"Objectif Corée" 10 octobre 2003 © MINEFI - DREE
Version intégrale téléchargeable sur le site : http://www.dree.org/coree au format .pdfActualités :
- Rendez-vous yves.dericaud@dree.org
La Direction des Relations Economiques Extérieures et le Ministère coréen des Affaires Etrangères et du Commerce (MOFAT) font le point chaque année des relations économiques bilatérales, des questions commerciales multilatérales, des sujets d'intérêt commun, voire même (et surtout) des "irritants" et autres entraves au développement des entreprises françaises en Corée. La 16ème édition de ce rendez-vous, tenue à Paris le 23 septembre dernier et coprésidée par MM. MORAILLON, Directeur de la DREE et KIM Hyun-Chong, Vice- Ministre au MOFAT a d'abord permis de prendre la mesure du ralentissement économique qui frappe les deux pays. Juriste de profession, notamment à l'OMC, M. Kim s'est fait l'avocat éloquent de la politique de réformes du président Roh Moo-Hyun, qui, en particulier parie sur la "contrainte externe" (réussite espérée du cycle de Doha, conclusion d'accords de libre échange bilatéraux) pour conduire l'économie coréenne à se réformer.
Il a aussi plaidé en faveur de l'"exception" agricole sud-coréenne, motivée par la menace que le Nord fait peser, même aujourd'hui, sur la sécurité alimentaire du pays. On est bien conscient à Séoul que l'agriculture coréenne ne pourra plus bénéficier à partir de l'an prochain de la "clause de paix" qui protège le secteur agricole contre toute procédure entamée à l'OMC. L'ouverture du marché coréen au riz provenant d'Asie continentale à un prix trois fois inférieur aux coûts coréens risque alors de se faire dans le désordre et la douleur. A l'inverse, les autorités économiques coréennes sont moins sensibles au thème de la diversité culturelle : le MOFAT a d'ailleurs reconnu que l'offre de libéralisation des services audiovisuels à l'OMC, alors même que les milieux culturels coréens continuent de défendre bec et ongle le système actuel des quotas cinématographiques, était paradoxale...
Sur le plan bilatéral, des progrès en matière d'accès au marché ont été enregistrés depuis la dernière Commission de juin 2002 : conclusion prochaine espérée de l'accord de sécurité sociale, qualité de la coopération fiscale, ouverture du marché coréen à la viande de porc, meilleure protection du champagne contre les contrefaçons, position de la France appréciée par la Corée dans l'affaire Hynix...Mais, nombre de grands dossiers restent pendants : cosméceutiques, réglementation environnementale en matière d'emballage, tarification des médicaments, classification douanière des produits alimentaires, protection des marques, réglementation et supervision bancaire, normes automobiles...
De nouvelles difficultés sont venues même s'ajouter récemment, en particulier l'imposition par la KFDA de tests systématiques sur les produits alimentaires. Quelques progrès ont été néanmoins enregistrés dans les procédures d'homologation des produits laitiers thermisés ou des porcs reproducteurs (même si le marché coréen ne leur est pas encore ouvert...). Un relevé de conclusion agréée en commun permettra de suivre les avancées espérées sur les autres dossiers.
Secteurs :
- La loi sur les 40 heures hubert.frederic@dree.org
Le droit du travail vient de subir certaines modifications instituant notamment le passage de 44 heures à 40 heures de travail par semaine. Afin d'atténuer l'impact économique de cette réduction du temps de travail, certaines compensations ont été décidées, dont notamment une réduction significative des jours de congés. Les principaux changement institués par ce nouveau texte sont les suivants :
1/ La durée légale du travail est ramenée de 44 heures par semaine, 8 heures par jour, à 40 heures par semaine, 8 heures par jour, soit 5 jours de travail par semaine. Le texte précise que cette réduction se fera sans réduction de salaire.
Des interprétations contradictoires circulent actuellement sur ce dernier point, lequel reste un enjeu crucial pour l'application de la nouvelle loi (doit-on inclure les bonus/primes ? etc.). Un décret présidentiel pourrait clarifier ultérieurement la situation.
