"Objectif Corée" 31 décembre 2003 © MINEFI - DREE
Version intégrale téléchargeable sur le site : http://www.dree.org/coree au format .pdfToute l'équipe de la Mission Economique de Séoul vous adresse ses meilleurs vux pour l'année 2004
Actualités :
- Le signe de la maturité marie.bonnet@dree.org
Longtemps fermée aux investisseurs étrangers, la Corée du Sud leur a, depuis la crise financière de 1997-1998, réservé le meilleur accueil et reconnaît aujourdhui combien leur apport, en capital mais aussi en savoir-faire et en technologies, a grandement facilité le retour à une dynamique économique prometteuse et assainie. Tous les secteurs ouverts en ont bénéficié, tant dans lindustrie que dans les services.
Le système bancaire : trop ouvert ?
Néanmoins, certaines voix se font entendre aujourdhui sur les conditions dans lesquelles doit se poursuivre cette politique douverture. Juste avant Noël, la Banque de Corée a lancé ce qui ressemble à un appel à plus de circonspection dans lautorisation de prises de participations étrangères dans le capital des banques coréennes. Pour ses responsables, «le besoin de capital étranger dans les banques coréennes a décru significativement» compte tenu du niveau de réserves en devises mais aussi de leffort dassainissement accompli dans ce secteur. Sitôt cette déclaration rendue publique, les analystes se sont interrogés sur sa valeur : sagissait-il dune prise de position intempestive des autorités bancaires ou bien dune façon de préparer le terrain pour une réorientation de la politique gouvernementale ? A ce jour, les pouvoirs publics nont pas manifesté leur volonté de relayer, par un changement de réglementation, les préoccupations de la Banque de Corée.
Dans le secteur bancaire, et selon la Banque mondiale, la part du capital étranger atteint aujourdhui 30%, ce qui place la Corée très loin de lAmérique du Sud ou de lEurope centrale et orientale où ce taux se situe, le plus souvent, dans une fourchette de 80 à 90%. Pour les seules banques commerciales sudcoréennes, cest surtout laccélération enregistrée entre 2002 et 2003 (de 26,7 à 43,4%) qui a attiré lattention de la Banque de Corée. De quoi justifier sa prudence, voire son alarmisme ?
Une ouverture plus réfléchie aux IDE
Pas sûr : 2003 a été une année riche en mouvements de restructuration au sein du système financier et les privatisations qui restent à réaliser seront de moindre ampleur. En revanche, linquiétude doit sans doute plus au profil des investisseurs étrangers : les fonds dinvestissement, toujours plus nombreux à manifester leur intérêt pour le marché sud-coréen noffrent que rarement les avantages des grands groupes dont la banque est la profession première. Or, ceux-ci, à linstar des banques françaises, ont su se faire apprécier de leurs partenaires coréens.
Cest donc vraisemblablement moins la nationalité des investissements que leur qualité quaurait voulu remettre en cause la Banque centrale, trop consciente des bénéfices que léconomie coréenne a jusquici tiré du professionnalisme et de la rigueur de la plupart de ceux qui ont cru et croient encore dans la solidité de léconomie coréenne. Trop consciente aussi de ce que louverture est une voie à double sens qui profite aussi à lensemble des industriels coréens soucieux de leur développement international. Lappel de la Banque de Corée résonne comme une ouverture économique parvenue à maturité.La nécessité de tirer le meilleur profit de louverture
Secteurs :
- Les amateurs de viande désorientés... eric.loubet@dree.org
Les amateurs de viande ne savent plus vers quels produits se tourner ! En effet, la Corée fait face à une double crise sanitaire qui touche, dune part, la filière avicole coréenne et, dautre part, le marché dimportation de viande de buf.
- LInfluenza aviaire envahit tout le pays
Après la confirmation le 12 décembre 2003 du premier cas dinfluenza dans la région dUmsong, à plus de 100 km de Séoul, les autorités sud-coréennes affrontent désormais une propagation rapide de la maladie, sans pouvoir vraiment la contenir. De nouveaux cas ont en effet été déclarés sur lensemble de la péninsule (poulets et canards).
