"Objectif Corée" 26 octobre 2005 © MINEFI - DREE/TRESOR
Version intégrale téléchargeable sur le site : http://www.missioneco.org/coree au format .pdf

 

- Commission Mixte : à quoi ça sert ?
Auteur de l’article yves.dericaud@missioneco.org

Le caractère quasi-rituel de l’exercice (c’est la 18e Commission Mixte franco-coréenne que nous venons de tenir à Paris), et la récurrence des sujets à l’ordre du jour (réglementation sanitaire, normes techniques, environnement des affaires, classification douanière, titres de séjour etc…) peuvent conduire à s’interroger sur l’utilité de telles rencontres. Après tout, il existe aussi une Commission Mixte Union Européenne / Corée qui traite des mêmes sujets. Et la Chambre de Commerce Européenne consacre une part essentielle des ses activités à l’élaboration d’un cahier de doléances (« trade issues ») auquel les autorités coréennes se doivent de répondre.

Il n’y a pas double emploi entre la Commission Mixte francocoréenne et les autres rencontres…

A notre sens, cependant, la rencontre – avec tout le travail de préparation qu’elle comporte – revêt une incontestable utilité. Tout d’abord, l’expérience montre que, de façon générale, l’accumulation des interventions et des pressions facilite le règlement des difficultés d’accès au marché : il n’y a pas double emploi entre les instances française et européenne de concertation et de lobbying, mais, au contraire, complémentarité. La Commission Mixte concourt, avec d’autres événements et rencontres, au rapprochement des points de vue sur des sujets techniques et parfois complexes, dans lesquels les préoccupations protectionnistes ne prédominent pas nécessairement. Et puis certaines matières (comme la réglementation sanitaire) sont de compétence nationale, et non européenne, et doivent être traitées dans un cadre national – même si la concertation communautaire est utile.

… qui, toutes, font avancer le règlement des « irritants »…

Résultat : le règlement de certaines difficultés a progressé à l’occasion de cette Commission Mixte : annonce de l’ouverture prochaine du marché des semences bovines ; reconnaissance d’une réelle difficulté, côté coréen, concernant les normes «automobiles», assouplissement de la loi sur les «cosméceutiques»…

De même les «irritants » mis en avant par la partie coréenne peuvent aussi progresser dans leur règlement. C’est en particulier le cas des problèmes, récurrents il faut le dire, de visas et de titres de séjour pour les visiteurs et expatriés coréens en France. De même la question de la «multidésignation» (c'est-à-dire de l’admission éventuelle de nouvelles compagnies aérienne sur la ligne Paris-Séoul) a fait, à nouveau, l’objet d’un examen attentif.

…la Commission permettant, elle, de dynamiser la coopération économique entre les deux pays.

Et puis la Commission Mixte n’est pas seulement un lieu de récriminations réciproques, mais aussi l’occasion d’une relance de notre coopération sur des projets précis : refonte de l’accord franco-coréen sur la protection et la promotion des investissements, préparation d’un arrangement administratif sur la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto, finalisation (enfin !) de l’accord de sécurité sociale, organisation conjointe des évènements économiques du 120ème anniversaire des relations franco-coréennes…

Rendez-vous donc à Séoul en 2006 pour la 19e Commission Mixte : rappelons aux entreprises françaises qu’elle est, plus que jamais, à leur disposition, et qu’elle n’en sera que plus productive.

 

- Le marché obligataire coréen : de grande taille, mais peu sophistiqué
Auteur de l'article hubert.frederic@missioneco.org
Second marché obligataire d’Asie, le marché coréen est peu avancé : marché secondaire très limité, faible analyse de risque, maturités réduites…

Le marché obligataire coréen est le second en Asie après celui du Japon en termes d’encours. La valeur totale des obligations émises atteint 532 Mds USD fin septembre 2005 (78% du PIB). Il reste dominé par les obligations d’Etat (3/4 du total). Si toutes les restrictions à l’investissement étranger ont été abolies en 1997, la participation étrangère sur le marché obligataire coréen reste particulièrement faible (0,6%), contre 43% de la capitalisation boursière. Le marché obligataire est ici encore peu avancé, et traditionnellement très protégé.

La présence étrangère y est marginale, contrairement au marché coréen des actions.

Le système de garantie des obligations (assurance pour le principal et l’intérêt), quasi systématique avant la crise financière de 1997 mais qui a aujourd’hui vu sa couverture se réduire (les assurances privées ont quasiment disparues), a ainsi considérablement freiné l’émergence d’un système approprié d’analyse de risque. Les interventions du gouvernement coréen sur le marché (Daewoo, Hynix,….), pour éviter la liquidation d’entreprises en difficulté, entretiennent le sentiment de l’existence d’une garantie automatique « de dernière instance » de la part du gouvernement.

L’absence de transparence comptable et d’analyse fiable des risques pousse les investisseurs à souscrire à des émissions de grandes entreprise très bien notées (au détriment des émissions des PME), et à les conserver… Le marché obligataire coréen reste en conséquence fort peu liquide : le marché secondaire (échanges des obligations après leurs émissions) est quasi inexistant. Chaque jour, moins de 1% des obligations font l’objet d’échange et donc d’une cotation. 862 millions d’USD en obligations d’entreprise ont ainsi été échangées en 2004 (soit 0,6% de l’encours…). La très large majorité des obligations émises ont une maturité inférieure à 4 ans.

