LI Jin-mieung (Historien, professeur à l'Université Jean Moulin - Lyon 3)
D'apparence neutre, la toponymie représente en réalité un enjeu, qui s'accentue lorsque plusieurs acteurs se disputent un espace." écrit Philippe Pelletier, professeur de géographie à l'Université Lumière - Lyon 2, spécialiste du Japon, dans un excellent article de synthèse, intitulé "Tumulte des flots entre Japon et Corée, à propos de la dénomination de la "mer du Japon"", publié dans Annales de Géographie, mai-juin 2000 [1].
Dire aux Coréens qu'ils vivent au bord de la "mer du Japon", et que leurs eaux territoriales à l'est de la péninsule, ainsi que leurs îles Ullûng-do et Tok-do, se trouvent dans la "mer du Japon" engendrerait chez eux un sentiment de frustration (d'autant plus que le souvenir douloureux de la colonisation japonaise demeure encore vivant dans les esprits) bien que ce toponyme universellement connu depuis la première moitié du XIX e siècle ne soit pas dû aux Japonais, mais aux Occidentaux. Les Coréens espèrent que cette mer sera un jour rebaptisée, et à cet effet, ils se montrent très actifs auprès des organismes internationaux tels que la Conférence des Nations Unies pour la Standardisation des Noms Géographiques (UNCSGN, sigle en anglais), l'Union Géographique Internationale et l'Organisation Hydrographique Internationale (IHO, en anglais, basée à Monaco), des sociétés savantes internationales, des cartographes et géographes avec des arguments et preuves historiques à l'appui. Il est frappant de voir à quel point, un toponyme peut être crucial, lourd de sens, chargé d'émotion et d'orgueil d'une nation.
Que recèle un toponyme ? "Nommer un lieu, c'est déjà le posséder. Ou tenter de le faire...
Le professeur YU Woo-Ik de l'Université Nationale de Séoul, organisateur du 29e Congrès Géographique International de Séoul en août 2000, formule le même constat en termes suivants : "Un toponyme signifie un nom propre donné à un lieu par ceux à qui il appartient ou ceux qui l'exploitent, ou encore ceux qui sont tout simplement concernés" [2].
Pour sa part, le professeur LEE Ki-Suk de l'Université Nationale de Séoul et vice-président de la Société savante de Tonghae (mer de l'Est) dit : "Il est bien connu que cela a pris plusieurs siècles pour corriger une collection monumentale de toponymes incorrects dans l'atlas de Ptolémée... Tout le monde a besoin d'un nom de lieu pour communiquer avec les autres, et alors ce nom de lieu devient un élément clé dans les activités socio-économiques telles que cartographie, recensement de la population, loisirs, services postaux, commerce, etc" [3].
La "mer de l'Est (mer du Japon)" (nous la désignons ainsi volontairement dans cet article) se trouve tout à fait dans ce cas, car elle est entourée de quatre pays : les deux Corée, le Japon et la Russie, qui la possèdent et qui y ont leurs intérêts en commun, mais elle porte le nom d'un seul pays. Deux autres toponymes entrent également dans la même optique : les îlots "Tokdo (Rochers Liancourts / Liancourt Rocks, Take-shima (37°14' N - 131° 52'E)" et le "Détroit de Corée (Korea Strait, Taehan-haehyop)" qui comprend le "Chenal de l'Ouest (Ni-shi-suido, terme japonais)", l'île japonaise de Tsushima et le "Chenal de l'Est (Higashi-suido)", que les cartes japonaises désignent sous le nom de Détroit de Tsushima (Tsu-shima Strait, Tsushima-kaikyo) depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
La mer en question se délimite traditionnellement à l'ouest par la côte est de la Corée, au nord-ouest par la côte sud-est de la Russie et la côte ouest du Kamchatka russe, et à l'est et au sud par l'archipel japonais. Elle a environ 600 miles nautiques (1 100 km) de largeur de l'est à l'ouest dans la partie où elle est la plus étendue, et une longueur de 900 miles nautiques (1 700 km) environ du sud-sud-ouest au nord-nord-est. Presque fermée, la mer de l'Est (East Sea, Tonghae) ou mer du Japon (Japan Sea / Sea of Japan, Nihon-kai) n'est accessible que par trois passages exigus au sud, à l'est et au nord [4].