2/ Le système de congés payés subit des profondes modifications : les jours de congés "mensuels" (12 jours par an dans le système actuel qui viennent s'ajouter aux jours de congés annuels) sont supprimés, alors que les jours de congés "annuels" passent de, grosso modo, 10 jours par an + 1 jour par année d'ancienneté à 15 jours par an + 1 jour tous les 2 années d'ancienneté. La nouvelle loi plafonne par ailleurs à 25 jours le nombre total de congé d'un employé. Le système de compensation des jours de congés non pris (fréquemment utilisé, ce système permettait à l'employé de se voir rétribué à environ 150% de son salaire normal les jours de congés non pris) est supprimé.
Cette dernière disposition concerne également les jours de congés "menstruation" accordés aux femmes (1 jour par mois).
3/ Le système des heures supplémentaires est modifié de manière transitoire.
Plafonnées actuellement à 12 heures par semaine, elles pourront être étendues à 16 heures par semaine les trois premières années suivant l'application de la nouvelle loi. Alors que l'ensemble des heures supplémentaires sont actuellement payées à 150% du salaire horaire, les 4 premières heures supplémentaires par semaine ne seront plus payées que 125% du salaire horaire durant les trois premières années suivant l'application du nouveau texte.
4/ Le système du temps de travail est parallèlement légèrement assoupli.
Actuellement, un employé peut effectuer 48 heures de travail durant une semaine (sans que soit comptabilisées des heures supplémentaires), tant que la moyenne hebdomadaire de son temps de travail sur deux semaines consécutives reste égale à la durée légale du travail. Sur accord écrit entre la direction et le personnel, un employé peut même effectuer jusqu'à 56 heures de travail durant une semaine (12 heures par jour), tant que la moyenne hebdomadaire de son temps de travail sur un mois reste égale à la durée légale du travail. Dorénavant, la période de calcul de la "moyenne" de cette dernière disposition est étendue à 3 mois, et les 56 heures ramenées à 52 heures.
5/ Dates limites d'application.
- LOréal a pour objectif de doubler sa part de marché en Corée d'ici 2008 benjamin.coeffic@dree.org
La Corée est le 15eme marché mondial pour L'Oréal - L'Oréal Korea emploie 940 personnes et en a recruté 160 l'année dernière - En août dernier, L'Oréal Paris a commercialisé une gamme de soins pour la peau spécifique à la Corée : Dermo-expertise - L'Oréal Korea souhaite transférer une partie de sa direction à du personnel local : en 2008 il ne devrait rester que deux expatriés (contre cinq aujourd'hui)
L'Oréal a annoncé, lors d'une conférence de presse le 29 septembre 2003, qu'il avait l'intention d'investir un montant total de 700 milliards de wons (environ 608 millions de dollars) en Corée d'ici à 2008. Le groupe, qui vient de fêter ses dix ans en Corée, compte devenir, d'ici la fin de l'année, le troisième acteur sur le marché local des cosmétiques et ambitionne, en cinq ans, de doubler sa part de marché, à 10% en 2008.
Le montant des investissements prévus pour les cinq prochaines années est pratiquement le double de celui consenti depuis 1998 (360 milliards de wons).
L'Oréal Korea souhaite proposer le plus de produits possibles adaptés au marché coréen. Pour atteindre cet objectif, l'entreprise étudie actuellement la possibilité d'une solution de production OEM (production à façon) par des fabricants locaux, et s'appuie aussi sur ses capacités en recherche et développement : le centre de recherche coréen est le quatrième à avoir vu le jour après ceux de France, des Etats-Unis et du Japon.
Selon Pierre-Yves Arzel, Président de L'Oréal Korea : "dans une journée une Coréenne utilise en tout 20 produits en moyenne, alors qu'une Française en utilise 6 ou 7". Le groupe considère le pays comme un de ses dix marchés prioritaires dans le monde. Le principal obstacle au développement des entreprises étrangères présentes sur le marché tient à la réglementation locale, notamment la loi, spécifique à la Corée, qui distingue les produits "fonctionnels" des autres cosmétiques, et qui handicape les produits les plus innovants. La stratégie de localisation de L'Oréal devrait permettre au groupe de contourner une partie de ces obstacles.
