"Objectif Corée" 18 janvier 2006 © MINEFI - DREE/TRESOR
- Version intégrale téléchargeable sur le site : http://www.missioneco.org/coree au format .pdf
- - Le « coup d'Etat » culturel...
- Auteur de léditorial thierry.blin@missioneco.org
On sy attendait le gouvernement la fait ! Les quotas de diffusion dans les salles de cinéma de films coréens seront, à compter du 1er juillet prochain, réduits de moitié, de 146 jours par an, à 73 jours. Lannonce en a été faite la semaine dernière par le ministre de lEconomie et des Finances, M. HAN Duck-Soo, ainsi que par le ministre de la Culture, M. CHUNG Dong-Chea qui a dévoilé parallèlement un plan de soutien à lindustrie cinématographique de 400 Mds de wons. Jusquici, le pouvoir politique sétait bien gardé de trancher entre les ministres économiques du gouvernement qui plaident avec insistance depuis des mois que les résultats économiques récents du cinéma coréen devraient lengager à court terme dans la voie de la réforme, et les défenseurs acharnés de la « diversité culturelle » nombreux en Corée. Il prend ainsi le risque de laffrontement, daucun parlant de « Coup dEtat culturel »...
En 1998-1999, la communauté cinématographique coréenne sétait déjà opposée farouchement à labandon du système des quotas à lécran lorsque le gouvernement coréen avait voulu donner satisfaction aux Américains pendant les premières négociations dun projet daccord sur linvestissement. De nombreuses manifestations de protestations avait à lépoque été organisé conduisant finalement les autorités à retirer le projet, et à rappeler solennellement limportance du système des quotas « pour préserver et promouvoir lidentité culturelle ». On en est loin aujourdhui, et limportance des enjeux sur la table a conduit le gouvernement à trancher.
Il semble difficile cette fois-ci de faire machine arrière. La logique économique la emporté, et elle est de taille... Lon se rappelle que labandon des quotas était lune des deux conditions posées par les Etats-Unis à un accord de libre échange avec la Corée. Lautre, en passe dêtre réglée, était la reprise des importations de boeuf américain, sous embargo depuis deux ans. Ces négociations vont donc pouvoir débuter. Elles seraient annoncées officiellement très prochainement. Les autorités coréennes et américaines nont pas de temps à perdre car la « Trade Promotion Authority » américaine expire mi-2007.
Selon le Korea Institute for International Economy Policy (KIEP), le plus tôt sera le mieux, les experts soulignant que cet accord entrainera une augmentation significative des investissements américains en Corée. Le KIEP chiffre limpact sur le PIB à près de 2 points supplémentaires à moyen terme, le grand perdant de cet accord étant lAgriculture. Et lEurope dans tout ça ? Et bien, elle risque dêtre bientôt le seul continent à ne pas avoir daccord avec la Corée Surtout, les « préférences » accordées à dautres de ses partenaires risque davoir des conséquences lourdes sur notre présence commerciale et industrielle, conséquences dont nous pourrons nous prémunir que si, à notre tour, nous nous engageons rapidement dans la conclusion dun accord avec la Corée.
- - Nouveau mouvement d'appréciation du won
- Auteur de larticle hubert.frederic@missioneco.org
Janvier 2006 a été marqué par une appréciation visible du won par rapport au dollar américain, la parité atteignant 970 KRW/USD en fin de mois, un niveau jamais atteint depuis la crise asiatique. Le Gouvernement et les médias coréens se sont vivement émus de ce nouveau mouvement à lappréciation du won, attribué par le Gouvernement, comme il est dusage en pareil cas, aux spéculateurs. Si ces réactions peuvent paraître exagérées (la variation est encore peu sensible (3%) par rapport au plancher de la « bande » de fluctuation ayant prévalu en 2005), il est néanmoins probable que les pressions à lappréciation du won se maintiennent sur le long terme, alors que les excédents courants restent historiques. Parallèlement, le won connaît un mouvement dappréciation plus significatif par rapport au yen (et continu sur 2005): la parité atteint 830 wons pour 100 yens fin janvier 2006, marquant une appréciation de 17% de la monnaie coréenne par rapport à la monnaie japonaise sur un an.
Pour tenter dendiguer lexcès doffre sur le marché des changes, le Gouvernement a récemment décidé de relâcher quelques contraintes qui pesaient encore sur les investissements des particuliers coréens à létranger, scories du contrôle des changes mis en place lors de la crise asiatique. Ainsi, le plafond du montant des investissements à létranger détenu par un particulier est passé de 3 millions dUSD à 10 millions, avec une abolition possible au cours de 2006. Lachat de biens immobiliers à létranger par les Coréens nest globalement plus soumis à déclaration à la Banque centrale.
Limpact à attendre de ces mesures semble néanmoins limité.
- - Le porc : un bilan exceptionnel
- Auteurs de larticle ji-hyun.kim@missioneco.org - jeancesar. lammert@missioneco.org
Le 24 janvier dernier, a été organisé par la SOPEXA, avec le concours de toute la filière française (INAPORC, OFIVAL, SNCP, FICT et DGAL), un séminaire sur la viande porcine. Ce séminaire, qui avait pour but de présenter aux opérateurs coréens loffre française dans toute sa variété, a rassemblé plus dune centaine de participants.