Au 27 décembre, on parlait de labattage de 2,5 millions de poulets, de 150 000 canards et de la destruction de 3,5 millions dufs achetés par le gouvernement. Ce bilan pourrait encore salourdir, de nouvelles fermes devant encore être testées.
Cette situation sanitaire sest immédiatement traduite par une chute des prix de la viande de poulet et de canard, denviron 30%, malgré les mesures gouvernementales prises pour soutenir les prix.
- ESB aux Etats-Unis : une aubaine pour les fournisseurs du Pacifique
La Corée est le troisième client des Etats-Unis, après le Japon et le Mexique, pour la viande bovine et ses produits dérivés. A ce titre, lensemble des opérateurs de la filière américaine sont très inquiets de linterruption des importations de leurs produits, depuis le 24 décembre 2003, à la suite de la confirmation du premier cas dESB aux Etats-Unis.
Une mission de vétérinaires américains sest rendue en Corée, fin décembre, pour essayer de convaincre les autorités coréennes de revenir sur leur décision dinterdiction dimportation. Ces derniers ont déjà annoncé que les stocks existants en Corée devraient couvrir 4 mois de consommation de viande de buf, période suffisamment longue pour pouvoir sapprovisionner auprès de nouveaux fournisseurs australiens et néo-zélandais.
Cette crise sest traduite par une baisse de la consommation de viande américaine de 40 %, alors que la consommation de viande coréenne affiche un recul de 15%. Les opérateurs locaux réagissent : Korean Air ne sert plus de buf américain ou de poulet coréen dans ses avions et Mac Donald Korea met en avant son approvisionnement australien pour la viande bovine.
- Opportunités pour les entreprises françaises
Afin que la filière coréenne puisse reconstituer son cheptel de canards reproducteurs (grands parentaux notamment) et de poulets, les entreprises françaises, surtout celles déjà présentes sur le marché, peuvent prétendre exporter de nouveaux animaux présentant toutes les garanties sanitaires nécessaires.
Par ailleurs, les consommateurs, en attente de nouvelles informations sur les risques de contamination, privilégient désormais la consommation de produits de la mer, marché niche sur lequel quelques entreprises françaises sont également présentes.
Enfin, lors des fêtes de Sollal (21 au 23 janvier 2004), il ne serait pas surprenant de voir les grandes barquettes de viande traditionnellement offertes à la famille remplacées, en partie, par des bouteilles de vins et spiritueux. Ses produits français deviennent, en effet, une alternative aux cadeaux traditionnels (viande, conserves, fruits) pour cette fête.
- Le prêt-à-porter "classique" dans la tourmente benjamin.coeffic@dree.org
Le prêt-à-porter enfant (+27,8%) et les sous-vêtements (+19,6%) sont aussi des marchés en croissance
La Chine a représenté 72% des importations de vêtements au cours du premier semestre 2003
Nasan et Jindo avaient déjà déposé leur bilan pendant la crise de 1997/98
Selon les estimations du Samsung Fashion Institute (SFI), le marché coréen du prêt-à-porter aurait progressé de 3,4% cette année pour atteindre un montant de 18.228 milliards de wons (environ 13 milliards d'euros).
Cette tendance générale cache cependant des situations très diverses selon les types de produits. L'instauration progressive de la semaine de 5 jours et le développement des loisirs ont entraîné une forte progression des ventes de vêtements de golf (+32,7%) et de vêtements de sport et d'extérieur (+39,3%).
Par contre, les ventes de vêtements plus "classiques" ont enregistré une évolution négative : les marchés du prêt-à-porter féminin et du prêt-à-porter masculin (hors vêtements décontractés) reculant respectivement de 12,5% et 5,5%.
La concurrence de la production chinoise sur ces segments fragilisés réduit d'autant la part des producteurs coréens et les entreprises locales spécialisées dans ce type de produits connaissent des difficultés croissantes. Ainsi, Nasan Co. Ltd (450 salariés et un chiffre d'affaires de 120 millions d'euros l'année dernière), actuellement en dépôt de bilan, doit lancer un appel d'offre pour trouver un repreneur au cours du premier semestre 2004. Nasan est l'un des principaux acteurs locaux du prêt-à-porter féminin : il possède notamment les marques Joinus, Compagna, Yett's, Trugen et Maypole. Nasan est aussi l'agent importateur/distributeur de la marque française Morgan.