 

- Bilan du Seoul Air Show 2005 : présence française et projets coréens
Auteur de l’article younes.lahrichi@missioneco.org

Réunissant 225 sociétés de 24 pays différents, ce salon biannuel a mis en vedette le supersonique coréen T-50 et le KT-1 (KAI), ainsi que deux des nouveaux avions de chasse Boeing F-15K (qui avait été préféré il y a deux ans au Rafale…). KAI a annoncé la signature d’un contrat de 900 MUSD avec Airbus pour la fourniture d’éléments de l’A350. Korean Air a conclu un contrat de 200 MUSD avec Boeing portant sur la construction du B787 (que Korean Air a déjà commandé).

Une présence française remarquée :
Le gouvernement coréen n’a pas encore désigné le fournisseur étranger de la cellule du KHP.

Etaient présents EADS (Airbus, Eurocopter, Ariane, …) et Thalès (Thalès Groupe et Samsung-Thalès), qui a annoncé la signature d’un partenariat avec la société de mécanique de précision Firstec pour la fourniture des instruments de mesure du futur hélicoptère.

Aviation civile : un aperçu de l’A380 :
Korean Air a commandé 5 Airbus A380 (+ 3 options) en 2004.

Du côté de l’aviation civile, Korean Air a présenté ses futurs Airbus A380- 500 (maquette grandeur nature des cabines passagers, ainsi que l’aménagement d’un bar et d’un espace de travail pour l’équipage conçu pour Korean Air, en service à partir de 2008.

Aérospatial : les ambitions du KARI :
La Corée veut faire partie des 10 premières puissances spatiales d’ici à 2010

Le KARI (Korean Aerospace Research Institute) a présenté son projet d’UAV, ses projets spatiaux et l’état d’avancement de son pas de tir d’Oenaro. La Corée du Sud veut être en 2010 une des 10 premières puissances spatiales, en développant ses satellites et lanceurs (programme KSLV).

 

- Un centre international dédié aux cellules souches, dont les Français seront absents
Auteur de l’article jeancesar.lammert@missioneco.org
Inauguration du WSCH dirigé par le professeur HWANG Woo-Suk…

La Corée du Sud confirme sa volonté d’être à la pointe de la recherche consacrée aux cellules embryonnaires en inaugurant, le 19 octobre dernier, un centre de recherche baptisé ‘World Stem Cell Hub’ (WSCH) pour produire et stocker des centaines de lignées de chacune des maladies humaines.

… situé sur le complexe hospitalier de l’université nationale de Séoul (SNU) …

A l’origine de cette initiative, le professeur HWANG Woo-Suk, surnommé le ‘roi du clonage’, a été logiquement nommé directeur de ce centre qui se veut l’épicentre d’un réseau international pour la conduite de projets communs avec les meilleures équipes américaines et britanniques. Les scientifiques français sont exclus de ce réseau tant que la législation en France interdit toute recherche sur le clonage humain thérapeutique.

… couvrant 800m2 et entièrement financé par les pouvoirs publics (6,5 millions USD).

Le professeur HWANG avait dévoilé son projet en mai dernier juste après avoir été le premier à démontrer une réelle maîtrise technique dans la culture de lignées de cellules souches embryonnaires.

Le président ROH : «Le gouvernement mettra tout en oeuvre pour résoudre les problèmes d’éthique et permettre aux scientifiques de se consacrer à leurs recherches».

La cérémonie officielle a permis de réunir l’élite mondiale de la recherche sur les cellules souches dont le ’père’ de la brebis Dolly, l’écossais Ian Wilmut, et l’américain Gerald Schatten de l’université de Pittsburgh. Le président sud-coréen ROH Moo-Hyun, le ministre de la santé et celui des sciences et technologies étaient également présents pour cet évènement.

Dès le mois prochain, le centre commencera à recevoir l’inscription de patients atteints de maladies incurables ; ils pourront y déposer leurs cellules dans l’éventualité d’une utilisation (culture de cellules par les équipes de recherche) pour les soigner.

 

- Vin : la France recule sur un marché porteur
Auteur de l’article jeancesar.lammert@missioneco.org

Selon les douanes coréennes, les importations de vin atteignent pratiquement 50 millions USD sur les 9 premiers mois de l’année (+20% en valeur et en volume). Bien que toujours leader, les vins français stagnent en valeur (-0,5%) et régressent en volume (-6,5%). Ainsi notre part de marché (36% en valeur et 21% en volume) est en net recul au profit quasi-exclusif des vins chiliens.

Sur les 8 premiers mois de 2005, les AOC et les VDQS représentent 11 millions EUR, soit 87% de la valeur du total des vins tranquilles d’origine France. A l’image de la tendance générale, les vins de Bordeaux, qui représentent 78% de cette catégorie, reculent de 13% en volume et de 9% en valeur. Les appellations communales Médoc, Bordeaux et les vins de Côtes font figure d’exception en progressant respectivement de 17,8%, 4,6% et 125%.

Les vins de Bourgogne sont la bonne surprise de ce classement avec la particularité d’être équitablement répartis entre rouge et blanc. En revanche, les vins du Languedoc-Roussillon et les Côtes du Rhône régressent nettement alors qu’ils avaient atteint des volumes significatifs en 2004.

 
Statistiques

PIB/habitant 2004

14.144 USD

Croissance 2004

4,6 %

Chômage

3,6% (août 2005)

Inflation

2,7% (septembre 2005)

Won / Dollar

Won / Euro

1.029 (09/2005)

1.262 (09/2005)


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Éditeur :
Mission Économique de Séoul
Adresse :Kangnam P.O Box 2165 – Séoul, 135-621
Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@missioneco.org
Date de parution : 26 octobre 2005
Abonnement : en ligne http://www.diffusion.missioneco.org/ - Email abonnement : hubert.frederic@missioneco.org
 


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