"Objectif Corée" 18 janvier 2006 © MINEFI - DREE/TRESOR
- Version intégrale téléchargeable sur le site : http://www.missioneco.org/coree au format .pdf
- - Le budget de l'Etat coréen : frugalité et opportunités
- Auteur de léditorial yves.dericaud@missioneco.org
Affectations et débudgétisations au sein du budget rendent difficile lanalyse des priorités sectorielles et de politique économique. Dailleurs la Corée sest fait largement rappeler à lordre par lOCDE pour linsuffisante transparence de sa procédure budgétaire. Ladoption récente du budget 2006 par lAssemblée, mais aussi la réforme budgétaire de 2003 conduisent néanmoins à tenter lexercice.
Notons dabord que cest le Ministère de la «Planification et du Budget», résultat de la fusion en 2000 de lancienne Agence de planification et de la Direction du budget, et non le Ministère des Finances, qui conduit la procédure. En Corée comme ailleurs, lexercice budgétaire sinscrit dans une programmation pluri-annuelle : cest particulièrement le cas en ce qui concerne le Ministère de la Défense ou les technologies de linformation.
En revanche on sait la franche réticence des autorités coréennes à utiliser loutil budgétaire à des fins de stabilisation, et surtout de relance économique. Malgré les recommandations répétées du FMI ces trois dernières années de stagnation (relative) de la demande domestique, les responsables financiers coréens prisonniers dune saine habitude déconomie- nont jamais pu se résoudre à accroître significativement les dépenses, et à «créer» du déficit : on sest borné à quelques «dépenses fiscales» (baisse provisoire de taxes à la consommation) et à accélérer (c'est-à-dire à avancer du second au premier semestre) lengagement des dépenses.
Résultat : un déficit budgétaire moyen inférieur à 1%
Par rapport aux autres pays de lOCDE, la Corée a la chance de présenter un taux de prélèvements obligatoires par rapport au PIB à peine supérieur à 20%. Cela sexplique par la relative faiblesse de la protection sociale, ou, en tout cas, par le développement limité de «lEtat-Providence» : lemploi public ne représente même pas 5% de lemploi total. Mais cela tient aussi à la productivité des services administratifs, dans un pays particulièrement en pointe en matière « de-gouvernement ».
Tout modéré quil soit en pourcentage du PIB, ce budget de 144 milliards de dollars, en hausse de plus de 7%, offre aux entreprises françaises des opportunités à saisir. Ainsi :
Le budget de la Défense (22,3 milliards de dollars) nest pas ouvert aux seules entreprises coréennes, ou même américaines, comme le montrent les exemples du KHP (hélicoptère) ou du satellite Koreasat V. Le budget de lagriculture sarticule sur un plan de 5 ans, de plus de 100 milliards de dollars, ayant pour objet daider les agriculteurs coréens à valoriser leurs produits : à nos entreprises du secteur de la transformation et du conditionnement den profiter.
La R. et D., dont les dépenses sont en hausse de 14%, reste une priorité absolue du corps social. Linstitut Pasteur le sait bien, qui sest vu très largement financé sur fonds publics coréens. Avis à nos nouveaux pôles de compétitivité
- - La consommation reprend, la croissance s'accélère
- Auteur de larticle hubert.frederic@missioneco.org
- 2005 :
- Croissance : 3,9%
- Inflation : 2,7%
- Chômage : 3,8%
2006 :
- Croissance : 5,0%
- Inflation : 3,0%
- Chômage : 3,6%
Pour plus de détails, consulter sur notre site la fiche de synthèse : http://www.missioneco.org/documents/107/115666.pdf
La croissance de léconomie coréenne en 2005 (+3,9%) est plus équilibrée quen 2004 : après 2 années de crise du crédit, la reprise de la consommation des ménages saffirme, alors que le dynamisme des exportations se confirme. La consommation des ménages a de fait retrouvé le chemin de la croissance (+3,0% sur lensemble de lannée, +4,0% au second semestre) à mesure que leur solvabilité sest améliorée. La reprise de la consommation privée devrait saccélérer en 2006 (+4,5% prévus). Le commerce extérieur, quant à lui, a connu un ralentissement moins prononcé que prévu. Les exportations de biens, en volume, devraient connaître en 2006 (+10,8% escomptés) une progression similaire à celle de 2005 (+10,1% contre +21,0% en 2004). Au total, les prévisions officielles (Banque centrale, FMI, OCDE) font état dune croissance de 5,0% en 2006 (+5,5% au premier semestre, +4,6% au second). Le PIB sud-coréen, de 680 Mds USD en 2004 (14 144 USD par habitant), avoisine 810 Mds USD en 2005 (16 800 USD).
Dans un contexte de resserrement généralisé des politiques monétaires, la Banque centrale a procédé fin 2005 à 2 relèvements successifs de son taux directeur (de 3,25% à 3,75%), craignant notamment une résurgence de tensions inflationnistes nées de lenvolée des prix pétroliers. De fait, seule lappréciation du won vis-à-vis du dollar américain (en 2004) avait jusque-là permis de les juguler, alors que lexercice 2005 sest soldé par une relative stabilité de la parité entre les 2 monnaies. Linflation affiche pourtant un niveau parmi les plus bas de ces 5 dernières années (2,7% en moyenne en 2005 contre 3,6% en 2004), tandis que le chômage reste modéré (3,8% en 2005, 3,7% en 2004). La Banque centrale estime que linflation à la consommation atteindra 3,0% en moyenne en 2006 (3,4% au second semestre), tandis que le taux de chômage se réduira à 3,6%.
