"Objectif Corée" 19 novembre 2003 © MINEFI - DREE

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Actualités :

 - Investissement en Corée du Nord et réunification
    yves.dericaud@dree.org  
La réunification : ...modèle "chinois"......ou modèle "allemand"... ...deux "modèles" compatibles ?

Pour tracer le profil futur des relations économiques entre les deux Corées, et à part le marc de café, deux moyens viennent spontanément à l'esprit : le modèle "allemand" et le modèle "chinois".

La référence à la Chine méridionale et côtière, irriguée par les capitaux hongkongais et chinois d'outre-mer dans les années 80, a joué un rôle dans la conception des zones économiques nord-coréennes, qu'elles soient un échec maintenant avéré (Rajin-Sonbong), ou qu'elles n'aient encore d'existence que virtuelle (Sinuiju, Kaesong). Kaesong, en particulier, située à 30 km au nord de la DMZ, et dont le développement est géré par HYUNDAI ASAN, peut attirer nombre d'entreprises sud-coréennes de main d'œuvre, et constituer, pour ces dernières, une alternative crédible à une délocalisation au Vietnam ou en Chine : Sud et Nord-Coréens sont tombés d'accord sur un salaire ouvrier mensuel à 57 dollars... La réussite éventuelle de Kaesong peut conduire d'ailleurs à en créer d'autres, puisqu'il semble que la demande des entreprises coréennes soit forte : plusieurs centaines seraient déjà inscrites.

Ce modèle, qu'on peut appeler le modèle "Shenzhen", du nom de la ZES chinoise la plus importante et la plus ancienne, qui a attiré à l'origine les industries légères hong-kongaises situées elles aussi à proximité, est aux antipodes du modèle "allemand" de réunification. D'abord parce que ce dernier devrait coûter incomparablement plus cher : d'une façon ou d'une autre, la réunification reviendra à une assimilation du Nord au Sud, ne serait-ce que parce que la frontière entre les deux aura disparu. La valorisation des actifs nord-coréens – et en particulier de la main d'œuvre – peut varier très fortement.

C'est d'ailleurs ce qui explique l'extrême amplitude des différences dans les évaluations proposées par les "experts" : autour de 150 milliards de dollars, selon Standard & Poors ; "pas plus de 55% du PIB nord-coréen, c'est-à-dire 2,2% du PIB sud-coréen" (10 milliards de dollars), selon Barclay's Capital.

En tout état de cause la pression sociale et politique en faveur d'un alignement des rémunérations du Nord sur le Sud - et, plus généralement, des conditions de vie - sera très forte. Et on peut alors se demander si, du coup, les deux options ne sont pas radicalement incompatibles : la réussite de Kaesong et du modèle "Chine du Sud" suppose le maintien du schéma bien connu "un pays, deux systèmes" c'est-à-dire de l'organisation politique et administrative actuelle de la péninsule. La réunification peut se traduire au contraire par un bouleversement complet de cette organisation.

Ceux qui investiront dans Kaesong (qui n'entrera pas en production avant 2008), doivent réaliser que la rentabilisation de leur investissement sur 5 ans exclut, a priori, l'hypothèse d'une réunification dans les 10 années à venir. A l'inverse, il apparaît clairement que le pari d'un investissement en Corée du Nord est aussi celui du maintien du régime, accompagné d'une évolution positive, progressive et contrôlée de son organisation politique et de sa gestion économique. C'est logique...


Secteurs :

 - Les régions françaises présentent leurs atouts en matière de multimédia à Séoul 
    hubert.frederic@dree.org   
Des experts régionaux et de la DIGITIP, invités par le bureau coréen de l'Agence Française pour les Investissements Étrangers (AFII), ont démontré le savoir-faire français dans le multimédia

 

Le séminaire "Les compétences françaises dans le multimédia : du composant au contenu", qui s'est déroulé vendredi 14 novembre au COEX, en marge du salon DIgital CONtents, a remporté un vif succès. 71 entreprises coréennes ont répondu présent. Organisé par le bureau coréen de l'Agence Française pour les Investissements Étrangers (AFII), il a permis à diverses régions (Paris-Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Ouest-Atlantique et Provence-Alpes-Côte-d’Azur) de faire valoir le savoir-faire français dans la technologie et le contenu multimédia. Il a été naturellement l'occasion pour l'AFII de promouvoir l'investissement coréen en France. Le chef de la division multimédia à la DIGITIP a par ailleurs présenté le réseau RIAM mettant en commun secteurs public et privé dans des projets liés au multimédia, ainsi que les aides financières apportées par le gouvernement français aux projets étrangers dans ce secteur.