D'après les limites définies par l'Organisation Hydrographique Internationale, elle s'étend jusqu'à la mer du Sud de la péninsule coréenne, à l'île coréenne de Cheju et au milieu de la côte est de Kyushu, Japon.
Cette mer a un littoral long de 6000 km, dont 36 % environ appartiennent au Japon, 16,4 % à la Corée et le reste, soit 47,6 % à la Russie [5]. Elle ne compte que quelques îles : et les îles japonaises Oki, Sado et quelques autres. Elle est poissonneuse. On y observe aussi un grand nombre de baleines et cachalots.
La réclamation coréenne en faveur de l'utilisation d'un double nom, "mer de l'Est / mer du Japon", a ses justifications du point de vue de la géographie humaine et de la perspective historique.
- Du point de vue de la géographie humaine
La côte nord-ouest de l'archipel japonais (qui constitue la bordure orientale de cette mer), de Shimonoseki dans le Détroit de Corée à Wakkanai au nord de Hokkaido (excepté Sapporo où il n'y a pas d'activités maritimes), est habitée par une population de 7 millions de Japonais, tandis que la côte est de la péninsule coréenne (qui constitue la bordure occidentale de la mer), de Pusan dans le Détroit de Corée à Rajin à la frontière coréano-russe (excepté Kyôngju, une ville historique et touristique), est peuplée de 10 millions de Coréens [6].
Même si nous tenons compte de l'étendue de cette mer, définie par l'OHI (IHO), les côtes japonaises totalisent une population de 10 millions d'habitants. En revanche, les côtes coréennes comptent, elles, une population totale de 12 millions [7].
Il conviendrait aussi de tenir compte de la longueur de la côte de cette mer, et du nombre des riverains des deux côtes du détroit de Tartarie, notamment de la population de Vladivostok.
En tout cas, il serait temps de prendre en considération la revendication de la majorité des riverains, en l'occurrence celle des Coréens.
- Perspective historique du toponyme "mer de Corée, mer Orientale, mer du Japon"
Les cartes anciennes des pays d'Asie, tels que la Chine, la Corée et le Japon, ne donnaient pas, d'une façon générale, de nom à la mer jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, à quelques exceptions près. Si on avait besoin de désigner les mers environnantes, on utilisait plutôt la notion directionnelle, les appelant ainsi mer de l'est, mer du sud ou mer de l'ouest.
En Occident, au XVIIe siècle, les connaissances de la géographie de l'Asie étaient assez rudimentaires. La péninsule coréenne apparaissait souvent comme une île. A cette époque, les géographes donnèrent différents noms à notre mer, mais la dénomination la plus fréquemment utilisée était "mer Orientale" ou "océan Oriental". Ensuite venait "mer de Corée". On trouve aussi "mer du Japon", "mer Occidentale du Japon", ainsi que "mer de Chine", et même "océan Oriental indien" [8].
Cartes du XVII e siècle (1600-1700) :
Mer de Corée par Gordinho de Heredia (1615, 1622), Robert Dudley (1647, 1661), Christophos Blancus (1647), Bernadino Ginnaro (1641), Cardim (1646), Antoine Thomas (1690).Mer de Corée ou Océan Oriental par Jean-Baptiste Tavernier (1679, 1697).
Océan Oriental ou Mer Orientale par Philippe Briet (1640, 1650, 1658, 1676), Nicolas Sanson (1650, 1652, 1662), Pierre du Val (1658), anonyme (1676), Sanson d'Abbeville (1661), Jean-Baptiste Tavernier (1679, 1697), Allain Manesson-Mallet (1683).
Mer de Corée et Océan Boréal du Japon par Robert Dudley (1646, 1647, 1661), Antoine Thomas (1690).
Mer Orientale ou Mer du Japon par Nicolas Witsen (1687, 1692, 1698).
Mer du Japon par Christophos Blancus (1617), Joannes Janssonius (1648), Gabriele Buccelinius (1658), Nicolas Witsen (1692), Vincenzo Coronelli (1696).
Océan Boréal par Bernadino Ginnaro (1641), Robert Dudley (1646).
Mer Occidentale du Japon par P. Schenki (1700).
Mer de Chine ou Océan Chinois par Joannes Janssonius (1630, 1650, 1658), Frederik Bouttats (1663).
