"Objectif Corée" 9 septembre 2003 © MINEFI - DREE

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Actualités :

 - Récession? vous avez dit récession?
    yves.dericaud@dree.org  
L’économie coréenne est formellement en récession…

La presse internationale – reprenant d'ailleurs les informations émanant du gouvernement coréen – a annoncé que l'économie coréenne était entrée en récession, puisqu'aussi bien elle avait connu deux trimestres (ceux de la première moitié 2003) de baisse consécutive du PIB. Décroissance du PIB d'un trimestre à l'autre, sur deux trimestres : c'est d'ailleurs la définition "classique" de la récession telle qu'on entend aux Etats-Unis.

Assiste-t-on à une contraction de l'activité économique? Loin de là, ou en tout cas pas encore. L'économie continue de croître, l'activité pour le premier semestre de 2003 se situant à un nouveau sensiblement supérieur à celui de la même période de l'année précédente (+3%). Elle est essentiellement tirée par des exportations restées dynamiques, alors que le marché domestique continue d'absorber le contrecoup résultant de l'assainissement de la "bulle" des cartes de crédit.

En réalité, ce que reflète cette "récession" constatée, c'est un ralentissement marqué de la croissance, qui reste néanmoins soutenue. Et c'est le privilège statistique (douteux) des économies en forte croissance comme la Corée d'être plus enclines que les autres à la "récession" puisque les ralentissements y sont plus sensibles : l'Europe occidentale qui connaît pourtant une croissance beaucoup plus lente que la Corée n'est formellement pas en "récession"...

… mais ne connaît pas véritablement de contraction de son activité

La question est de savoir si cette "récession" va se poursuivre et se transformer en contraction véritable de l'activité. Le pronostic est généralement moins pessimiste qu'il y a quelques mois : un assainissement du secteur des cartes de crédit qui devrait être pratiquement réalisé d'ici à la fin de l'année, une demande extérieure qui reste soutenue (Chine) ou qui redémarre (Etats-Unis, Japon), une tendance au réchauffement des relations avec la Corée du Nord, tels sont les éléments qui viennent à l'appui de cet optimisme (très) mesuré.

Du coup le sentiment des industriels sur l'activité à court terme (tel que le mesure chaque trimestre la Korea Development Bank) a tendance à s'améliorer.

Et, de toute façon, au-delà des fluctuations de court terme, l'industrie coréenne poursuit son développement technologique à marches forcées : Samsung Electronics, la première entreprise privée du pays et la plus profitable, annonce un volume d'investissement de 6 milliards d'euros dans le seul domaine des cristaux liquides... C'est bien cette industrie-là, conquérante est ouverte, que nous invitons les entreprises françaises à rencontrer en avril prochain, lors de "France Corée à Grande Vitesse", à l'occasion de l'inauguration du TGV.


Secteurs :

 - Korean Air, nouvel actionnaire de KAI
    amelie.joubert@dree.org  
Korean Air fait un pas décisif dans la prise de contrôle de Korea Aerospace Industries (KAI)

La compagnie aérienne nationale Korean Air (KAL) a signé le 27 août 2003 un MOU avec Daewoo Heavy Industries pour le rachat de leur part dans Korea Aerospace Industries (KAI), soit 28,1% du capital (26 millions d’actions).

Korean Air investirait au total environ 232 milliards de wons (183 millions d’euros) pour ce rachat. KAL aurait également prévu d’augmenter ses parts audelà de 50%, via une recapitalisation après concertation avec Hyundai et Samsung, les deux autres grands actionnaires, lui donnant le contrôle de KAI.

Son intention à long terme serait de fusionner avec KAI. Korea Aerospace Industries est la société nationale de construction aéronautique et spatiale, née en 1999 de la fusion des activités aérospatiales de Samsung (Samsung Aerospace), Hyundai (Hyundai Space and Aircraft) et Daewoo Heavy Industries, dont chacun détenait un tiers du capital. Suite à l’échec de l’ouverture du capital de KAI aux investisseurs étrangers en 2001, la nouvelle répartition des actions était de 28% pour chaque groupe, le reste étant réparti entre 14 banques (essentiellement Korea Exchange Bank, Korea First Bank et Korea Development Bank).

