"Objectif Corée" 6 novembre 2003 © MINEFI - DREE
Version intégrale téléchargeable sur le site : http://www.dree.org/coree au format .pdfActualités :
- Samsung au firmament 1 yves.dericaud@dree.org
Annonces et résultats trimestriels font de Samsung Electronics Company (SEC), la principale entité du groupe Samsung, la "star" de la bourse et de l'industrie coréennes. Avec un chiffre d'affaires et un résultat d'exploitation trimestriels en hausse respective de 14,5% (à 8,6 milliards d'euros) et de 77% (à 1,57 milliards d'euros) par rapport au trimestre précédent, c'est essentiellement dans les secteurs des semi-conducteurs et des téléphones portables que SEC trouve les sources de sa croissance et de sa rentabilité. SEC bénéficie d'abord de son bon positionnement sur le marché des mémoires flash, mais aussi des écrans plats et des écrans à cristaux liquides, et est en passe de devenir le second producteur mondial de semi-conducteurs, derrière Intel. Pour les écrans plats, il pourrait même dépasser le japonais Sharp, actuel nº1. SEC a aussi l'ambition de se rapprocher de NOKIA et de dépasser MOTOROLA, les deux principaux producteurs de terminaux mobiles de communication.
Ces résultats sont le fruit d'efforts considérables en matière de recherche et développement : le groupe SAMSUNG représente à lui tout seul près de 30% de l'effort de recherche consenti par le secteur privé coréen. La politique de marketing de SEC a fait preuve également d'une remarquable efficacité : la valeur de notoriété de la marque, ("brand value"), est passée du 45ème rang mondial en 2001 au 25ème en 2003, juste derrière Oracle et bien loin devant ERICSSON et MOTOROLA. Enfin SEC ne se contente pas d'investir dans les secteurs porteurs ; il se restructure aussi, en réduisant sensiblement la part des produits "blancs" et "bruns" traditionnels dans son chiffre d'affaires.
Résultat : les performances de SEC tirent à la hausse le KOSPI (SEC représentant plus de 21% de la capitalisation boursière coréenne). Il n'est pas étonnant non plus que, signe des temps, SONY ait accepté de s'associer avec SEC dans une JV établie en Corée - dont SEC aura le contrôle -, et qui produira de la matière première pour LCD. Historiquement on était plutôt habitué à voir les sociétés japonaises pourvoir en technologies, voire en modèles, leurs homologues coréennes, et non l'inverse.
On comprend que RENAULT, en reprenant SAMSUNG MOTORS, ait tenu à garder et à utiliser la marque. On comprend aussi que SAMSUNG, dans ses différentes composantes, soit le principal partenaire coréen des grandes entreprises françaises : RENAULT, THALES, TOTAL... Nous comptons donc bien que le groupe figure en bonne place dans "HANBUL TECH", l'exposition industrielle et technologique franco-coréenne qui s'ouvrira à Séoul début avril à l'occasion de l'inauguration du TGV. Et nous nous efforcerons d'ouvrir alors à nos visiteurs français les portes de cette éclatante réussite de la Corée industrielle.
(1) Samsung (en coréen) = trois étoiles...
Secteurs :
- "Mangeons bien et vivons mieux" : la vague du bio ji-hyun.kim@dree.org revu par eric.loubet@dree.org
Le noir, couleur a priori peu appétissante, envahit pourtant le rayon boissons des grandes surfaces ces derniers temps. Il sagit de lait de soja noir qui suscite chez les Coréens un vif intérêt pour ses vertus bienfaisantes.
Ainsi, prendre soin de sa « santé » rime désormais avec produits biologiques et produits naturels, facilitant la réussite commerciale des produits «nutraceutiques» voués à «garantir ou améliorer» la santé. Sur ce marché qui se décompose, selon le code alimentaire coréen, en 32 catégories, les produits les plus prisés sont : les produits renforçant les fonctions immunitaires, les produits revitalisants, les produits diététiques, les produits anti-vieillissement et les produits pour la croissance.
