"Objectif Corée" 15 janvier 2004 © MINEFI - DREE
Version intégrale téléchargeable sur le site : http://www.dree.org/coree au format .pdfActualités :
- L'Année de la Grande Vitesse yves.dericaud@dree.org
Au-delà des incertitudes politiques, (lélection législative davril confirmera-telle ou non la cohabitation «à la coréenne» que vit le pays depuis plusieurs années?), cest bien sûr la reprise de léconomie coréenne que chacun attend.
Après une croissance réelle estimée à 3% pour 2003, le Ministre des Finances pronostique le double (6,1%) pour cette année, grâce au redémarrage de la consommation et de linvestissement et à la progression certaine des exportations à deux chiffres. Les investisseurs étrangers (du moins les investisseurs en portefeuille) ont déjà largement anticipé cette reprise : en moins dun an, leur part dans la capitalisation boursière coréenne est passée de 36% à 41%. Ces achats, qui se portent surtout sur les valeurs de technologie, Samsung Electronics (qui représente presque 20% de la bourse coréenne) recevant la part du lion, ont fait progresser lindice KOSPI de 60% depuis 10 mois.
On peut espérer que léconomie coréenne, soumise à de fortes fluctuations depuis la crise asiatique (les ralentissements sensibles succédant aux «rattrapages accélérés»), va progressivement se rapprocher de son taux de croissance réelle de moyen terme, quon peut évaluer à 5% environ. Cest en tout cas sur un tel rythme daccroissement du PIB (qui devrait se traduire,toutes choses égales par ailleurs, par une augmentation moyenne des importations coréennes proche de 8%), que devraient tabler les entreprises françaises en moyenne période. Et c'est ce à quoi tend la gestion macroéconomique prudente des autorités coréennes : limitation de lexcédent budgétaire, stabilisation à niveau bas des taux d'intérêt, stérilisation du surcroît de masse monétaire généré par laccroissement des réserves en devises
En fait, nous aurons sans doute en 2004 une croissance des importations en Corée supérieure à 10%. France Corée à Grande Vitesse (en particulier Hanbultech, lexposition technologique et industrielle) rencontre donc un contexte particulièrement porteur: linauguration du TGV, vitrine de la technologie et du savoir-faire français, et laccélération de la croissance, propice aux nouveaux projets.
Tel est notre pari : nous appuyant sur les entreprises françaises, parmi les plus grandes, qui réussissent sur un marché coréen quelles connaissent, donner à celles qui le connaissent peu ou mal le goût de ce marché durablement porteur, et plus ouvert quelles ne le pensent. Bienvenue à Hanbultech (6-8 avril) !
- Un nouveau leitmotiv: le bien être benjamin.coeffic@dree.org
"Well being" : un nouveau mot coréen
Le marché du bien-être connaît un formidable développement et sera, à n'en pas douter, une tendance phare pour 2004, avec pour maîtres mots : santé, beauté, nature et multi-fonctionnalité. La tendance avait commencé avec l'apparition des produits biologiques dans l'alimentation. Désormais, tous les secteurs sont concernés par cette nouvelle vague : sports et loisirs, cosmétiques, produits ménagers...
Cette progression devrait continuer en 2004 avec l'apparition du look "Caports" (contraction de "Casual" et de "Sports"), qui consiste à porter des vêtements de sport au quotidien.
Cette soif de bien-être touche aussi l'électroménager et l'équipement de la maison. On assiste, par exemple, à un développement fort du marché des purificateurs d'air. De même, les meubles fonctionnels "Fit-in", dont le design est supposé transformer les pièces de la maison en véritables oeuvres d'art, font leur apparition.
Bien entendu, les cosmétiques sont de la partie, avec l'apparition de produits à double usage : à la fois soins pour le corps et apaisants spirituels. C'est notamment le cas de Kiehl's, marque de L'Oréal présente depuis 18 mois et qui connaît une forte croissance.
