"Objectif Corée" 12 octobre 2005 © MINEFI - DREE/TRESOR
Version intégrale téléchargeable sur le site : http://www.missioneco.org/coree au format .pdf

 

- Les Chinois à Séoul
Auteur de l’article yves.dericaud@missioneco.org

La convention qui vient de rassembler à Séoul quelque 3000 hommes (et femmes) d’affaires chinois «ethniques» (dont une vingtaine venus de France…) donne un coup de projecteur sur la relation, riche et complexe, qui lie la Corée au «monde chinois».

En dépit de la faiblesse historique de la minorité chinoise en Corée…

L’importance majeure, et toujours croissante, de la Chine pour l’économie coréenne contraste avec la faible place qu’occupe ici la communauté chinoise. Il n’y a pas (ou plus) en Corée de minorité chinoise économiquement active comme dans la plupart des pays de la région. On compte à peine plus de 20 000 Chinois, officiellement recensés comme tels ici, contre 1 million au Japon…

En réalité, la présence économique et physique de la minorité chinoise n’a pas cessé de se réduire depuis un demi-siècle. Les « Chinatowns » d’Incheon, ou de Séoul, quand ils n’ont pas disparu, ont vu leur taille se réduire fortement. Cette régression historique s’explique sans doute par des raisons politiques, la Corée du Sud n’ayant renoué ses relations diplomatiques avec la Chine Populaire qu’en 1992. Ajoutons que l’immigration a été longtemps interdite dans ce pays.

…qui contraste avec le dynamisme de l’investissement coréen en Chine…

Depuis 1992, les entrepreneurs coréens n’ont eu de cesse que de rattraper le temps perdu : la Chine est aujourd’hui la première destination des investissements et des exportations provenant de Corée du Sud, et son deuxième fournisseur (derrière le Japon). Samsung Electronics a en Chine une trentaine de sites de production et y emploie près de 40 000 personnes.

Cette croissance de la présence coréennes en Chine est allée de pair avec la montée en puissance de l’ «usine du monde» et l’internationalisation des entreprises de Chine Continentale.

D’où l’arrivée, très récente, des investisseurs chinois en Corée : Shanghai Automotive Industry Corp (SAIC) partenaire historique de Wolkswagen (et de GM) a pris une participation de 49% dans Ssangyong Motor (pour 500 millions de dollars) ; Beijing Oriental Electronics (BOE) a racheté l’activité «écrans plats» de Hynix pour 380 millions de dollars ; enfin Shanghai Shanda a repris pour 92 millions de dollars le producteur de jeux Actoz Soft, dont il distribuait en Chine le produit vedette «La légende de Mir»…

…les entrepreneurs chinois s’intéressent de plus en plus à la Corée.

Il est à prévoir que les relations entre entreprises coréennes et chinoises ne vont pas cesser de se densifier, pas seulement parce que les entreprises coréennes poursuivent sans relâche leur mouvement de délocalisation en Chine : DSME (les chantiers navals de Daewoo, no 2 mondial) a ainsi acheté à Shanghai, en prévision de son développement futur, une surface équivalente à celle qu’il occupe aujourd’hui sur l’île de Kojje, près de Busan.

Mais des hommes d’affaires chinois de la diaspora ont aussi annoncé, à l’occasion de cette convention, la création à Séoul d’un grand « China World ». C’est un signe…

 

- Samsung, au-dessus de tout soupçon ?
Auteur de l'article hubert.frederic@missioneco.org
Samsung emploie en Corée plus de 120 000 personnes dans près de 65 filiales, et compte pour près de 15% de l’activité économique du pays.

Fleuron de l’économie coréenne, le groupe Samsung est souvent présenté comme un modèle de modernité et de gestion parmi les conglomérats coréens (les chaebols). Alors que la plupart des autres grands conglomérats coréens ont connu des heures difficiles (faillite de Daewoo, scandale SK…), révélant la persistance de certaines pratiques au sein des chaebols (contrôle des familles fondatrices, complexification des liens capitalistiques entre filiales…), le groupe Samsung ne semblait pas concerné.