Pour répondre à la demande coréenne qui va croissant et combler le vide législatif sagissant aussi bien de la définition de ces produits (classification en tant qualiment, produit cosmétique ou médicament) que de la réalité de leurs effets thérapeutiques, la Korea Food & Drug Administration a proposé, le 27 août 2003, une loi spécifique sur les aliments fonctionnels (terme qui lemporte sur le terme complément alimentaire) et souhaite ainsi assainir le marché en renforçant les contrôles et en exigeant, entre autres, des preuves scientifiques à soumettre aux autorités coréennes avant la mise en circulation des produits sur le marché : or, ceux-ci sont aujourdhui difficilement traçables, car généralement vendus en porte-à-porte.
Il va sans dire que cette loi est largement critiquée par les PME qui représentent 95% de ce marché et qui sont dépourvues de moyens financiers pour répondre aux nouvelles exigences scientifiques imposées par ladministration coréenne.
En effet, le renforcement réglementaire devrait plutôt profiter aux grands groupes alimentaires (Daesang, CJ, Lotte Confectionery, Dongwon F&B), voire aux industriels du secteur cosmétique, qui sont déjà présents sur ce marché et qui risquent de constituer, pour un certain temps, le cur de cible de la demande coréenne pour les produits français (à condition que nos entreprises s'intéressent à ce marché).
- TOTAL Isu Oil Co : un nouvel investissement du groupe français en Corée marc.leprince@dree.org revu par xavier.fravaldecoatparquet@dree.org marie.bonnet@dree.org
Le 7 octobre 2003, les groupes Total et Isu ont annoncé la création dune joint venture au capital de 11 milliards de wons (environ 8 millions deuros), dans le domaine des lubrifiants. Total détient 51% des parts de la nouvelle société, Isu les 49% restants. La création de la joint venture Total Isu Oil Co. sinscrit dans le prolongement dune longue collaboration entre les deux groupes, Total fournissant depuis 1987 à Isu une licence commerciale et son expertise technique dans la formulation de lubrifiants pour les besoins spécifiques du marché coréen, en particulier dans les lubrifiants automobiles.
Avec un volume annuel de ventes de lordre de 70 000 tonnes, Total Isu Oil Co. représente un des plus grands débouchés hors de France pour lactivité lubrifiants du groupe pétrolier français. Cette nouvelle entité devrait lui permettre de se renforcer sur le marché des lubrifiants automobiles (la Corée étant le 5ème constructeur mondial), et de développer lactivité lubrifiants industriels (mécanique, industrie lourde, etc.).
Pour en savoir plus : le site de Total Isu Oil Co. http://www.total-isu.co.kr/
Quelques mois après la création de la joint venture Samsung - Atofina (le 2ème investissement français en Corée avec 660 millions deuros côté français), Total Isu Oil Co. confirme lintérêt du groupe français pour le marché coréen.
- Des signes de reprise ? hubert.frederic@dree.org
On nous assure que l'économie sud-coréenne a d'ores et déjà atteint le plancher de sa décélération et que les signes de la reprise certes modérée sont déjà là.
Septembre aura vu de fait plusieurs indicateurs conjoncturels se redresser, mais d'autres restent orientés négativement. Ces signes contradictoires démontrent que l'économie coréenne restera au moins convalescente jusqu'en 2004.
La consommation interne, aujourd'hui arrêtée (-0,1% au premier semestre 2003 contre +6,2% en 2002), essentiellement du fait de la crise du crédit à la consommation, ne présente pas de signe de reprise : l'indice de vente de gros et détail affiche toujours une nette contraction en glissement annuel en juillet (-1,9%), en août (-2,7%) et en septembre (-3,0%), alors que l'indice de confiance des ménages est au plus bas (90,4 en septembre). La baisse du taux directeur de la Banque de Corée, de 4,25% à 3,75%, ne devrait pas peser bien lourd sur des portefeuilles de crédits à la consommation encore loin d'être apurés. La relance budgétaire décidée par le gouvernement (3,9 Mds USD approuvés en juin, plus 2,6 Mds USD après le passage du typhon Maemi toujours en discussions) ne devrait avoir qu'un impact limité à court terme sur la demande interne, au regard de la crise de consommation des ménages. L'investissement en biens d'équipement enregistre au troisième trimestre 2003 un recul de -7,0% sur un an (-3,7% au deuxième trimestre), et reste affecté par la dégradation du climat des affaires (scandale SK, crise nord-coréenne, incertitudes politiques...). L'investissement en biens immobiliers, avec +17,8% au troisième trimestre, reste, lui, en osmose avec la pleine santé (spéculative ?) du secteur de la construction.