Mer de Chine et Ocean Oriental par Mercator (1629, 1631), Jan Janson (1630), Ides (1687), Vincenzo Coronelli (1692, 1696).
Océan Oriental Indien par Johann Ulrich Müller (1692).
Cartes du XVIII e siècle (1700-1797) :
Mer de Corée, Sea of Corea, Corean Sea par les frères Delisle (1705), Herman Moll (1710, 1712), Jacques-Nicolas Bellin (1735, 1740, 1752, 1754, 1764, 1765), Saint-Petersbourg Academy of Sciences (1737), Philippe Buache (1744), John Green (1746, 1747), Emanuel Bowen (1744, 1747, 1752, 1760, 1780), J.N. Delisle (1750), Didier Robert de Vaugondy (1748, 1749, 1750), anonyme (1754), De Vries (1760), anonyme (1761), Encyclopaedia Britannica (1771, 1778), Joseph Delisle (1772), Antonia Chata (1777), une carte espagnole (1785), Robert Sayer (1790, 1794), George Nicol (1796).Mer Orientale ou Mer de Corée par Guillaume de L'Isle (Mappe-monde de 1700, hémisphère de 1714), Nicolas Witsen (1708), Hasius (1744).
Mer Orientale par N. Goman (1725), I. Kirilov (1734), G.M. Lowiz (1746).
Mer Orientale Mineure en double avec Oceanus orientalis (qui désigne l'océan Pacifique) par Johann Baptista Domann (1730).
Mer de Corée ou Mer du Nord du Japon / Mer de Corée et Mer du Japon, par Isaak Tirion (1735), Jacob Keyzer et Jan De Lat (1747), Didier Robert de Vaugondy (1749), Gilles Robert (1750).
Mer septentrionale du Japon ou Mer du Nord du Japon par N. De Fer (1705), Isaak Tirion (1728, 1740), Scheuchzer (1730), Matthaeus Seutter (1730, 1740).
Mer du Japon par Jean Baptiste Bourguignon d'Anville (1735, 1738), Longchamps et Janvier (1754), Mattheus Seutter (1720), Isaak Tirion (1728, 1740).
Mer du Japon (maris japonici = Océan Pacifique) par Adrien Reland (1715).
Océan chinois par Pieter van der Aa (1706).
Au XVIIIe siècle (de 1700 à 1797, l'année de la parution de l'Atlas du voyage autour du monde de La Pérouse), on a connu des progrès notables dans le domaine des connaissances géographiques. Les cartes de Chine, réalisées par les missionnaires occidentaux ont été introduites en France vers 1720, et elles ont influencé les cartographes français. A cette époque, l'appellation "mer de Corée" fut la dénomination adoptée par la grande majorité des géographes et cartographes occidentaux. Le toponyme "mer du Japon" ou "mer Septentrionale du Japon" était assez peu utilisé tout au long du XVIIIe siècle. Il faut également noter qu'un grand nombre de cartes occidentales ne mentionnaient aucun nom sur notre mer.
Dès la fin du XVIIIe siècle, les explorations scientifiques et les découvertes faites par les navires occidentaux ont apporté des progrès considérables dans les connaissances de la géographie physique et de l'océanographie de l'Extrême-Orient. Elles ont également laissé des marques qui durent jusqu'à nos jours. L'une des plus importantes est sans doute le nom "mer du Japon". Notamment, les cartes hydrographiques établies par l'expédition La Pérouse (1787), publiées en 1797, avaient sans doute la plus grande autorité, jusqu'au milieu du XIX e siècle, auprès des marins occidentaux qui naviguaient dans les mers de l'Asie. Et ce sont justement, les cartes de La Pérouse qui ont adopté le nom "mer du Japon". C'est ainsi que cette mer a, semble t-il, acquis définitivement ce nom en Occident.
Pendant la première moitié du XIX e siècle (1800-1850), la dénomination "mer de Corée" ou "Sea of Corea" était encore utilisée par certains géographes tels De George en 1805, Aaron Arrowsmith en 1798 et en 1809, Delamerche en 1811, J.A. Wyld en 1845 ; elle figurait aussi sur une carte publiée à Prague en 1812. Un certain nombre de cartes anglaises donnaient le nom "golfe de Corée". Mais, ce ne sont là que quelques rares exceptions.