La prise de parts dans KAI par Korean Air marque un tournant décisif pour le secteur aérospatial coréen et vient confirmer l’échec de son ouverture aux investisseurs étrangers, tenté en 2000. A cette époque, 35 % du capital étaient offerts, pour lesquels deux regroupements s’étaient présentés : le consortium Boeing en lien avec BAe Systems et un consortium concurrent regroupant Lockheed Martin, Aerospatiale, Dassault et Carlyle. C’est Boeing qui était l’interlocuteur privilégié, mais les négociations avec KAI ont échoué dès janvier 2001.

KAI est le principal – voire le seul – producteur coréen d'avions militaires et commerciaux, d'électronique de défense et de composants aérospatiaux. Depuis sa fondation, KAI a été désigné par le ministère du commerce, de l'industrie et de l'énergie (MOCIE) comme partenaire privilégié du gouvernement coréen pour ses projets aéronautiques et spatiaux (notamment militaires).

Pour un suivi complet du secteur aéronautique et spatial, il existe une veille extranet GIFAS-CFCE-ME (articles de presse, dossiers-pays, etc.). Pour plus d’informations, contacter xavier.fravaldecoatparquet@dree.org à la Mission Économique.

 

 - Naissance de la bancassurance en Corée du Sud
    hubert.frederic@dree.org  
Une libéralisation progressive de la bancassurance jusqu'en 2007

L’activité de bancassurance va progressivement voir le jour en Corée du Sud : depuis août 2003 pour l'assurance vie, en 2005 pour l'assurance dommages et en avril 2007 pour une libéralisation totale. Désormais, les banques comme les agents et maisons de courtage pourront vendre des produits d'assurance via leur réseau de distribution. Les autorités espèrent que la bancassurance bénéficiera avant tout aux consommateurs (baisse des prix, accès à une meilleure expertise) tout en favorisant la compétitivité au sein du système financier.

Certaines banques coréennes envisageraient des partenariats avec des compagnies d’assurance étrangères en complément de leur association avec des compagnies coréennes : Kookmin Bank pourrait ainsi s’associer avec Samsung Life et Kyobo Life et établir un partenariat avec ING (qui détient 3,9 % de son capital).

Les contrats d'exclusivité entre banques et assureurs seront interdits

Le plan gouvernemental de libéralisation de la bancassurance a cependant déçu certains acteurs du secteur car, avec le souci de laisser aux petites et moyennes compagnies d'assurance la possibilité de signer des partenariats avec des banques ou des maisons de courtage, la loi interdit encore la bancassurance à titre exclusif entre deux partenaires (pas plus de 50 %). Plusieurs partenariats exclusif qui avaient été pré-conclus entre banques et assureurs se sont vus ainsi contrariés.

La Corée du Sud, un marché porteur, notamment pour l'assurance vie

Le marché sud-coréen s’avère très porteur dans le secteur de l'assurance, compte tenu de la population du pays (48 millions d’habitants), de l’accroissement rapide de la richesse par habitant, de l’éclatement des structures familiales traditionnelles (les parents âgés ne vivent plus systématiquement dans le même foyer que leurs enfants) et du caractère embryonnaire des systèmes de retraite et d’épargne-assurance vieillesse.

Avec 55 Mds USD de primes, les assureurs coréens captent 2,5% du marché mondial de l'assurance

Dans le classement mondial (par prime), la Corée du Sud arrive en 7ème position pour l'assurance vie et en 10ème position pour l'assurance non-vie. Les assureurs coréens enregistrent un montant de près de 55 Mds USD de primes, soit 2,5% du marché mondial. Les Etats-Unis occupent le haut du classement, suivis par le Japon, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Italie. En France, plus de 60% des produits d'assurance vendus le sont au travers du réseau bancaire. Le marché sud-coréen est actuellement partagé entre 13 compagnies d'assurance coréennes et 10 compagnies étrangères.