Les TIC représentent 192 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France, dont la moitié est réalisée à l'exportation. www.investinfrance.or.kr et www.afii.fr

Les technologies de l'information et de la communication (TIC) ont un poids important dans l'économie française : 880 000 emplois et 190 milliards d'euros de chiffres d'affaires (10% du CA de l'industrie manufacturière). Le parc de téléphones mobiles s'élève maintenant à 40 millions, représentant un taux de pénétration de 65%. Les investissements liés aux réseaux UMTS auront coûté la bagatelle de 11 milliards d'euros aux 3 opérateurs mobiles. Le marché des télécommunications français est totalement ouvert à la concurrence, y compris en matière de boucle locale, et une licence UMTS est encore disponible.

 

 - Les projets ambitieux de Shinsegae 
    benjamin.coeffic@dree.org   
La surface des E-Mart est d'au moins 3 500 pyongs (environ 11 550m2), Shinsegae souhaite passer à 1 000-2 000 pyongs

M. KOO Hak-seo, président du groupe Shinsegae, a annoncé, lors d'une conférence de presse le 4 novembre 2003, des projets ambitieux pour les années à venir. Shinsegae compte investir 4 000 milliards de wons (environ 3 milliards d'euros) sur 5 ans dans ses activités de distribution.

Le projet comprend notamment l'ouverture de trois nouveaux grands magasins à Yongin (banlieue sud de Séoul, 2006), Konkuk University (Séoul, 2007) et Oeijeongbu (banlieue nord de Séoul, 2010).

Mais c’est la grande distribution qui connaîtra les plus forts développements : le nombre d’hypermarchés E-Mart va plus que doubler d’ici 2010 : alors qu’on en compte 57 actuellement, Shinsegae en ouvrira plus de 40 d’ici 2007 pour atteindre un total de 120 magasins en 2010. La superficie des nouveaux E-Mart sera cependant inférieure à celle des hypermarchés actuels. Et Shinsegae ne limitera pas cette expansion à la seule péninsule sud-coréenne. L'international est désormais un axe de développement prioritaire : l'enseigne, qui possède un hypermarché en Chine, veut accroître ses activités sur le continent et en ouvrir dix-neuf autres d'ici 2007. Cinq sites à Shanghai et trois à Tianjin ont déjà été sélectionnés, les second et troisième E-Mart chinois ouvriront leurs portes dès l'année prochaine.

M. KOO montre une grande détermination : "avec le développement de nos activités en Chine nous pensons pouvoir devenir l'un des dix premiers acteurs mondiaux de la distribution d'ici à 2012". Le président de Shinsegae affirme parallèlement l'intention de son groupe de se retirer des activités financières et de cartes de crédit afin de se recentrer exclusivement sur le commerce de détail.

Il n'exclut cependant pas d'entrer dans d'autres réseaux comme le télé-achat ou les magasins de proximité, où les opportunités de fusion-acquisition sont réelles.

E-Mart est la première chaîne d'hypermarchés en Corée. Le groupe français Carrefour est le troisième acteur du pays avec, à ce jour, 27 points de vente.

 

 - La Corée se lance dans la domitique avec des moyens à l'échelle de ses ambitions 
    guillaume.briand@dree.org   
Domotique : recouvre la notion de réseau informatique domestique grâce auquel les utilisateurs peuvent contrôler l'ensemble des appareils de la maison dans le but de les faire interagir pour améliorer le confort, la sécurité et la fonctionnalité de l'habitat

Samsung a investi l’équivalent de 600 M€ dans son appartement témoin Home Vita de Kangnam

Trois projets à suivre :

  • www.ezville.net : conduit par le groupe LG en coopération avec Hanaro et Dacom
  • www.technovillage.com : Daewoo Construction, Lotte Construction et Dacom suivent le projet
  • www.cvnet.co.kr : initiative du groupe Samsung Corp.

Sources d’information en français:

  • www.domotique-news.com
  • www.fing.org
  • www.addi.org

« Domotique », « maison intelligente », les expressions varient pour qualifier un secteur plus tout à fait nouveau mais résolument tourné vers le futur.

