"Objectif Corée" 28 octobre 2003 © MINEFI - DREE
Version intégrale téléchargeable sur le site : http://www.dree.org/coree au format .pdfActualités :
- Régionalisme et Cinéma yves.dericaud@dree.org
La réforme économique passe par l'ouverture
Tradition et modernité : une conciliation difficile.
Au lendemain du sommet de lAPEC, et de léchec de la conférence de CANCUN, M. SUPACHAI, le directeur général de lOMC, sinquiète des tentations régionalistes en matière de politique commerciale. La Corée a notamment annoncé le lancement de négociations pour des accords bilatéraux de libre-échange avec le Japon et Singapour. Et il est vrai que la voie des accords commerciaux bilatéraux et régionaux est tentante lorsque la négociation multilatérale connaît des ratés, voire des revers.
Lintérêt des autorités coréennes pour la conclusion de tels accords est dautant plus grand quelles disent compter sur la «contrainte externe» pour conduire léconomie coréenne à se réformer. Bureaucratie, réglementation (sanitaire notamment) opaque, relations sociales imprévisibles, ententes et cartels rien de mieux que la concurrence accrue des produits importés et des investisseurs étrangers sur le sol coréen pour obliger les décideurs privés et publics à modifier leurs pratiques. Et linsistance mise par les autorités coréennes à promouvoir leur projet de «hub» peut être vue aussi comme une pédagogie «globalisatrice» en direction des acteurs économiques de la société civile coréenne.
Encore faut-il que cette contrainte puisse effectivement sexercer. Rappelons que laccord de libre-échange avec le Chili, conclu il y a un an, na toujours pas été ratifié par lAssemblée en raison des craintes des agriculteurs coréens devant la menace montante des fruits chiliens Et lon a bien vu à Cancun à quel point le dossier agricole figurait au premier rang des priorités multilatérales coréennes, au même titre, ou même davantage, que les «sujets de Singapour» (concurrence, marchés publics, facilitation du commerce ).
Le mariage entre tradition et modernité mais aussi entre introspection et ouverture est manifestement au cur des préoccupations actuelles de la société coréenne. Cest ce que montre létonnant succès du film coréen «Scandale » (un mot particulièrement employé actuellement ), inspiré des «Liaisons Dangereuses», joué en costumes coréens et agrémenté dune musique baroque occidentale. Mais ce mariage est plus aisé à faire dans la fiction cinématographique que dans la réalité des politiques économiques : difficile de concilier protection du riz, quotas cinématographiques et globalisation.
"La Corée nest pas prête pour un accord de libre-échange avec les Etats- Unis" vient de dire à Séoul une des adjointes du Représentant du Commerce américain. Le principal partenaire économique de la Corée qui continue dailleurs de subordonner la conclusion de laccord bilatéral sur linvestissement à louverture du marché des films manifeste clairement son scepticisme.
Secteurs :
- Lone Star Funds, premier investisseur étranger dans le secteur bancaire hubert.frederic@dree.org
- Lone Star Funds Korea Exchange Bank (51% du capital, 1,5 MMUSD, 2003)
- Newbridge Capital Korea First Bank (51%, 500 MUSD, 1999)
- Carlyle Group consortium KorAm Bank (40%, 450 MUSD, 2000)
- Goldman Sachs Kookmin (11,27%, 300 MUSD, 1999 part réduite à 1,21% depuis)
- Commerzbank Korea Exchange Bank (29,8%, 250 MUSD, 1998 part portée depuis à 32,55% et réduite aujourd'hui par la prise de contrôle de la KEB par Lone Star Funds)
Institution spécialisée dans les transactions internationales, la Korea Exchange Bank (KEB), aujourd'hui sixième banque coréenne en termes de portefeuille de crédits (30 MM€, soit 6% de part de marché), a signé un accord avec le fonds d'investissement américain Lone Star Funds en vue de la cession de 51% de son capital pour un montant de 1,75 trillions de wons (1,49 MMUSD).
Approuvée par les autorités coréennes le 29 septembre dernier, la transaction inclut l'achat par Lone Star pour 1 trillion de wons d'actions nouvellement émises (avec une décote de 20% sur la valeur faciale).