Jindo, premier fabricant coréen de fourrures et de vêtements en cuir, est lui aussi en dépôt de bilan. L'entreprise a jusqu'à juillet 2004 pour trouver un repreneur et étudier des opportunités de fusion/acquisition.
Selon le SFI, dix autres entreprises coréennes d'habillement de taille moyenne seraient aujourdhui à la recherche de repreneurs.
- Atoglas double la capacité de production du site de Jinhae marc.leprince@dree.org
Atoglas double ses capacités de production pour répondre à une demande régionale croissante
Atoglas, filiale d'Atofina, a annoncé le doublement de la production de polyméthacrylate de méthyle (PMMA : plastique acrylique) sur son site de Jinhae (acquis en 1998). Laugmentation devrait être effective en mai 2004 : les capacités de production du site, dactuellement 17 000 tonnes, passeront à 40 000 tonnes. Daprès la direction d'Atoglas, cet investissement permettra de satisfaire la demande en pleine expansion des marchés de la zone Asie- Pacifique, et particulièrement la Chine. Le site de Jinhae, certifié ISO 9002 et ISO 14001, est situé près de Busan dans le sud de la Corée. Le PMMA a de multiples utilisations, notamment dans les domaines du BTP, de lélectronique, de la santé et des transports. Outre les résines acryliques PMMA, le site de Jinhae produit également des plaques acryliques et des plaques de polycarbonate.
Atoglas est le premier producteur mondial de PMMA avec 250 000 tonnes de résines et de feuilles acryliques par an, soit environ 20% de la demande globale. Atoglas est une filiale d'Atofina, la branche chimique de Total et le 5ème producteur chimique mondial. Quelques mois après la création de la joint venture Samsung - Atofina (le 2ème investissement français en Corée avec 660 millions deuros côté français), et la création de la joint-venture Total - Isu Oil Co. (environ 4 millions deuros côté français), cette augmentation des capacités de production confirme limplantation du groupe français en Corée du Sud.
Publications
- Disponibles sur le site de la ME: http://www.dree.org/coree
- Le droit des sociétés en Corée du Sud : principaux éléments
- Les moyens de paiement en Corée du Sud
- Emploi et législation sociale en Corée du Sud
- Eléments de fiscalité en Corée du Sud
- Premier succès pour la bancassurance sud-coréenne
- Le guide des grands groupes en Corée du Sud
Etudes disponibles auprès de la librairie du CFCE : commercial@cfce.fr
- Les équipementiers automobiles en Corée du Sud.
- Guide-répertoire : Les importateurs de viande de porc en Corée du Sud
- Le secteur ferroviaire urbain en Corée du Sud
Taux de chômage (11/2003) 3,4% Dette extérieure (08/2003) 144 Mds USD
Taux d'inflation (11/2003) 3,4% Idem, en % du PIB 30,0%
Taux de change (30/12/2003) KRW/USD 1209,8 Réserves de change (09/2003) 141,5 Mds USD
KRW/EUR 1510,8 Dette extérieure court-terme / réserves (08/2003) 42,7%
Statistiques
PIB 2002
422,2 milliards USD PIB/habitant 2002
10.013 USD Chômage
3,4% (novembre 2003) Inflation
3,4% (novembre 2003) Won / Dollar
Won / Euro
1.209,8 (30/12/2003) 1.510,8 (30/12/2003)
Clause de non-responsabilité
La Mission Économique sefforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de lutilisation et de linterprétation de linformation contenue dans cette publication qui ne vise pas à délivrer des conseils personnalisés qui supposent létude et lanalyse de cas particuliers.
Éditeur : Mission Économique de Séoul Adresse :Kangnam P.O Box 2165 Séoul, 135-621 http://www.dree.org/coree Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org Revue par yves.dericaud@dree.org Date de parution : 31 décembre 2003 Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org
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