Selon le LG Economic Research Institute, ce phénomène est la conséquence du stress face à l'instabilité politique et aux incertitudes économiques : les produits de bien-être seraient un refuge pour échapper à un quotidien difficile. Le développement de la société des loisirs en Corée joue aussi un rôle important dans ce mouvement. En outre, face à une offre pléthorique et à une labellisation "bien-être" tous azimuts, c'est aussi le marché du conseil en bien-être qui devrait se développer, afin d'aider les consommateurs à s'y retrouver...
- 2004 : sous le signe de l'année du singe ...et des télécommunications guillaume.briand@dree.org
Avec lorganisation en septembre du salon Telecom Asia à Busan, les Coréens auront à cur de démontrer, chez eux, quen matière de TIC, ils nont rien à envier à personne. Dores et déjà en ce début dannée, les TIC occupent les premières places de lactualité avec deux nouveautés de taille : le début de la portabilité des numéros (avec simultanément lintroduction dun nouveau préfixe (010) pour les nouveaux abonnés au mobile), et louverture du réseau de téléphonie mobile 3G à la norme W-CDMA.
- Portabilité du numéro et nouveau préfixe
Depuis le 1er janvier 2004, sur décision du ministère de lInformation et de la Communication (MIC), les abonnés de SK peuvent changer dopérateur tout en gardant leur numéro (ils doivent néanmoins changer de terminal). Cette liberté, ou portabilité du numéro, sera offerte aux abonnés de KTF à partir de juillet 2004 et aux abonnés de LG Telecom à partir de janvier 2005.
Si le MIC a opté pour une mise en place progressive ou asymétrique de la portabilité du numéro, cest avant tout avec pour objectif de préserver, si ce nest favoriser, les intérêts du plus petit opérateur, LG. Reste que limpact de cette mesure sur le taux de désabonnement des clients de SK au profit de LG devrait être limité. En effet, deux motivations peuvent inciter les abonnés de SK à sabonner ailleurs :
- a/ la promesse dune meilleure qualité de service (fiabilité et offre de contenus)
- b/ une offre commerciale plus attractive.
Or si LG rencontre aujourdhui des difficultés, cest justement parce que la qualité de ses services est jugée insuffisante. Quant aux offres commerciales, elles ne devraient pas être si différentes : dabord, parce que le MIC a autorisé SK à proposer des offres similaires à celles de ses concurrents ; ensuite parce que la situation financière de LG est telle quelle ne lui permet pas dacheter chèrement de nouveaux abonnés.
Autre nouveauté, cest également depuis le 1er janvier que tous les nouveaux abonnés aux services de téléphonie mobile se voient attribuer un numéro commençant par 010. Auparavant, les préfixes étaient propres à chacun des opérateurs, ce qui leur permettait daxer leurs campagnes marketing sur la promotion autour de leur préfixe (ex. Speed 011 pour SK).
Lintroduction de ce système indifférencié et lintroduction de la portabilité obligent donc les opérateurs à revoir leur stratégie de communication et de commercialisation.
- Lancement du réseau 3G à la norme W-CDMA
Le MIC avait enjoint SK et KTF douvrir leur réseau en 2003. Preuve de leur manque denthousiasme, les deux opérateurs auront attendu les derniers jours de décembre pour sexécuter (la commercialisation ne devrait pas toutefois commencer avant mars 2004). Principale raison de leur réticence : le différentiel technologique entre les deux réseaux - que beaucoup jugent équivalents - ne justifierait pas linvestissement.
La persistance du MIC à promouvoir le W-CDMA sexplique en un mot : exportations ! LEurope et bientôt la Chine passant progressivement à la 3G, le MIC juge que, pour préserver les chances des industriels locaux sur le marché des terminaux W-CDMA, ces derniers doivent avoir la possibilité de tester, chez eux, en conditions réelles leur technologie.
Reste que concrètement, en raison de la couverture très limitée du réseau WCDMA, seuls les terminaux bi-modes, cest-à-dire capables de fonctionner sur les deux réseaux, sont viables. En effet, au prix des terminaux et ce, même si des mécanismes de location sont à létude, on imagine mal les usagers en avoir deux. Un terminal W-CDMA coûterait aujourdhui 690 €.
Donc plus que jamais, en 2004 le marché des télécommunications en Corée sera une affaire à suivre.