Les récentes difficultés de la KEB (liées à la crise des cartes de crédit, aux déboires de SK Global, et à une "exposition" importante sur Hynix Semiconductor) appelaient une augmentation de capital, après que son principal actionnaire, l'allemand Commerzbank (32,55% du capital), ait déclarer ne pas souhaiter injecter les liquidités nécessaires. L'Export-Import Bank of Korea détient par ailleurs 32,5% du capital de la KEB et la Banque centrale de Corée 10,7%. Avec ses 311 succursales, la KEB gère actuellement 22% des opérations de change wons/devises en Corée du Sud.
Lone Star devient ainsi le premier investisseur étranger dans le secteur bancaire (voire dans l'économie coréenne, le premier rang étant jusqu'alors détenu par Carrefour avec 1,3 MMUSD d'IDE enregistré au Ministère du Commerce et de l'Industrie).
Lone Star n'en est pas à sa première tentative de rachat d'une banque coréenne : candidat sérieux au rachat de Seoul Bank lors de sa privatisation, Lone Star s'était fait évincer de justesse par Hana Bank dans des conditions alors critiquées (l'offre de Lone Star apparaissait sensiblement meilleure, mais le gouvernement coréen, après la prise de contrôle de la KFB en 1999 par un investisseur étranger et les remous politiques qui avaient suivi, aurait souhaité que Hana Bank reste propriété coréenne. Ironie de l'histoire, Hana Bank, qui n'avait offert en paiement au gouvernement que des actions tout en s'engageant à les racheter à un prix minimum, ne peut aujourd'hui s'acquitter de cette promesse de rachat...
- Aux laboratoires d'essais français : vous pouvez aider les entreprises françaises à exporter ! eric.loubet@dree.org
La réglementation coréenne a parfois la réputation dêtre contraignante pour les opérateurs français et, dans certains cas, cette rumeur est malheureusement fondée. Un exemple dactualité : la réglementation n°254 du Ministère de la Santé du 18 août 2003 qui impose des analyses aux produits alimentaires déjà enregistrés en Corée, tous les ans pour les produits agricoles et tous les trois ans pour les produits transformés.
Cette mesure est d'autant moins acceptable qu'elle s'accompagne dun coût prohibitif pour les analyses (1800 euros en moyenne par produit) qui, par ailleurs, ne sont imposées quaux produits importés. Tout cela rend la tâche des importateurs coréens de produits alimentaires encore plus difficile, surtout lorsque ces derniers ont un nombre important de références et ne vendent pas les volumes suffisants pour absorber ces coûts.
Ce nouveau règlement s'inscrit dans le cadre plus général de difficultés rencontrées par les importateurs coréens ou leurs fournisseurs français lors de l'enregistrement des produits alimentaires, et/ou de leur expédition en Corée une fois les produits enregistrés.
35 établissements agréés dans le monde entier, dont 2 en Europe
Toute société intéressée doit contacter dans les plus brefs délais la Mission Economique de Séoul
Que faire pour essayer de résoudre ces problèmes ? Une esquisse de solution a été discutée lors de la Commission Mixte bilatérale qui sest tenue à Paris le 23 septembre dernier, la partie française ayant proposé lagrément de laboratoires français par la FDA coréenne (KFDA). Lagrément dun laboratoire français faciliterait en effet lenregistrement des produits français et permettrait de réduire le temps de dédouanement et lattente des résultats danalyses, lorsque les produits agroalimentaires à courte durée de vie arrivent en Corée du Sud.
De même, des tests au départ de la marchandise en France limiteraient le refus de certains lots, qui se trouvent finalement détruits en Corée, faute de possibilité de réexpédition dans la région.
Pour ces raisons, la Mission Economique de Séoul est à la recherche de laboratoires français susceptibles de répondre au cahier des charges coréen et intéressés par la prise en charge des analyses de produits alimentaires français ou européens à destination de la Corée du Sud. A ce jour, seules deux institutions européennes sont agréées par la KFDA, parmi les 35 autorisés : il sagit du National Veterinary & Food Research Institute en Finlande et du German Control Internationale Warenprufung GmbH en Allemagne. Cette expérience serait une première, car il semblerait que la France nait jamais signé daccord de ce genre avec une administration dans un pays tiers.