Tous les espoirs reposent à court terme sur la demande externe.
L'économie mondiale reprend, modérément pour certains pays, vivement pour d'autres (+7,3% au troisième trimestre pour les Etats-Unis). Les exportations coréennes en profitent : +26,3% en septembre sur un an (en USD), et un excédent commercial record en septembre (+3,2 Mds USD) alors même que la balance était quasiment équilibrée en mars. Néanmoins, les échanges coréens bénéficient d'un effet-change conséquent : l'indice de volume des exportations ne progresse sur un an "que de" 13% en juillet et 7% en août, contre 15% au premier semestre. Mais une décélération fortement marquée des volume importés laisse dans le même temps la balance des biens croître substantiellement en volume ce phénomène restant le (seul) moteur de la reprise de l'économie.
Vers une sortie de récession. Tirée par les exportations, la production industrielle semble sortie de la récession au troisième trimestre, en affichant +1,0% par rapport au trimestre précédent en correction des variations saisonnières. En glissement annuel, la décélération de la production industrielle semble toucher à sa fin (+6,1%; +3,0%; +2,9% sur les trois premiers trimestres), alors que les activités de services (+8,6% en 2002) restent atones (croissance inférieure à 1% au troisième trimestre). La reprise de l'activité industrielle, surtout sensible en septembre, est très inégale selon les secteurs : la production de semi-conducteurs se porte au mieux (+30,3% au troisième trimestre), celle des équipements de communication est tout aussi dynamique (+16,6%), alors que la production de voitures chute de 12,3% au troisième trimestre et que l'industrie textile poursuit sa lourde récession (-23,1% sur la même période). La sortie de récession reste donc à confirmer, d'autant que la croissance de l'export ne touche pas tus les produits. La fin 2003 ne verra pas de reprise franche, et la prévision gouvernementale de croissance pour l'année (3%) semble encore optimiste le 2ème semestre 2002 ayant été tout à fait exceptionnel.
Publications :
Disponibles sur le site de la ME http://www.dree.org/coree
- Le marché de la pharmacie en Corée du Sud
- Les échanges commerciaux entre la France et la Corée au 1er semestre 2003
- Les systèmes de transport intelligents (ITS) en Corée du Sud
- Situation économique et financière de la Corée du Sud août 2003
Etudes disponibles auprès de la librairie du CFCE : commercial@cfce.fr
- Le guide des grands groupes en Corée du Sud
- Les équipementiers automobiles en Corée du Sud.
- Guide-répertoire : Les importateurs de viande de porc en Corée du Sud
- Le secteur ferroviaire urbain en Corée du Sud
Statistiques
PIB 2002
422,2 milliards USD PIB/habitant 2002
10.013 USD Chômage
3,2% (septembre 2003) Inflation
3,3% (septembre 2003) Won / Dollar
Won / Euro
1.187,4 (3/11/2003) 1.376,8 (3/11/2003)
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La Mission Économique sefforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de lutilisation et de linterprétation de linformation contenue dans cette publication qui ne vise pas à délivrer des conseils personnalisés qui supposent létude et lanalyse de cas particuliers.
Éditeur : Mission Économique de Séoul Adresse :Kangnam P.O Box 2165 Séoul, 135-621 http://www.dree.org/coree Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org Revue par yves.dericaud@dree.org Date de parution : 6 novembre 2003 Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org
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