fr et viviane.silberstein@cfce.fr

  • Le marché de la machine-outil en Corée du Sud
  • Les équipements électriques (haute, moyenne et basse tension) en Corée du Sud
  • Les équipementiers automobiles en Corée du Sud.
  • Guide-répertoire : Les importateurs de viande de porc en Corée du Sud
  • Le secteur ferroviaire urbain en Corée du Sud

 


Statistiques

PIB 2002

422,2 milliards USD

PIB/habitant 2002

10.013 USD

Chômage

3,2% (mai 2003)

Inflation

3,2% (mai 2003)

Won / Dollar

Won / Euro

1.199,2 (16/06/2003)

1.424,65 (16/06/2003)

Sources NSO et BOK

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Éditeur :
      Mission Économique de Séoul
Adresse :Kangnam P.O Box 2165 – Séoul, 135-621
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Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org 
Revue par yves.dericaud@dree.org et marie.bonnet@dree.org  
Date de parution : 13 aôut 2003
Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org 

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