- Lintérêt de la Corée pour lIPv6 ouvre un nouveau domaine pour la coopération franco-coréenne guillaume.briand@dree.org
LIpv6 fonctionne avec des adresses à 128 bit, contre seulement 32 bit pour lIpv4 - Le MIC sappuie sur lETRI et KT pour mener à bien le développement de cette technologie - ETRI : Electronics and Telecommunications Research Institute : www.etri.re.kr
Le 18 septembre dernier, le ministère de lInformation et des Communications (MIC) a annoncé vouloir investir léquivalent de 141 M € (188,5 Md KRW) dans le nouveau protocole internet IPv6.
LIPv6, ou la version 6 du protocole internet, offre deux grands avantages par rapport au protocole internet IPv4 (version 4) actuellement utilisé :
- Tout dabord cette nouvelle technologie permettra daugmenter presquà linfini le nombre dadresses IP, ressource limitée qui commence aujourdhui à faire défaut principalement en Asie. Le MIC estime en effet quau rythme de développement actuel de linternet coréen, la péninsule pourrait connaître une situation de pénurie dadresses IP dès 2006.
- Ensuite, lIPv6 offrira un niveau de sécurité accru et de meilleures performances que lIPv4 en utilisation nomade.
Les autorités coréennes sont également motivées par les retombées économiques potentielles de cette technologie qui devrait tôt ou tard déferler sur lensemble des pays développés. En effet, on constate déjà une diminution du nombre dadresses IP délivrées par les quatre Regional Internet Registries (APNIC, RIPE NCC, ARIN et LAPNIC) alors même que les besoins au niveau mondial augmentent.
En investissant et en signant très tôt des accords avec des partenaires étrangers, le MIC espère créer 47000 nouveaux emplois et 5,7 Md € (7600 Md KRW) de revenus dici 2007. Selon les mêmes prévisions, la part des infrastructures Ipv6 vendues en Corée et fabriquée localement pourrait alors atteindre 40%, contre 5% aujourdhui. Toujours à lhorizon 2007, la Corée ambitionne de détenir 5% du marché mondial de lIpv6.
Cest dans ce contexte très porteur que le service scientifique de lambassade de France en Corée a co-organisé avec lETRI et KT, les 24 et 25 septembre derniers, un atelier de travail sur lIpv6. Parmi les participants, on a pu noter la présence, du côté coréen de lETRI et de KT, et du côté français de FT R&D, ARIEL, QoSMetrix, de lENST et de lINRIA.
Afin de capitaliser les échanges rendus possibles par cet atelier, Ubifrance organisera dici la fin de lannée, la venue en France de deux décideurs coréens. Pour plus dinformation sur cette opération, merci de contacter directement M. Romain Gauvrit dUbifrance: rgauvrit@ubifrance.com
Publications :
Disponibles sur le site de la ME http://www.dree.org/coree Céréales et meunerie en Corée du Sud
Etudes disponibles auprès de la librairie du CFCE : commercial@cfce.fr
aline.delheme@cfce.fr et viviane.silberstein@cfce.fr
- L'industrie du verre en Corée du Sud
- Le marché du jouet en Corée du Sud
- Le guide des grands groupes en Corée du Sud
- Système et services de santé en Corée du Sud
- Le marché de la machine-outil en Corée du Sud
- Les équipements électriques (haute, moyenne et basse tension) en Corée du Sud
- Les équipementiers automobiles en Corée du Sud.
- Guide-répertoire : Les importateurs de viande de porc en Corée du Sud
- Le secteur ferroviaire urbain en Corée du Sud
Statistiques Sources NSO et BOK
PIB 2002
422,2 milliards USD PIB/habitant 2002
10.013 USD Chômage
3,4% (juillet 2003) Inflation
3% (aôut 2003) Won / Dollar
Won / Euro
1.150,1 (02/10/2003) 1.348,9 (02/10/2003)
Clause de non-responsabilité
La Mission Économique sefforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de lutilisation et de linterprétation de linformation contenue dans cette publication qui ne vise pas à délivrer des conseils personnalisés qui supposent létude et lanalyse de cas particuliers.
Éditeur : Mission Économique de Séoul Adresse :Kangnam P.O Box 2165 Séoul, 135-621 http://www.dree.org/coree Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org Revue par yves.dericaud@dree.org et marie.bonnet@dree.org Date de parution : 10 octobre 2003 Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org
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