Samsung Everland détient 19,34% de Samsung Life Insurance (premier assureur coréen), qui détient 7,23% de Samsung Electronics , qui détient 46,90% de Samsung Card, qui détient à son tour 25,64% d’Everland…

La justice suspecte en outre que la décision de cession des obligations convertibles a été prise lors d’un Conseil d’Administration sans que le quorum fût atteint.

Or, ces dernières semaines, la justice coréenne a remis sur le devant de la scène des affaires, qui, pour être relativement anciennes, n’en ternissent pas moins l’image du groupe. Elle a entre autres condamné une transaction datant de 1996 qui préparait la passation de pouvoir entre le chairman actuel du groupe et son fils : la société Samsung Everland avait alors cédé à ce dernier des obligations convertibles à 9% de leur valeur de marché, convertissant l’héritier en premier actionnaire de l’entreprise. Samsung Everland est une société gérant un parc d’attraction, et par laquelle la famille fondatrice continue de diriger l’ensemble du groupe via des participations croisées. Elle ne détient ainsi directement que 2% du capital de Samsung Electronics (première entreprise coréenne, 9,4 milliards d’USD de résultat net en 2004, 60% du capital détenu par des étrangers), mais en assure le contrôle, rassemblant 35% des droits de vote.

Cet épisode illustre la contradiction croissante entre le caractère encore personnel du pouvoir au sein des grands groupes, et l’ouverture croissante de leur capital.

 

- Le jean monte en gamme
Auteur de l’article pierre-andré.doucet@missioneco.org

Malgré la baisse de consommation des ménages observée en 2003 et 2004, le secteur de la mode «casual», et plus particulièrement des jeans, a continué sa progression. Dynamisé par la mise en place de la semaine de 5 jours et par l’acceptation progressive d’un code vestimentaire moins stricte au travail, le jeans touche une population plus vaste, plus âgée et plus aisée qui n’hésite pas à dépenser une somme importante pour un tel achat.

La marque italienne Diesel possède aujourd’hui 14 magasins en Corée.

Les magasins multi-marques comme The Lab ou Ampio réalisent un CA mensuel moyen de 100 millions de wons.

En 2004, on estimait la taille du marché des jeans haut de gamme à 500 milliards de wons (385 millions d’euros). Avec un chiffre d’affaires respectif de 160 et 120 Mds de wons, les marques Levi’s et Calvin Klein dominent le marché. Cependant, elles laissent peu à peu la place à de nouveaux produits plus «haut de gamme» : les «premiums jeans». Ces jeans se vendent à des prix très élevés (entre 300 000 et 500 000 wons). Trois des principaux grands magasins (Lotte, Shinsegae et Galleria) proposent dorénavant des rayons multi-marques spécialisés dans le jeans. De tels rayons sont également en préparation dans les grands magasins Hyundai. On retrouve également ces jeans «premium» dans des magasins spécialisés comme The Lab ou Ampio.

Parmi les marques de «premium jeans» présentent sur le marché coréen, on peut nommer Seven Jean, Diesel, True Religion, Replay, Energie, Triana Turk… Malheureusement, les marques françaises ne sont que trop peu présentes sur ce marché dynamique même si, depuis le mois d’août on retrouve la marque A.P.C. (Atelier de Production et de Création) dans le magasin Galleria à Apgujeong.

 

- Le 2ème pont d’Incheon : un projet structurant pour la Corée
Auteur de l'article richard.kwiatek@missioneco.org
Le deuxième Pont d’Inchon sera le plus long de Corée et le 5ème pont à haubans au monde.

Lors de son achèvement en 2009, le 2ème pont d’Incheon, dont les travaux ont débuté en juin 2005, sera le plus long de Corée et le 5ème au monde avec des haubans de 800m qui le rendront comparable au pont Tatara au Japon (890m) et au pont de Normandie (856m). Le coût de cet ouvrage, qui intégrera également un viaduc d’approche de 11 km, est estimé à 1,1 M USD.