Déjà, dès le début du XIXe siècle, presque tous les navigateurs, les géographes, les cartographes, les historiens occidentaux, utilisaient la dénomination "mer du Japon" sur les cartes et dans les ouvrages. Au Japon, on observe un phénomène semblable. C'est-à-dire qu'on trouve "mer de Corée" aussi bien que "mer du Japon", ou encore aucun nom, sur les cartes japonaises dressées dans la première moitié du XIX e siècle.
Dès les années 1830, l'utilisation du nom "mer du Japon" était bien généralisée en Occident, et le Japon, en introduisant les sciences occidentales dans les années 1870, s'est contenté d'adopter ce nom. La dénomination, déjà solidement fixée, de "mer du Japon" a été entérinée par l'Organisation Hydrographique Internationale en 1929, à une époque où la Corée se trouvait sous la domination japonaise.
Quant au Détroit de Corée, ce toponyme fait son apparition pour la première fois sur une des cartes (plan n° 43) de l'Atlas du voyage autour du monde (publié en 1797) du grand explorateur français Jean-François De Galaup de La Pérouse (1741-1788). Ce nom, donné par La Pérouse, a été repris immédiatement par les géographes britanniques et français tels que Aaron Arrowsmith (1802, 1807), John Pinkerton (1809), E. Jones (1813), John Thomson (1815), A.-H. Brué (1820), Philippe von Siebold (1832), C.-V. Monin (1837), etc. Depuis cette époque, le nom "Détroit de Corée (Korea Strait)" est définitivement fixé et universellement utilisé jusqu'à nos jours. Toutefois, les Japonais, qui avaient adopté cette appellation, tentent aujourd'hui de la faire remplacer par "Détroit de Tsushima (Tsushima Kai-kyo)", et certains cartographes occidentaux utilisent d'ailleurs cette dénomination japonaise.
- Evolution récente en faveur du double nom "mer de l'Est / mer du Japon"
Ces dernières années, ayant pris conscience de l'importance du toponyme, qui représente bien plus qu'un symbole ou un signe distinctif, les Coréens essaient de faire admettre la dénomination "mer de l'Est" par la communauté internationale. En août 1992, pour la première fois, la Corée a ainsi présenté une demande officielle sur la modification du nom de la "mer du Japon" lors de la 6e Conférence sur la standardisation des noms géographiques de l'ONU. La Corée a réitéré sa demande en 1996, 1998 et 2000.
Bien que la réclamation coréenne ne soit pas encore adoptée par la Conférence, le président de celle-ci a recommandé aux Etats concernés de s'entendre sur un nom, ou bien de faire accepter par la "cartographie internationale" l'usage combiné des noms revendiqués par les uns et par les autres (UN CSGN, Resolution III/20).
La Corée a également demandé, en 1994 et en 1997, que "Sea of Japan" soit modifié en "East Sea", dans The Limits of Oceans and Seas, à la 15e conférence de l'IHO, tenue à Monaco. La Corée espère donc voir l'inscription du double nom "mer de l'Est / mer du Japon" dans la prochaine publication de l'IHO. La question de la "mer de l'Est" fut aussi un thème de discussion lors du Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges (France), où la Corée était le pays invité d'honneur en 1999. Le 29e Congrès International de Géographie de Séoul (Corée), en août 2000, a également consacré une session spéciale à ce sujet.
En guise de conclusion, nous pouvons dire qu'il serait raisonnable de faire figurer le nom "mer de l'Est (Tonghae)" sur toute carte représentant seulement la péninsule coréenne, et un nom double "mer de l'Est (East Sea,Tonghae) / mer du Japon (Sea of Japan, Japan Sea, Nihon-kai)" sur les cartes qui montrent à la fois la Corée et le Japon, ou l'ensemble de l'Asie. Cela en attendant l'adoption d'un joli toponyme neutre, acceptable par les trois pays riverains, par exemple "mer de l'Harmonie (Hwahae), nom proposé par Philippe Pelletier, ou "mer des Baleines (Kyonghae)" ou encore "mer Verte (Nokhae)" ou "mer Bleue (Ch'ônghae)", noms avancés par des géographes coréens.