 

 - Le prêt-à-porter secoué par l'appétit d'E-Land 
    benjamin.coeffic@dree.org  

Les marques principales d'ELand : Brentano, Puma, WHOA.U, Hunt... Le groupe possède 30 marques en tout

E-Land : un CA de 841 M€ et un bénéfice de 99 M€ en 2002

Des acquisitions significatives

Le monde du prêt-à-porter coréen est actuellement secoué par l'appétit d'acquisition de l'un de ses principaux acteurs. Le groupe E-Land, qui détient un portefeuille de marques orientées Casual et jeunes, s'est en effet lancé dans une politique de croissance externe qui paraît sans limite.

Les signes annonciateurs sont apparus en mars 2003 avec l'acquisition de la marque de prêt-à-porter enfant "Elden", distribuée en grands magasins.

L'intérêt d'E-Land pour la mode enfant s'est confirmé en juin avec les achats successifs des marques "New Golden" et "Caps", puis avec le lancement d'une nouvelle marque le 28 août dernier : "PRICH".

E-Land, qui possède aussi les magasins "2001 Outlet" (dont le concept – 5 ou 6 étages au centre ville – est proche des grands magasins), a surtout annoncé le 20 août la prise de contrôle de Déco, second plus important groupe de prêt-àporter féminin du pays. Les marques de Déco ("Telegraph", "Ana Capri"...) viennent renforcer le catalogue féminin d'E-Land ("Roem", "2ME", "The Day") qui n'avait jamais réussi à percer sur ce segment. E-Land a aussi annoncé l’achat de la marque pour jeunes «JVIM» au groupe Sungdo cet été.

E-Land affiche clairement ses intentions : devenir un des acteurs principaux sur tous les segments du marché. Selon le président d'E-Land : "Nous n'arrivons plus à développer nos propres marques et créer une marque à partir de rien est beaucoup trop long, il vaut mieux acheter une entreprise au portefeuille intéressant". Avec ces acquisitions, E-Land est désormais le premier acteur local pour le prêt-à-porter féminin, la mode jeune et la mode enfant. Le groupe cherche d'ailleurs à développer des marques étrangères en Corée, il pourrait s'avérer être un excellent partenaire pour les entreprises françaises spécialisées dans le moyen de gamme.

Cette vague d'achats paradoxale intervient dans un contexte difficile pour le prêt-à-porter (baisse des ventes). L'avenir dira si le groupe arrivera à digérer rapidement ces acquisitions. En tout cas, la bourse semble soutenir cette politique : le titre E-Land a enregistré une hausse de 10% juste avant l'annonce de la prise de contrôle de Déco.

 


Publications :

Disponibles sur le site de la ME http://www.dree.org/coree Céréales et meunerie en Corée du Sud

Etudes disponibles auprès de la librairie du CFCE : commercial@cfce.fr

aline.delheme@cfce.fr et viviane.silberstein@cfce.fr

  • L'industrie du verre en Corée du Sud
  • Le marché du jouet en Corée du Sud
  • Le guide des grands groupes en Corée du Sud
  • Système et services de santé en Corée du Sud
  • Le marché de la machine-outil en Corée du Sud
  • Les équipements électriques (haute, moyenne et basse tension) en Corée du Sud
  • Les équipementiers automobiles en Corée du Sud.
  • Guide-répertoire : Les importateurs de viande de porc en Corée du Sud
  • Le secteur ferroviaire urbain en Corée du Sud

 


Statistiques

PIB 2002

422,2 milliards USD

PIB/habitant 2002

10.013 USD

Chômage

3,4% (juillet 2003)

Inflation

3% (aôut 2003)

Won / Dollar

Won / Euro

1.197,1 (04/09/2003)

1.295,1 (04/09/2003)

Sources NSO et BOK

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Éditeur :
      Mission Économique de Séoul
Adresse :Kangnam P.O Box 2165 – Séoul, 135-621
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Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org 
Revue par yves.dericaud@dree.org et marie.bonnet@dree.org  
Date de parution : 9 septembre 2003
Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org 

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