Les chiffres attestent aujourdhui du succès de la viande porcine sur le marché local. En 2005, les importations ont battu un nouveau record avec 173 598 tonnes (contre 108 829 tonnes en 2004), soit une croissance de 59,5%. Pour la première fois, la viande de porc devance la viande de boeuf à 142 601 tonnes. Les Etats-Unis ont représenté 24,8% du marché avec 43 152 tonnes (234,8% de hausse en glissement annuel), le Chili, 25 357 tonnes (+26%), le Canada, 20 183 tonnes (+132,2%), la France 18 270 tonnes (+46,2%), et la Belgique, 16 887 tonnes (+0,7%).
Selon le Korea Rural Economic Institute, limportation de viande de porc devrait toutefois se stabiliser en 2006 avec la baisse du prix de la viande de boeuf (réouverture au boeuf américain) et lamélioration de la situation sanitaire des élevages coréens. La charcuterie française est malheureusement encore quasi absente du marché coréen, alors que les étales font la part belle aux produits espagnols (saucissons ou jambons en tranches sous emballage individuel de 100 ou 300g), et bientôt italiens. Tout reste à faire par conséquent sur un marché extrêmement prometteur, aussi bien pour des exportations directes que pour des transferts de technologie, dont les coréens sont actuellement demandeurs. A lexception des produits carnés stérilisés, les établissements doivent bien sûr être agréés par les autorités coréennes.
Les produits français doivent trouver toute leur place sur ce marché. Il faut sy atteler rapidement.
- - La hausse de la consommation sourit aux réseaux de distribution
- Auteurs de larticle: pierreandre. doucet@missioneco.org - hyeun-suk.oh@missioneco.org
Après deux années de baisse consécutive, les représentants des grands magasins ont enfin retrouvé le sourire en 2005 et comptent bien le garder en 2006. Merci aux ventes de fin dannée et à lhiver rigoureux qui a frappé la péninsule et dopé littéralement les ventes, notamment de manteaux, décharpes et de gants. Les grands magasins Shinsegae ont enregistré ainsi une hausse de 32,6% de leurs ventes en décembre 2005 par rapport à décembre 2004. Selon les professionnels du secteur, les ventes des grands magasins ont augmenté de 4% en 2005 (+5% pour les trois principales chaînes de grands magasins : Lotte, Hyundai et Shinsegae) et devraient connaître une nouvelle croissance denviron 6% en 2006. La demande a également été particulièrement forte pour le prêt-à-porter féminin haut de gamme, secteur où les marques françaises ont beaucoup à gagner. Les produits « Bio » ont, par ailleurs, eu les faveurs des consommateurs, et cette tendance devrait se confirmer en 2006.
Les grands magasins ne sont pas les seuls à bénéficier de cette dynamique de croissance de la consommation. Les principales chaînes de télé-achat ont vu, pour la première fois depuis 3 ans, leurs ventes augmenter de près de 10 % en 2005, et les hypermarchés de 11 %. Les ventes sur Internet ont continué elles aussi leur croissance avec une progression de 21%. Les produits connaissant la plus grande progression sur Internet sont les produits électroniques et lhabillement. Le seul point noir concerne les marchés traditionnels qui, à limage du marché de Namdeamun, sont peu sensibles à cette reprise de la consommation, et enregistrent encore des résultats à la baisse.
- - Splendeurs et misères des compagnies aériennes « low-cost » coréennes
- Auteur de larticle: younes.lahrichi@missioneco.org
- Débâcle de Hansung Airlines
Hansung Airlines, première compagnie à bas coûts (low-cost) coréenne, a suspendu ses opérations fin 2005 et pour une durée indéterminée (liaisons vers Cheongju et Jeju), suite à une décision de la Seoul Regional Aviation Administration. En raison de difficultés financières importantes, la société ne serait plus en mesure de garantir la sécurité de ses vols. Lassèchement de la trésorerie dHansung est le résultat dune crise entre les investisseurs et le CEO, M Han Woo-Bong dont la gestion avait été gravement remise en cause après un incident en octobre. Labsence de pneus de rechange avait cloué au sol lappareil de la société pendant 2 jours. Les réservations ont chuté presque aussitôt, conduisant la compagnie à cesser ses activités 5 mois seulement après son lancement.
- Jeju Air dans les starting-blocks
Dans ce contexte, Jeju Air sapprête néanmoins à décoller en juin 2006. La 2ème low-cost coréenne a emprunté 100 MUSD à la Korea Develoment Bank (sous la forme dun crédit remboursable sur 8 ans). Cette somme servira à acheter 5 avions de transport de 74 places de marque Bombardier, livrables de mai à octobre 2006. La compagnie va recruter 100 personnels de bord et 50 pilotes et ingénieurs. Jeju Air a obtenu lagrément du Ministère des Transports, et attend la certification par la Civil Aviation Safety Authority (équivalent de la DGAC). Jeju Air, comme Hansung avant elle, sera environ 30% moins cher que Korean Air et Asiana. La low-cost est financée par le groupe Aekyung et par les autorités de lîle de Jeju.
PIB/habitant 2004 Croissance 2005 Chômage Inflation
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- Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@missioneco.org
- Date de parution : 1er Février 2006
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