On constate que la mobilisation des autorités gouvernementales, des géographes et des médias, et de l'opinion publique coréens portent ses fruits. Un nombre assez important de cartographes étrangers commencent à admettre le bien-fondé de la réclamation coréenne, et ont, depuis quelques années, changé de position en matière d'appellation de cette mer, soit en n'inscrivant qu'un seul nom "East Sea (mer de l'Est)," ou un double nom "East Sea (Sea of Japan)" en anglais, ou "mer de l'Est (mer du Japon)" en français, ou bien "Sea of Japan (East Sea)," ou bien encore "mer du Japon (mer de l'Est)". Il s'agit de sociétés cartographiques telles que Instituto Geographico de Agostini (Italie), Kümmerly +Frey (Berne, Suisse), Lonely Planet (Australie), Rand McNally (Etats-Unis), Encyclopaedia Britannica (Grande-Bretagne), RV Verlag (Munich, Allemagne), Microsoft, Nelles Maps (Stuttgart, Allemagne), National Geographic Society (Etats-Unis).
LI Jin-mieung
Notes :
1] "Tumulte des flots entre Japon et Corée, à propos de la dénomination de;la 'mer du Japon'", Annales de Géographie, 109 e année, n° 613, mai-juin 2000, Paris.[2] Yu, Woo-Ik (professeur à l'Université Nationale de Séoul) : "Réflexion sur la dénomination de la mer de l'Est", texte de la communication faite lors du 10e Festival de Géographie de Saint-Dié, 1er octobre 1999, Mutations asiatiques, n° 15/16, avril 2000, Paris.
[3] Lee, Ki-Suk (Seoul National University) : "The Historical Precedent for the Geographical Name of 'East Sea (Sea of Japan)', Proceedings of The 29 th International Geographical Congress (IGC), Special Session II, 'Geography and Place Names : Political Geography of Sea Names' (The Sixth International Seminar on the Naming of Seas : Special Emphasis Concerning the 'East Sea'), Aug. 16 th 2000, Seoul.
[4] The Hydrographic Office, Admiralty, United Kingdom, The China Pilot, the Coasts of China, Korea, and Tartary ; the Sea of Japan, Gulfs of Tartary and Amur, and the Sea of Okhotsk, 1861.
[5] Lee, Ki-sôk, op. cit.
[6-7] Annuaires statistiques, 2000, 2001, de la Corée et du Japon ; Li, Jin-Mieung : "'East Sea - Sea of Japan' for the name of the sea surrounded by Korea, Japan and Russia", Proceedings of the 29 th IGC, op. cit. ; Li, Jin-Mieung : "The discovery of Korea by Western navigators from 1787 to 1859 and its conse-quences on the geographical names, 'Sea of Japan' for 'East Sea', 'Liancourt Rocks' for 'Tok-do', Proceedings of the 20 th Conference of the Association of Korean Studies in Europe (AKSE), London, Ed. Saffron, avril 2001, pp. 93-103.
[8] Pour les cartes anciennes, voir notamment les ouvrages et articles suivants, en dehors de ceux cités plus haut :
- Baklanov, P. Ya et Ganzei, S. S. (Pacific Institute of Geography, Russia) : "The Name of Sea of Japan / East Sea on the Geographical Maps in Past, Present, and Future", in Proceedings of the 29 th IGC, op. cit.
- BHI (IHB) (Monaco) : The Limits of Oceans and Seas, 1923, 1926, 1929,1937, 1952, 1986.
- Li, Jin-Mieung : Sôyang jaryo-ro pon Tok-do (Les îlots Tok-do - Take-shima, Liancourt - d'après les documents occidentaux), en coréen et en français, Paris, P.A.F., 1998, textes, documents et 56 p. de cartes, 243 p.
- Li, Jin-Mieung : Tok-do, jiri-sang-ûi jae-palkyôn (Rediscovery of the Tok-do islets, from the historical and geographical viewpoint), Séoul, Ed. Samin, 248 p., prix Hankuk-Paeksang (39 e année, 1998) pour publications et culture, décerné par le quotidien Hankuk-ilbo.
- Walter, Lutz : Japan, a cartographic vision, European Printed Maps from the early 16 th to the 19 th Century, German East-Asiatic Society, on the occasion of its 120 th anniversary, Munich, New York, Ed Prestel, 1994, 232 p.
Source: Culture Coréenne Numéro 59 (12 / 2001) PYM CC Ver 1.1, 2002 - Culture Coréenne France-Corée, webmestre mars 2002
SOMMAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Table Histoire-Géo