- - Ça roule pour RSM
- Auteur de l'article younes.lahrichi@missioneco.org
Renault Samsung Motors (RSM) a enregistré lannée dernière ses meilleures ventes depuis sa création en 2000 : 119000 unités vendues, soit une hausse de 40% en un an. Le chiffre daffaires de RSM pour 2005 est estimé à 2300 Mds KRW (1,92 Mds EUR). RSM a vendu plus de 25000 SM7 en 2005, profitant de lembellie du segment des Large Sedan (Grandeur de Hyundai, Opirus de Kia, Chairman de Ssangyong, Statesman de GM Daewoo). Ces berlines de grande taille représentaient 18,4 % du marché domestique en 2004, contre 16% en 2002. RSM détient désormais 12,6% du marché domestique, tous segments confondus, devant GM Daewoo.
Satisfait de ses résultats, C. Ghosn veut faire monter en puissance RSM qui, dans son implantation actuelle, pourrait sensiblement accroître sa production. Il a confié au Coréen la co-production du futur 4x4 du groupe (commercialisation prévue mi-2007), et annoncé un investissement de 600 Mds KRW sur 3 ans. RSM exporte aujourdhui très peu (3500 unités en 2005, essentiellement vers le Chili), et compte y remédier en 2006 : 30 000 SM3 (berlines compactes) seront ainsi vendues sous la marque Nissan en Europe de lest, au Moyen-Orient et en Amérique latine.
Enfin, conformément à laccord signé il y a 6 ans et compte tenu de la valorisation considérable qua connue RSM depuis lors, le groupe a accru sa participation de 10% (à 80%), en rachetant pour 46 MEUR la part des créanciers de lex-Samsung Motors Inc. (SMI).
Communiqué de presse : http://www.renault.com/datamedia/doc/mediarenaultcom/en/10484_PR_RSM_Final.pdf
Renault avait repris SMI pour 513 Mds EUR en 2000. RSM nest pas coté en bourse.
- - Or blanc et matin clair
- Auteur de larticle Richard.kwiatek@missioneco.org
Inconnu voici quarante ans (Yongpyeong, première station de ski coréenne, a été ouverte en 1961) le ski est resté longtemps une activité de loisirs élitaire. Il bénéficie maintenant dun engouement croissant. En 2002, trois millions de forfaits de remontées mécaniques ont été vendus, ce chiffre devant atteindre six millions en 2006. La Corée compte aujourdhui deux millions de skieurs réguliers.
Ce développement a été rendu possible par lélévation régulière du niveau de vie et le passage à la semaine de 5 jours (40H), mais également grâce à des investissements massifs dans les infrastructures daccueil, réalisés surtout par les chaebols (LG, Hyundai, Samsung ). Les treize stations coréennes présentent en outre la particularité de se transformer en clubs de golf lété.
En 2003, le CA des stations, en croissance de 10 à 12% par an, sest élevé à 285 millions dUSD.
Trois nouvelles stations sont actuellement en projet, dont celle de Pyeong-Chang, candidate aux J.O dhiver de 2014. Les travaux du site olympique débuteront en avril 2006 et sont estimés à 1,11 milliard dUSD, avec la construction dhôtels 3 et 5 étoiles, dun ensemble résidentiel de 600 logements, dun auditorium, dun centre de conférences et dun théâtre en plein air.
A côté de Pomalgalski qui détient 50% du parc des remontés mécaniques coréen, ou des skis Rossignol, nos entreprises bénéficient dune renommée incontestée dans le secteur, quil leur appartient de valoriser. Doù lorganisation, par cette Mission et Ubifrance, dune visite en France des principales stations coréennes, du 20 au 25 mars.
- - Un segment pharmaceutique en pleine forme
- Auteur de larticle ji-hyun.kim@missioneco.org - jeancesar.lammert@missioneco.org
Dong-A Pharmaceutical Co., premier laboratoire pharmaceutique coréen, lance la commercialisation du Zydena (nom de molécule, Udefil), premier médicament contre les troubles de lérection entièrement développé en Corée (le 4ème à léchelle mondiale). Le marché local, estimé à 90 millions USD (source IMS, contre 64 en 2004), est actuellement dominé par les géants multinationaux : Viagra (Pfitzer, 55,7%), Cialis (Lilly ICOS, 35,1%) et Levitra (Bayer, 9,2%). Avec un prix inférieur de 30% et des performances annoncées comme équivalentes, Dong-A prévoit dêtre à terme leader sur ce segment en Corée, tout en demandant lhomologation du Zydena à la FDA américaine (essais cliniques Phase II depuis mars 2005). Toutes entreprises confondues, le Zydena nest que le 10ème médicament issu de la R&D coréenne ; le premier date de 1999 avec le Sunpla de SK Chemicals Life Science.
Dong-A justifie son investissement (8 années et 20 millions USD) par le potentiel de croissance du segment des médicaments contre limpuissance et, dune manière générale, des médicaments destinés à améliorer la vie des « plus de 40 ans ». Avec le vieillissement de la population, cette génération devient le coeur de cible de lindustrie pharmaceutique en Corée. Cest aussi une des raisons de lexpansion du marché des médicaments dordonnance (+17,5% en 2005). Ce rythme de croissance devrait se maintenir et profiter particulièrement aux médicaments contre lhypertension, lostéoporose et le diabète.
PIB/habitant 2004 Croissance 2005 Chômage Inflation
Clause de non-responsabilité
- Éditeur :
- Mission Économique de Séoul
- Adresse :Kangnam P.O Box 2165 Séoul, 135-621
- Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@missioneco.org
- Date de parution : 18 janvier 2006
- Abonnement : en ligne http://www.diffusion.missioneco.org/ - Email abonnement : hubert.frederic@missioneco.org
SOMMAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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