Le groupe Samsung Corporation, associé à sept autres entreprises coréennes de construction, dont Daewoo, a été chargé du design et de l’édification du projet.

Réalisé sur financement privé, cet ouvrage est un projet majeur en PPI (Private Participation in Infrastructure) géré par des investisseurs étrangers

KODA, la future société concessionnaire du pont est une joint-venture entre la municipalité d’Inchon et la société anglaise AMEC, laquelle devient ainsi le premier investisseur étranger à gérer, en Corée, un projet majeur en PPI (Private Participation in Infrastructure), formule lancée par les autorités coréennes après 1997 pour faciliter le financement de projets d’infrastructures. AMEC participe à hauteur de 23% au capital de KODA, le complément étant fourni par un consortium bancaire conduit par Kookmin Bank and IBK. Il convient également de noter la participation active de la banque d’investissement australienne Macquarie.

Ce projet s’inscrit dans un plan de développement plus vaste visant de faire d’Inchon le «hub» logistique de l’Asie du Nord-Est

Ce projet s’inscrit dans un plan de développement plus vaste visant de faire d’Incheon le «hub» logistique de l’Asie du Nord-Est tant dans le domaine maritime qu’aérien. Les projets d’agrandissement du port, la construction de la 2ème piste de l’aéroport ainsi que la construction du futur centre des affaires de la ville nouvelle de Songdo ajoutés à la qualité «zone franche» d’Incheon en constituent les principaux éléments structurants. Pour nos PME, les opportunités d’affaires dans un certain nombre de domaines spécialisés sont indéniables et à saisir dès à présent.

 

- Les chantiers navals coréens maintiennent leur avance
Auteur de l'article richard.kwiatek@missioneco.org
Les chantiers navals coréens se tournent résolument vers la fabrication de navires de plus en plus sophistiqués……

Hyundai Heavy Industries (HHI), le premier chantier naval au monde vient de se voir attribuer une commande de 4 méthaniers pour une valeur de 300 millions d’USD destinés au norvégien Solvang (170 millions d’USD) et au japonais Itochu (130 millions d’USD), tandis que Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DMSE), le 2ème plus grand constructeur mondial de navires vient de remporter une commande de 840 millions d’USD pour la construction de deux plateformes de forage destinées à la société Frigstad Offshore Drilling Ltd basée à Singapour.

Ces deux exemples récents illustrent la nouvelle orientation des chantiers navals de la Péninsule, résolument tournés vers la fabrication de navires de plus en plus sophistiqués et leur diversification vers la construction d’équipements liés à l’exploitation marine ou à des unités industrielles sur barge. En 2004, les méthaniers ont représenté 58.3 % des commandes passées à la Corée, les pétroliers 22,6% tandis que les vraquiers ne comptent plus que pour 2% !

….tandis que l’exposition de Busan « MARINE WEEK » qui regroupe les salons KORMARINE, SEAPORT et NAVAL & DEFENCE se distingue comme l’une des premières en Asie.

Le Salon KORMARINE qui a fermé ses portes le 8 octobre traduit, par le nombre d’exposants étrangers présents : 509 sur un total de 996, l’attractivité du marché coréen dans ce secteur. L’Europe domine…via l’Allemagne et ses 93 exposants. La France, elle, ne comptait que 15 exposants.

 

 

 
 
Statistiques

PIB/habitant 2004

14.144 USD

Croissance 2004

4,6 %

Chômage

3,6% (août 2005)

Inflation

2,7% (septembre 2005)

Won / Dollar

Won / Euro

1.029 (09/2005)

1.262 (09/2005)


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Éditeur :
Mission Économique de Séoul
Adresse :Kangnam P.O Box 2165 – Séoul, 135-621
Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@missioneco.org
Date de parution : 12 octobre 2005
Abonnement : en ligne http://www.diffusion.missioneco.org/ - Email abonnement : hubert.frederic@missioneco.org

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