INAUGURATION À PARIS DU JARDIN DE SÉOUL
On ne pouvait rêver d'un meilleur endroit pour accueillir le Jardin de Séoul, qui a été officiellement inauguré le 25 mars 2002, sous un soleil radieux, par Messieurs Bertrand Delanoë, Maire de Paris, et Goh Kun, Maire de Séoul, en présence de M. Charles Josselin, Ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie, de M. Jang Jai-ryong, Ambassadeur de Corée en France, de M. Pierre- Christian Taittinger, Maire du XVIe arrondissement, dont fait désormais partie le Jardin de Séoul, et de M. Jean-Pierre Bardery, Président-directeur général du Jardin d'Acclimatation. Notons aussi la présence à la cérémonie inaugurale de M. Kwon In-hyuk, ancien Ambassadeur de Corée en France, arrivé spécialement de Séoul, qui avait été, il y a trois ans, l'initiateur du projet visant à aménager à Paris un jardin coréen.
Photo Claire Pignol - Mairie de Paris
Le Jardin d'Acclimatation, qui s'étend sur une vingtaine d'hectares au cur du Bois de Boulogne, avait été inauguré en 1860 par Napoléon III. Initialement conçu comme une réserve animale et végétale destinée à l'éducation des Parisiens, c'est actuellement un lieu de promenade, de loisirs et de plein air qu'affectionnent particulièrement les habitants de la capitale. Un véritable havre de paix qui conserve avec sa petite ferme, son théâtre, ses manèges et ses espaces de jeux pour les enfants, une dimension humaine, un caractère à la fois instructif, familial et aéré, apportant aux visiteurs fraîcheur et détente à deux pas du périphérique et des artères vibrionnantes de la Porte Maillot.
Cadeau de la capitale de la Corée à Paris et aux Parisiens, offert à l'occasion du dixième anniversaire du Pacte d'amitié entre Paris et Séoul, ce jardin coréen est superbe et actuellement unique en Europe. Il a été réalisé par des artisans coréens, en une année, avec des matériaux également venus de Corée (pierres, bois, peintures...) et sa réalisation a coûté à la Ville de Séoul quelque 1,5 million d'euros. S'étendant sur près de 5 000 m2, le Jardin de Séoul est un lieu paisible, de rêverie et de poésie, ponctué de symboles évoquant le " pays du matin clair ".
Ainsi, les Parisiens peuvent, entre autres, y trouver un " pont sous la lune " (wolhagyo), et y admirer une " porte du paradis " (p'isemun) s'ouvrant sur un espace harmonieux aux murs ornés de motifs géométriques et sur un " bassin de purification en granit " (sesimji), témoignant des anciennes traditions confucéennes. Ils peuvent aussi y découvrir la "terrasse d'où l'on regarde la lune " (waldae), ainsi qu'un imposant pavillon (chugujong) d'une hauteur de sept mètres, dont le toit hexagonal, les couleurs chatoyantes et le style architectural typique évoquent immédiatement le royaume de ChosOn.
Tout à côté de l'effervescence de la ville, le Jardin de Séoul suscite le rêve et l'évasion, et permet aux visiteurs de retrouver un peu du parfum de la Corée de l'ancien temps, ce doux parfum du passé, teinté de spiritualité, qui invite à la flânerie.
Lors des allocutions inaugurales, devant de nombreux invités et acteurs du rapprochement franco-coréen, M. Bertrand Delanoë, Maire de Paris, a notamment évoqué les liens unissant la Corée et la France et les villes de Paris et de Séoul. Il a, ce faisant, rappelé que le " Printemps français ", qui se déroule en ce moment même à Séoul (de mars à juin) et le Festival d'Automne à Paris, dont la Corée est cette année l'invité d'honneur et qui va investir, à partir de septembre, les grands théâtres parisiens, constituaient une rencontre culturelle de première importance attestant de la solidité de ces liens.
Quant au Maire de Séoul, M. Goh Kun, il a, pour sa part, exprimé sa joie de célébrer le dixième anniversaire du Pacte d'amitié liant Paris et Séoul, et s'est félicité de l'inauguration à Paris de ce jardin coréen, le premier du genre à être ouvert en Europe. Il a également souhaité que les Coréens qui vivent en France puissent y retrouver un peu l'ambiance du pays natal et les Parisiens y sentir l'atmosphère si particulière de l'Extrême-Orient. Enfin, il a formé le vu que le Jardin de Séoul, inauguré à la veille de la Coupe du monde de football 2002, devienne à l'avenir un lieu d'échanges entre Français et Coréens.
Au cours de la cérémonie, afin de commémorer l'inauguration du Jardin de Séoul, les deux maires ont planté, à côté du " pont sous la lune ", un ginkgo, arbre-symbole, qui témoignera de cette importante journée placée sous le signe de l'amitié franco-coréenne.M. Goh Kun, Maire de Séoul, et M. Bertrand Delanoë, Maire de Paris, plantant le "ginkgo de l'amitié ", lors de la cérémonie d'inauguration du Jardin de Séoul le 25 mars 2002.
Photo Claire Pignol - Mairie de Paris
Georges ARSENIJEVIC
Voir aussi "Le Jardin de Séoul", extraits de la plaquette
Impressions sur le Jardin de Séoul Lorsqu'on se perd dans le Jardin coréen, on s'enroule autour de soi même. Autant de portes que l'on franchisse, de ces portiques en bois ouvragé aux couleurs vives, on cherchera toujours le centre du jardin, et l'on ne saura plus combien de fois on est ou non passé par là, jusqu'à ce que nous devinions que nous entraînons sans fin le centre avec nous. À flâner le long des haies où la nature suit son cours et s'amuse à vous perdre autant qu'elle vous guide, on s'abandonne à un étrange exercice de dépaysagisation, Et l'on bascule ainsi comme sur place dans une géographie imaginaire, baignée de la mémoire de la Corée, en son miroir péninsulaire. Où qu'on s'égare, on se retrouvera toujours au pavillon des harmonies, observatoire privilégié, halte heureuse d'où embrasser circulairement le monde qui s'organise autour de vous, assis là, avec ou sans pique-nique, à entendre au loin les rumeurs de Paris qui s'élèvent en grondant dans le ciel gris, que surveillent, tutélaires et inflexibles, les totems protecteurs dressant en leur sommet ces faces grimaçantes, terribles aux démons, mais à la fois si familières, avec leur manière de rire en silence et de plisser les yeux.
H.P.
Extrait de la revue "Culture Coréenne" N°60 - Avril 2002 Directeur de la publication: SOHN Woo-hyun Rédacteur en Chef: Georges ARSENIJEVIC Centre Culturel Coréen - Ambassade de Corée en France FRANCE-CORÉE - L.ROCHOTTE Octobre 2002
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