Nombreux sont les pays (Japon, Singapour, Suède) et les grands acteurs (Microsoft, IBM, Sony, Cisco) qui ont déjà tenté l’aventure, avec plus ou moins de bonheur. Aujourd’hui la Corée a décidé de se lancer à son tour dans cette industrie qui pourrait, selon des sources officielles, localement atteindre 23,5 Md $ d’ici 2012. Cette orientation stratégique - la domotique fait partie des 10 industries récemment qualifiées de prioritaires et de stratégiques par le gouvernement - mérite une attention toute particulière : en effet, la Corée dispose de nombreux atouts pour atteindre les 15% de parts de marché mondial en 2012 qu’elle s’est fixé.

- Une industrie soutenue par un programme gouvernemental

A l’instar de l’Internet haut débit pour le développement duquel la Corée est aujourd’hui mondialement reconnue, la domotique fait l’objet d’un programme pluriennal de développement dans lequel acteurs publics et privés investissent et collaborent. Ainsi, après le lancement en 2000, du programme « Plan for Developing Technology for Internet Information Electric Appliances » (28 M€, soit 36,3 Mds KRW), le ministère de l’Information et de la Communication (MIC) a annoncé l’été dernier la construction d’ici 2007 de 10 millions de logements numériques, programme doté d’un budget d’1,54 Md € (2 000 Md KRW). Plus largement, les autorités prévoient que, d’ici à 2007, 208 Mds USD seront investis dans cette industrie, dont 80% pris en charge par des financements publics. Pour accompagner ce projet, un comité présidé par le vice-ministre du MIC a été chargé de superviser le bon déroulement du programme d’investissements mais aussi de faciliter la coopération interministérielle. De même un forum « Digital Home Standardization » a été mis en place. Sa mission première est de favoriser l’interopérabilité entre les différents systèmes. Car le problème de la normalisation représente l’un des principaux écueils que le secteur devra éviter. Le problème est d’autant plus complexe que nombreux sont les acteurs coréens qui entrevoient dans ce marché une nouvelle source de revenus.

- L’expérience domotique coréenne, une aventure riche en potentiel

La Corée n’a jusqu’ici rien inventé en matière de domotique et paraît même être à la traîne. Mais pour les mêmes raisons qui sont à l’origine de ses succès dans des domaines aussi variés que l’Internet haut débit, l’automobile et même la construction navale, l’intérêt de la Corée pour la domotique doit être suivi avec une attention toute particulière. Car l’histoire économique de la péninsule est là pour témoigner que les grands programmes sectoriels gouvernementaux ont souvent été couronnés de succès.

De plus, on peut rappeler que le pays bénéficie d’atouts intrinsèques de poids qui peuvent favoriser l’essor de ce secteur, parmi lesquels :

  • - une population jeune, particulièrement technophile, très urbaine et vivant dans de grands complexes immobiliers,
  • - des géants de l’électronique grand public de dimension internationale,
  • - un savoir-faire dans le domaine des technologies de l’information et des télécommunications aujourd’hui mondialement reconnu.

Pour toutes ces raisons, l’entrée de la Corée sur le marché de la domotique semble digne d’intérêt car même s’il existe des compétences au niveau local, les acteurs coréens sont à la recherche de partenaires étrangers qui leur permettront tant de se différencier sur leur marché domestique que de les accompagner sur les marchés internationaux.

Pour consulter l’ensemble de l’article : www.dree.org/documents/107/64543.pdf


Publications :

Disponibles sur le site de la ME http://www.dree.org/coree

  • Le marché des produits carnés en Corée du Sud
  • Le marché de la pharmacie en Corée du Sud
  • Les échanges commerciaux entre la France et la Corée au 1er semestre 2003
  • Les systèmes de transport intelligents (ITS) en Corée du Sud
  • Situation économique et financière de la Corée du Sud – août 2003

Etudes disponibles auprès de la librairie du CFCE : commercial@cfce.fr

  • IDE en Corée du Sud et présence française
  • L'IDE en Corée du Sud : positionnement stratégique et environnement légal
  • Le guide des grands groupes en Corée du Sud
  • Les équipementiers automobiles en Corée du Sud.
  • Guide-répertoire : Les importateurs de viande de porc en Corée du Sud
  • Le secteur ferroviaire urbain en Corée du Sud

    Statistiques

PIB 2002

422,2 milliards USD

PIB/habitant 2002

10.013 USD

Chômage

3,3% (octobre 2003)

Inflation

3,7% (octobre 2003)

Won / Dollar

Won / Euro

1.182,4 (18/11/2003)

1.390,1 (18/11/2003)


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      Mission Économique de Séoul
Adresse :Kangnam P.O Box 2165 – Séoul, 135-621
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Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org 
Revue par yves.dericaud@dree.org 
Date de parution : 19 novembre 2003
Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org 

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