Si un laboratoire implanté en France était intéressé par ce projet, il serait utile quil se manifeste auprès de la Mission Economique de Séoul, pour de plus amples informations sur le cahier des charges à remplir.
- Hanaro échappe au groupe LG guillaume.briand@dree.org
Montant des dettes dHanaro : environ 1,9 MD USDActivités de Hanaro :
- 2ième ISP coréen (27% de PDM)
- 2nd opérateur fixe interurbain (5% de PDM)
Le groupe LG comprend :
- Dacom
- Powercomm
- LG Telecom
Après plusieurs semaines de rebondissements, loffre conjointe de lassureur American International Group (AIG) et de Newbridge Capital a été retenue par les actionnaires de Hanaro. Contre un investissement de 500 M USD et la promesse dun prêt de 600 M USD, les deux partenaires américains acquièrent 39,8% de lopérateur qui pourrait ainsi voir son ratio dettes/capital ramené à 110%, contre 156% précédemment.
LG est le grand perdant de ce dossier. Ancien actionnaire minoritaire de Hanaro avec 18% du capital contre 10% aujourdhui, LG perd bien plus que le contrôle dun opérateur à la fois deuxième fournisseur daccès à internet et second opérateur de téléphonie fixe intra-urbain. LG voit en effet séloigner la possibilité de devenir lacteur majeur du secteur des télécommunications quil ambitionnait de devenir. Depuis des mois, le groupe LG cherchait à renforcer son emprise sur Hanaro afin de consolider ses assises sur le marché du fixe, prévoyant notamment de fusionner ce dernier avec Powercomm. Ce plan étant désormais impossible, LG doit revoir entièrement sa stratégie.
Au regard de la politique du ministère de lInformation et de la Communication (MIC), lissue de ce dossier surprend. En effet, depuis longtemps le MIC annonçait être en faveur dun marché sur lequel saffronteraient trois opérateurs de taille équivalente. Dans cette perspective, on avait pris lhabitude de voir LG bénéficier de certains avantages par rapport à ses concurrents, comme lors de lattribution des licences de troisième génération. Certains pensent en effet que le groupe LG sétait porté candidat pour cette licence 3G au standard CDMA - dont il ne voulait initialement pas - en contre-partie dun soutien visant à renforcer ses activités dans la téléphonie fixe. Il est vrai toutefois que dans le dossier Hanaro, linfluence des autorités était limitée. Mais tout de même. Il serait très nouveau que les autorités soient impuissantes à faire évoluer le secteur des télécoms en Corée dans le sens qu'elles souhaitent
Avec cette nouvelle donne, le marché des télécommunications pourrait ne pas rester en létat bien longtemps. Deux pistes sont à suivre. Celle du groupe LG qui pourrait se retirer du marché. Celle du groupe SK qui, à en croire la rumeur, pourrait à terme racheter Hanaro, maintenant aux mains dinvestisseurs étrangers.
Publications :
Disponibles sur le site de la ME http://www.dree.org/coree
- Les échanges commerciaux entre la France et la Corée au 1er semestre 2003
- Les systèmes de transport intelligents (ITS) en Corée du Sud
- Situation économique et financière de la Corée du Sud août 2003
Etudes disponibles auprès de la librairie du CFCE : commercial@cfce.fr
- Le guide des grands groupes en Corée du Sud
- Les équipementiers automobiles en Corée du Sud.
- Guide-répertoire : Les importateurs de viande de porc en Corée du Sud
- Le secteur ferroviaire urbain en Corée du Sud
Statistiques
PIB 2002
422,2 milliards USD PIB/habitant 2002
10.013 USD Chômage
3,2% (septembre 2003) Inflation
3,3% (septembre 2003) Won / Dollar
Won / Euro
1.192,1 (23/10/2003) 1.407,9 (23/10/2003)
Clause de non-responsabilité
La Mission Économique sefforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de lutilisation et de linterprétation de linformation contenue dans cette publication qui ne vise pas à délivrer des conseils personnalisés qui supposent létude et lanalyse de cas particuliers.
Éditeur : Mission Économique de Séoul Adresse :Kangnam P.O Box 2165 Séoul, 135-621 http://www.dree.org/coree Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org Revue par yves.dericaud@dree.org Date de parution : 28 octobre 2003 Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org
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