- Nouveau plan de restructuration pour LG Card hubert.frederic@dree.org
Pour la deuxième fois en moins de trois mois, la situation de LG Card a nécessité, en urgence, une intervention massive de ses créanciers : un plan de restructuration de 3800 Mds de wons (3,2 Mds USD) a été adopté vendredi 9 janvier, après que la société ait dû, à nouveau, comme en novembre dernier, suspendre ses services d'avances en liquide (cash advance). Ce plan comprend un debt to equity swap de 2000 Mds de wons et de nouvelles lignes de crédit pour 1700 Mds de wons.
Les banques et autres institutions financières créancières ont pris un risque important en acceptant que soient capitalisés 2000 Mds de wons de leurs encours envers LG Card (risque venant s'ajouter aux difficultés de leurs propres filiales de cartes de crédit). Mais il est vrai que la faillite de LG Card pèserait doublement sur le système financier: outre les financements que ce dernier a concédé à LG Card (en achat d'obligations et lignes de crédits), la fin des avances en liquide que LG Card octroie à ses clients détériorerait un peu plus la situation des autres sociétés de cartes de crédit, dont celles adossées aux groupes bancaires... Au total, la faillite de LG Card pourrait coûter quelque 27000Mds wons au secteur financier sud-coréen (23 Mds USD chiffre cité par le Ministre des Finances, M. Byeon, d'après un rapport d'audit de LG Card).
LG Card est dorénavant placé sous le contrôle de la Korea Development Bank (elle-même contrôlé par l'Etat), premier actionnaire de la société avec 25% du capital. Parallèlement, le groupe LG s'est engagé à apporter des financements pour près de 1000 Mds de wons à LG Card, ce qui a ravivé la crainte de voir certains fleurons du groupe (dont LG Electronics) obligés à offrir une aide financière à LG Card contre leur propre intérêt et en violation des principes de gouvernance d'entreprise.
Si ce nouveau plan de restructuration de LG Card permet d'écarter, au moins temporairement, les risques d'insolvabilité, les questions sur la viabilité de long terme de la plus importante des sociétés de cartes de crédit sud-coréennes restent sans réponse. D'autant que les banques sud-coréennes, désormais à la tête de LG Card, n'ont pas été très heureuses dans la gestion de leur propre filiales de cartes de crédit. Pourront-elles remettre sur pied leur plus important concurrent (et y ont-elles même intérêt) ? LG Card se cherche toujours un repreneur...
- Publications
Disponibles sur le site de la ME : http://www.dree.org/coree
- Le télé-achat en Corée du Sud (12/01/2004)
- Les moyens de paiement en Corée du Sud (02/12/2003)
- Emploi et législation sociale en Corée du Sud (03/12/2003)
- Eléments de fiscalité en Corée du Sud (03/12/2003)
- Le droit des sociétés en Corée du Sud : principaux éléments (28/11/2003)
- Des IDE croissants dans le secteur bancaire sud-coréen (02/12/2003)
Etudes disponibles auprès de la librairie du CFCE : commercial@cfce.fr
- Guide-répertoire : Les cosmétiques et les parfums en Corée du Sud (11/2003)
- Le secteur ferroviaire urbain en Corée du Sud (04/2003)
- Le guide des grands groupes en Corée du Sud (03/2003)
- Les équipementiers automobiles en Corée du Sud (02/2003)
Statistiques
PIB 2002
422,2 milliards USD PIB/habitant 2002
10.013 USD Chômage
3,4% (novembre 2003) Inflation
3,4% (décembre 2003) Won / Dollar
Won / Euro
1.183,2 (12/012004) 1.519,8 (12/01/2004)
Clause de non-responsabilité
La Mission Économique sefforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de lutilisation et de linterprétation de linformation contenue dans cette publication qui ne vise pas à délivrer des conseils personnalisés qui supposent létude et lanalyse de cas particuliers.
Éditeur : Mission Économique de Séoul Adresse :Kangnam P.O Box 2165 Séoul, 135-621 http://www.dree.org/coree Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org Revue par yves.dericaud@dree.org Date de parution : 15 janvier 2004 Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org
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